Avec vingt albums studio (j'ai envie d'ajouter le premier Chronicles, incontournable
à mes yeux), cinquante ans de carrière à ce jour (naissance en 1969), certes avec
quelques interruptions, les Allemands d'Eloy et leur incontestable leader,
Frank Bornemann (à la barre depuis le début), ont un parcours
significatif. Eloy, c'est du Rock Progressif allié au Space Rock et
parfois saupoudré d'éléments sympho, pour créer de chouettes ambiances
accrocheuses (pour votre serviteur en tout cas).
Le line-up actuel se compose de Frank Bornemann (chant, guitare), Hannes
Folberth (claviers), Michael Gerlach (claviers), Klaus-Peter
Matziol (basse) et Stephan Emig (batterie), auxquels s'ajoutent quelques
invités, Laila Nysten (voix sur le titre 1), Artur
Kühfuss (claviers sur les titres 1 et 3) ainsi qu'une chorale (titres 1 et
5).
Lorsque j'ai vu qu'Eloy était disponible pour chronique,
j'avoue m'être précipité. La raison est bien simple : ce groupe fait actuellement
partie de mon top 10, toutes catégories musicales confondues. De plus, je suis
extrêmement friand (et de plus en plus d'ailleurs) de Rock Progressif, et notamment des groupes
issus des 70's.
Si le premier album éponyme du groupe (paru en 1971) n'évoque
que très peu le style typique de la formation, c'est avec le suivant que tout a
réellement commencé (Inside, en 1973). La suite sera l'occasion de se
familiariser avec un univers plaisant, des albums formidables avec évidemment quelques titres
bien longs typiquement prog, et d'autres partant sur des voies plus mainstream mais restant
intéressants à mes yeux.
Bon, je ne vais pas m'étendre sur la
carrière d'Eloy depuis ses débuts, place donc à ce second volet
de The Vision, The Sword And The Pyre, qui arrive deux ans après le premier (pour
lequel j'avoue avoir une légère préférence et dont la chronique se trouve
ici). Frank Bornemann avait déjà parlé de Jeanne d'Arc sur deux albums. Sur Destination (1992) tout d'abord (avec le bien nommé Jeanne d'Arc) puis sur The Tides Returns Forever en 1994 (avec le titre Company Of Angels).
Ici, pas de prog alambiqué, bourré de changements de rythmes,
de complexité instrumentale, de morceaux qui s'étirent en longueur (le plus long dure un
peu plus de six minutes), Eloy pratique une musique plutôt accessible,
mélodique, qui peut plaire à pas mal de monde.
Ca démarre bien avec
An Instant Of Relief... Still The War Rages On avec son doux début aux contours
médiévaux (voix féminine puis choeur) qui évolue ensuite sur un tempo
très modéré, atmo bien sûr, avec toutefois une efficacité non
négligeable en matière de guitare rythmique et de claviers, avec le chant
caractéristique de Frank qui sied bien au style proposé par
Eloy. Plus cool encore, Between Hope, Doubts, Fear And Uncertainty est
assurément trop court à mon goût mais je me console avec un Patay un peu
plus "rentre-dedans" (notez les guillemets !) tout en restant évidemment dans l'optique typique
inhérente à la formation. Joy apporte une touche sympho bienvenue
et très agréable avec le violon tandis que Reims... The Coronation Of Charles
VII propose des accents très médiévaux, avec de nouveau le chant
féminin et le choeur aux commandes. Après le musicalement répétitif
et narratif Résumé, nous partons vers deux compo plus rock (Armistice Or
War? et Paris) qui ne négligent cependant pas ce qui constitue l'ADN du combo
(parties très atmosphériques, éléments orchestraux pour le
second). On part vers des contrées toujours aussi plaisantes avec le très
mélodique Abandoned qui intègre de nouveau ces moments sympho que
personnellement j'adore et que, je le concède, je souhaiterais plus
présents. Après un Compiègne sympathique et un Tormenting
Imprisonment aérien, l'album se poursuit avec Rouen (ville où Jeanne fut
exécutée), composition assez sombre et très accrocheuse, avec en particulier la
voix féminine qui oeuvre de concert avec le chant masculin. L'album se clôt sur
l'éthéré Eternity, avec ses vocaux féminins narratifs bien
secondés notamment par le piano.
C'est un plaisir de voir qu'Eloy
poursuit sa route, et ce de la meilleure des manières. Alors certes, certains estimeront
sans doute que ce cru 2019 aurait pu posséder une dimension plus épique, mais pour moi
The Vision, The Sword And The Pyre (Part II) est le digne successeur du premier volet et
s'avère un bel album, au style plaisant, bien produit et que ceux qui connaissent et
apprécient le groupe ne manqueront pas de se procurer.
Je recommande en tout cas
à ceux qui aiment ce style musical de découvrir ce groupe (injustement) méconnu
qu'est Eloy.
Tracklist de The Vision, The Sword And The Pyre (Part II)
:
01. An Instant Of Relief... Still The War Rages On 02. Between
Hope, Doubts, Fear And Uncertainty 03. Patay 04. Joy 05.
Reims... The Coronation Of Charles VII 06. Résumé 07.
Armistice Or War? 08. Paris 09. Abandoned 10.
Compiègne 11. Tormenting Imprisonment 12. Rouen 13.
Eternity
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