Artiste/Groupe:

Ebonillumini

CD:

Arktos

Date de sortie:

Juin 2015

Label:

Wickerman Recordings

Style:

Metal d'Avant-Garde

Chroniqueur:

Mythos

Note:

13/20

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Ebonillumini est une formation atypique et peu connue. Formé à Londres en 2008 par Christina Poupoutsi et J.D. Tait, le groupe a sorti une démo (The Ebon Channel) et un split (Estuarine). 2013 est finalement la date du premier opus, Pacificum, annonciateur d’une saga géographique. Ce à quoi répond l’actuel Arktos, objet de notre chronique et surtout, objet bien étrange…

Oui, étrange, et franchement déroutant. Ebonillumini est loin de faire dans le Black Metal, comme annoncé, mais est plutôt un mélange d’influences aussi diverses qu’antagonistes. On peut y trouver du chant façon groupes à chanteuses de Doom/Gothique occultes, des influences expérimentales, des effets électroniques, des samples à la Angra sur Holy Land, des instants progressifs pour une démarche que l’on peut aisément qualifier « d’avant-garde ».

 



A chaque piste correspond un lieu : les Bahamas, la Floride, le cercle Arctique jusqu’à l’Islande (et j’en passe). Vous l’avez peut-être déjà senti, mais je ne suis pas trop fan de ce genre de démarche « cosmopolite ». Le désir et l’ambition première ne collent souvent pas au produit fini. Comme c’était le cas pour Solefald, que j’aime pourtant beaucoup. Mais à vrai dire, ce n’est pas « exactement » ce que fait Ebonillumini avec sa saga Pacificum/Arktos.

Les Anglais nous proposent en fait une sorte de « voyage géographique », de découverte panoptique des différentes facettes du monde façon période des Grandes Découvertes. Même si je n’aime pas non plus ce dernier terme, qui tenterait de nous faire croire qu’on aurait soi-disant « découvert » quelque chose pendant cette période, alors qu’il y avait déjà des populations qui y habitaient déjà depuis des millénaires (européocentrisme quand tu nous tiens…). Bref, fermons ce court aparté et revenons-en à Arktos.

Arktos est donc le résultat de toutes ces approximations et de tous ces mélanges hétéroclites. On est face à un groupe qui puise là où ça lui chante, sans trop se préoccuper du résultat final qui, lui, est très mitigé. Le chant de Christina cannibalise la musique et épuise les mélodies par sa platitude agaçante. On a du mal à accrocher au projet tant tout est « trop ». Trop d’influences, trop de pistes, trop de longueurs, trop de chant…

Si la démarche d’Ebonillumini est louable et ambitieuse, le résultat est, quant à lui beaucoup plus critiquable. A réserver aux vrais fans d’avant-garde et d’expériences/influences en tout genre. Sinon, adorateurs de Black Metal, passez de loin votre chemin, car il faut au moins attendre Aurora - (Greenland) pour avoir une once de satisfaction.



Tracklist de Arktos :

01. The Coral Castle - (Florida)
02. Lusca - (Bahamas)
03. Taino People - (Puerto Rico)
04. Crystal Pyramid - (Bermuda)
05. Dolphinius - (Celestial Equator)
06. Land Where the Wild Grapes Grow (Vinland)
07. Ghost Ship - (Baffin Island)
08. Ursus Bear - (Arctic Circle)
09. Aurora - (Greenland)
10. Oceanic Abyss - (Iceland)