Artiste/Groupe:

ETHMEBB

CD:

La Quête Du Saint Grind

Date de sortie:

Décembre 2016

Label:

DOOWEET AGENCY

Style:

Power Metal

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

16/20

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Un coup de cœur, c’est irrationnel, ça tient à un rien, et lorsque l’on essaie de l’objectiver, c’est un peu comme le tout premier émoi de jeunesse : on sait, c’est loin d’être parfait mais seul le plaisir compte au final…

Je souhaitais commencer par cette introduction pour vous dire que, fondamentalement, La Quête Du Saint Grind n’est pas un futur classique dont on se souviendra à vie, certainement trop loin du « mainstream » ambiant qui régit aussi notre style musical préféré. C’est un album à part et c’est ce qui fait qu’il est exceptionnel. Ne bougez pas, je vais vous expliquer…

Le groupe est « né des cendres encore fumantes du groupe de grindcore Ethmeb en 2012, le groupe de Epicleptic Power Death / Progressive Metal Ethmebb est vite devenu une référence dans le domaine du dessin animé pour enfants et dans les sessions photos qui durent plus de 10h. » Vous l’aurez compris, nous avons ici une belle bande d’énergumènes qui a simplement changé d’orientation musicale à cause de la perte de son grind. Est-ce que ce changement est un nouveau moyen de séduction ? Voyons cela…


Tout d’abord la pochette, le premier regard, qui donne ici un sourire immédiat. Un détournement plein de finesse et d’humour du fameux radeau de la méduse. Les illustrations sont de belle facture. L’ensemble est vraiment très joli et d’une distinction qui donne à réfléchir sur le monde du dématérialisé. Un album c’est aussi joli à regarder, voire dans un cas comme celui-ci, à admirer. Un clin d’œil au passage à Nicolas Dubuisson qui a mis un soin particulier à cet objet à la fois soigné et racé. Premier frisson…


Alors, je le déshabille, je le sors de son écrin pour enfin le saisir et lui offrir l’attention nécessaire. Et lorsque le ramage se rapporte au plumage, l’envolée est superbe. Une superbe introduction qui se situe entre Game of Thrones, Le Seigneur des Anneaux, et bien entendu les Monthy Python. Ce titre totalement empli de grandiloquence porte le doux nom de Tathor, l’Echalote des Morts, le décor est planté. Ce titre enchaine sur Lost My Grind, et c’est là qu’on apprend que ce fameux Tathor a perdu son grind et ne peut plus avoir de rapport intime :

« Il l'a perdu, il le retrouvera plus, le Grindcore qui l'aidait à tirer des coups
Mais là tu vois il est toujours aussi mauvais en chanson, pourtant Tathor y'a pas plus fort

Il l'a perdu, il le retrouvera plus, le Grindcore qui l'aidait à tirer des coups
Mais là tu vois il est grave en manque de sexe »


Et c’est parti pour une heure d’extase grâce à un véritable melting pot musical. La principale orientation musicale est le power metal et, honnêtement, je ne peux me lancer dans l’explication d’un titre ce serait peine perdue tellement le groupe enchaine des passages différents qui sont le reflet du « message »  qu’il souhaite faire passer. On peut croiser sur ce disque Stratovarius, Napalm Death, Sancho Panza, Imagination et même Les Garçons Bouchers. Il se dégage de cet album une véritable envie de jouer de tout et de satisfaire des plaisirs coupables…



Mais c’est une fois arrivée au dessert que cette œuvre prend son sens… Cette recherche au fond de soi-même, mais surtout au fond des autres, est vraiment cohérente. Les titres s’enchainent et on se prend au jeu de savoir ce qu’il va arriver à Tathor, on a envie de connaitre l’épilogue. Le dernier titre, le bien nommé Bruce Lee Mena l’Amour, est un régal auditif, avec un dernier délicieux détournement, celui de l’Aigle Noir de Barbara. Ce disque est surprenant de bout en bout.

Ces grands malades que sont Rémi Molette à la guitare, chant et sample, Victor Tunidjah à la guitare et chœurs, François Santenoff à la basse et chœurs et Damien Baissile à la batterie, nous offrent une œuvre totalement surréaliste qui surprendra quiconque voudra bien mettre une oreille dessus. Messieurs, continuez à suivre l’adage de Duane Michals : « Faites confiance à cette petite voix dans votre tête qui dit « ne serait-ce pas intéressant si… » et ensuite, faites-le. ».
Merci pour cette imagination débordante !


Tracklist de La Quête du Saint Grind :

01. Tathor, l’Echalote des Morts
02. Lost My Grind
03. Orlango Blum
04. GPS : Gobelin Par Satellite
05. A la Recherche de la Découverte de la Quête pour Trouver le Saint Grind
06. Pirates Of The Caribou
07. Bruce Lee Mena l’Amour (+ ghost track)