Artiste/Groupe:

Enemy Of The Enemy

CD:

Hellequin

Date de sortie:

Avril 2016

Label:

Autoproduction

Style:

Groovecore

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

13/20

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Mamie Yvette, qui ne jurait que par le funk et le disco, me disait toujours: « Vous les jeunes vous ne savez pas ce qu'est le groove, la fin des années 70 a sonné le glas des groupes qui savent vous faire bouger l'arrière-train. » Mais enfin Mamie, n'as-tu jamais entendu parlé d'Enemy Of The Enemy, qui fait du groove metal ? La pauvre étant sourde et paranoïaque, son sang ne fit qu'un tour et elle m'envoya un 78 tours de Kool And The Gang à travers le salon. Je garde une cicatrice émue de ce moment d'intimité.

Enemy Of The Enemy, groupe parisien, a vu le jour en 2008 et n'est pas tout à fait un « band » d'amateur. Après un EP de quatre titres, Klebz Back, autoproduit et enregistré à l'aide d'un home studio, les concerts se succèdent et le groupe fait des premières parties d'AqME, Black Bomb A et bien d'autres encore... En 2010, un nouvel EP de six titres est enregistré au Groovy Studio à Fontenay-sous-Bois : Garbage Society. En 2012, premier album du groupe, enregistré et mixé par l'ami Stéphane Buriez, avec Bnv à la guitare, ZarC à la batterie, Baf à la basse et Kal au micro.

Il faut reconnaître une qualité à ce groupe, c'est leur capacité à faire dans l'efficacité brute et sans compromis. La basse ronfle, les riffs sont simples mais terriblement bien sentis, le style rythmique de la batterie qui les accompagne colle à la perfection. Quant à Kal, sa voix grave est un véritable atout puisqu'elle permet de renforcer la sensation d'une chape de plomb à chaque accord. Ils me font vraiment penser au regretté Skunt qui faisait du très bon metal-hardcore du côté de Nantes.

Lost Generation ouvre le bal, on comprend tout de suite que le groupe ne fait pas dans le solo sans fin et que la technique absolue n'est pas la préoccupation première du groupe. Mais ça envoie du lourd, au sens premier du terme : les rythmiques sont plombées et on sent un hardcore militant poindre le bout de son nez.

Farm Boy avec son chant plus rappé et Angels Can Die dans la même veine peuvent faire penser à certains moment à du néo metal ; mais chassez le naturel et bing ! un bon gros riff hardcore vient vous ramoner les oreilles. Je ne vous conseille pas d'écouter Nowhere sans un minimum d'échauffement car le headbang est quasi-automatique et vous risquez le claquage. Le groupe se permet quelques effets bien sentis comme sur l'enchaînement Smooth Pussy et au début de Beast, et même une petite escapade reggae à grand renfort de cuivres sur Vendetta.

Il faut être honnête, ce Hellequin n'est pas révolutionnaire et ceux qui recherchent des branleurs de manche peuvent passer leur chemin. Mais c'est carré, solide et, désolé Mamie, mais ça groove un max (expression de vieux...). Et puis une fois de temps en temps, un album simplement efficace ça fait du bien pour où ça passe.

Tracklist de Hellequin:

01 Lost Generation
02 Farm Boy
03 Oh Glory (Superstar)
04 Dangerous Species
05 Angels Can Die
06 Nowhere
07 Smooth Pussy
08 Beast
09 This Is A Gift
10 Vendetta