Empyrium

Artiste/Groupe

Empyrium

CD

The Turn Of The Tides

Date de sortie

Juillet 2014

Label

Prophecy Productions

Style

Néofolk à tendance orchestrale

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

16/20

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C H R O N I Q U E

Empyrium c’est le genre de groupe que j’ai découvert en même temps que « l’Internet », tapant quelques mots clés sur des moteurs de recherches qui n’existent déjà plus, fouinant des sites web sous un HTML disparu, dans ce qui n’était encore qu’un anarchique réseau de connaissances musicales pour l’ado que j’étais ; comme une incroyable bibliothèque bordélique, sans queue ni tête, où la sérendipité était alors encore de vigueur (ce n’est malheureusement plus le cas avec Google). Bref, Empyrium est un groupe auquel j’attache une affection toute personnelle. Depuis le jour où j’ai découvert Ode To Melancholy jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais cessé de me repasser ces vieux albums en boucle, croyant à la fin du groupe depuis le dernier chef d’œuvre incontestable qu’était Weiland sorti en 2002.

Oui, Empyrium nous a fait attendre pas moins de douze longues années avant de remettre le pied à l’étrier. Je n’y croyais plus, pour tout vous dire. Quand j’ai appris la nouvelle j’étais terriblement excité, prêt à tout pour mettre la main sur ce nouvel opus. Imaginez un peu, un nouvel album du groupe fétiche de mon adolescence ! Je ne pouvais espérer mieux. Puis, avant même de recevoir l’offrande allemande, j’ai pris peur, comme tout fan du groupe, me demandant comment Empyrium allait pouvoir réveiller une flopée d’aficionados encore marqués par les anciens opus, devenus presque sacrés au fil des années. Comme si le temps offrait la légitimité, construisait le mythe et permettait aux groupes les plus aguerris d’acquérir cette fameuse aura dont disposent ceux qu’on appellera ensuite « les Cultes ».

Mais il fallait bien redescendre sur terre, se préparer à un éventuel échec, tenter d’écouter d’une oreille « neuve ». Je ne vous cache pas que la tâche est -sans conteste- d’une incroyable difficulté pour le fan de la première heure que je suis.

Alors nous voici, enfin, devant le dernier Empyrium.

Dès les premières notes on sent que le groupe a pris un nouveau cap. The Turn Of The Tides n’est pas un alias de Weiland ou même de Songs Of Moors And Misty Fields. Saviour entame l’opus avec un piano au phrasé doux et sensible, peu à peu accompagné d’une orchestration symphonique, pour retomber dans un tempo plus lent, auquel vient s’ajouter une voix de baryton entrainante. Il est clair et net que la musique que pratique à présent le groupe n’a plus rien à voir avec un A Wintersunset par exemple. En même temps, Empyrium a subi pas mal de changement de line up, c’est aussi ce qui fait aussi l’originalité du groupe. Les albums sont tous très différents tout en rappelant, à chaque fois, l’entité Empyrium par une approche très singulière et personnelle des genres dans lesquels le groupe se déploie.

Par ailleurs, si nous devions reclasser le groupe ce serait du côté du Néofolk à tendance orchestrale qu’il faudrait puiser ses références. La touche Metal (ou Black Metal) n’est que très peu présente, sauf sur Dead Winter Days. Le reste des compositions reste dans la veine amorcée par la première. On appréciera par exemple We Are Alone, dont la tristesse du piano est touchante, agréable en même temps d’être très simple, à la manière d’un Erik Satie. L’ambiance de la finale et concluante The Turn Of The Tides est folklorique, sombre, lente, marquée par des chants typés religieux. On se laisse facilement bercer par la mélodie, pour un voyage romantique de huit minutes, ni plus, ni moins.

Inutile d’essayer de comparer ce nouvel album avec les « cultissimes » précédents, Empyrium prend un nouveau chemin, certes différent, mais pas moins intéressant. Nul doute qu’il faudra bien plus qu’une écoute aux fans de la première heure pour y accrocher. Mais comme tout opus du genre, il faut apprendre à cultiver la patience, arrêter de l’écouter pendant un instant puis y revenir un peu plus tard, avec plus de maturité et de distance. C’est de cette manière qu’il faut à mon avis appréhender The Turn Of The Tides. Si vous ne vous en sentez pas prêts, inutile de vous jeter sur l’album. Sinon n’hésitez pas, l’expérience risque d’être déroutante mais saura sans doute vous combler au fil du temps, comme cette bourrasque d’automne, vibrant les quelques arbres encore debout, réveillant les feuilles écrasées sur le sol, révélant ainsi un visage quasi virginal, drapé d’un pourpre annonciateur...



Tracklist de The Turn Of The Tides :

01. Saviour
02. Dead Winter Ways
03. In The Gutter Of This Spring
04. We Are Alone
05. The Days Before The Fall
06. With The Current Into Grey
07. The Turn Of The Tides

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