Artiste/Groupe:

Ectoplasma

CD:

Cavern Of Foul Unbeings

Date de sortie:

Janvier 2018

Label:

Memento Mori

Style:

Death Metal

Chroniqueur:

hourkach

Note:

17.5/20

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Deux ans après Spitting Coffins, Ectoplasma soulève à nouveau la pierre de sa tombe pour en sortir avec un nouvel opus intitulé Cavern Of Foul Unbeings. Depuis sa formation en 2013, le quatuor grec détruit tout sur son passage et multiplie les sacrilèges en martyrisant nos pauvres âmes et en maniant l'arme de son Death Old school ténébreux. Ce deuxième méfait ne semble pas déroger à la règle car l'artwork très "Evil Dead" prouve, d'ores et déjà, que le combo n'a pas changé et continue d'évoluer dans un registre s'apparentant au style des années 90. Ce programme parait excitant mais, lorsque les premières notes retentissent, une horde de revenants, enivrée par l'odeur putride des notes et par le goût du sang, jaillit brusquement dans mes oreilles. Le combat peut désormais commencer...

Après une introduction lente et angoissante (Amorphous Atrocity), Ectoplasma déclenche les hostilités en lançant deux premières attaques sournoises et sacrément vicieuses. Je suis immédiatement séduit par les nombreux changements de rythme ainsi que par la voix toujours aussi lugubre du père Giannis Grim. Bon nombre de fans penseront à des groupes comme Entombed, Death ou encore Grave pour parler des titres Entranced In Blood et Mortified And Despised mais ils oublieront alors d'évoquer un autre monstre du genre, Sinister. Vous me croyez déjà contaminé et fou ? Fermez alors les yeux, laissez-vous bercer par ce son obscur, par ces growls d'écorchés et ces alternances de riffings agressifs ou groovy et vous sentirez des références des néerlandais, comme Cross The Styx ou Diabolical Summoning, pénétrer vos âmes.
Ectoplasma
ne compte pas s'arrêter là et décide de poursuivre son oeuvre maléfique avec deux nouvelles morsures intitulées Seized In Cimmerian Darkness et Cavern Of Foul Unbeings. Les accélérations brutales et parties plus thrashy sont omniprésentes mais Giannis et ses mercenaires accentuent l'impact de leurs compos en insistant davantage sur l'intensité et la puissance des guitares. A de nombreuses reprises, les blasts endiablés de l'artilleur Maelstrom s'effacent brusquement au profit des deux gratteux et de leurs leads saisissants. Cette osmose entre les musiciens ne fait que renforcer l'atmosphère macabre de l'album qui me tient à la gorge et qui ne me laisse pas la moindre chance de battre en retraite. Je ne suis pas au bout de mes peines car Ectoplasma durcit encore le ton et vient creuser plus profondément ma tombe en enchaînant trois sévices intitulés Primeval Haunting, Reanimated In Trioxin et The Unspeakable One. Tout y passe : soli aiguisés, mid-tempos de taré, accélérations dantesques, ambiances horrifiques (avec des samples tirés de vieux films d'épouvante comme "L'Au-Delà" de Lucio Fulci ou "Le Retour Des Morts-Vivants" de Dan O'Bannon)... bref, Ectoplasma ne faiblit jamais et fait encore preuve ici d'une aisance déconcertante dans l'écriture et la construction de ses morceaux, même si je regrette la disparition progressive des influences du monstre Sinister. Je ne m'étendrai pas sur les deux derniers coups de massue assénés car GhoulSpawn et Disembodied Voice sont tout aussi destructeurs que les tueries précédentes et continuent de répandre l'odeur nauséabonde des légendes, comme Entombed ou Unleashed. Cela tombe bien car Ectoplasma achève sa procession mortuaire en reprenant une chanson de ces derniers (The Immortals) extraite de leur album Shadows In The Deep, sorti en 1992. La reprise est fidèle à l'originale et ne pourra qu'envoûter, une fois de plus, tous les nostalgiques de ces temps révolus...

Au final, Cavern Of Foul Unbeings est un véritable coup de coeur. Bon nombre de groupes tentent d'égaler le travail de leurs pères sans y parvenir faute de talent et d'inspiration. Ce n'est vraiment pas le cas d'Ectoplasma qui m'a scotché tout au long de l'album, même si j'ai eu une grosse préférence pour les premiers morceaux bien Sinisterien. L'ombre de nombreux groupes formés dans les années 90 plane indiscutablement tout au long de l'opus mais le quatuor n'est jamais tombé dans la facilité et s'est, au contraire, toujours inspiré de ses idoles afin de modifier en mieux le style Old school créé à l'époque. Quoi qu'il en soit, ô amis amateurs de Death crasseux et abjecte, ne passez surtout pas à côté de ces Grecs, cela vous priverait d'une rencontre jouissive au goût... pestilentiel !

Tracklist de Cavern Of Foul Unbeings :

01. Amorphous Atrocity
02. Entranced In Blood
03. Mortified And Despised
04. Seized In Cimmerian Darkness
05. Cavern Of Foul Unbeings
06. Primeval Haunting
07. Reanimated In Trioxin
08. The Unspeakable One
09. GhoulSpawn
10. Disembodied Voice
11. The Immortals (Unleashed Cover)