Epica

Artiste/Groupe

Epica

CD

The Phantom Agony

Date de sortie

2003

Label

Style

Metal Symphonique

Chroniqueur

Orion

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

En 2002, nous sommes tous navrés d'apprendre que Mark Jansen, co-fondateur, guitariste et chanteur de After Forever quitte le groupe, un des grands espoirs de la scène Metal batave.
Quelques mois plus tard, nous sommes tous ravis de découvrir son nouveau groupe, Epica. Car en écoutant son premier album, The Phantom Agony, on se dit que finalement, ce départ aura eu pour conséquence de nous offrir deux très bons groupes à la place d’un. Epica, le nom du groupe, a été choisi par Mark Jansen, en référence au nouvel album de Kamelot qui venait de sortir et que Mark écoutait lorsqu’il a fallu trouver un nom au groupe. Parfois, il est inutile de chercher bien loin...

A l’écoute de ce premier album d’Epica, on ne peut évidemment s’empêcher de constater que nous ne sommes pas très éloignés du style d'After Forever ce qui est tout à fait normal puisque Mark en était l'un des compositeurs les plus actifs. On retrouve d'ailleurs d'autres similitudes, dans le livret et sur la jaquette, la présentation des morceaux et des musiciens se fait dans un cadre, comme sur l'album Prison Of Desire. On retrouve aussi et surtout des thèmes communs, notamment la fameuse suite The Embrace That Smothers dont les parties une, deux et trois étaient sur ce premier album d'After Forever (et les dernières parties se trouvent sur The Divine Conspiracy, le troisième album d'Epica). Comme si Mark avait voulu créer un lien très fort entre ses deux groupes, son ancien et son nouveau.
Mais on peut tout de même dire que, toujours en comparant avec After Forever, Epica va plus loin dans la recherche symphonique. A ce sujet, Mark a décidé de mettre les grands moyens dans son nouveau projet. Il fait appel à Sascha Paeth, producteur de Kamelot et Rhapsody notamment, et utilise un vrai orchestre composé de plusieurs violons, deux violoncelles et une contrebasse. Il y a aussi de vrais choristes parmi lesquels on retrouve Amanda Somerville. On reconnait d'ailleurs bien sa voix dans les choeurs. Cette dernière va beaucoup compter pour le groupe, en devenant la coach vocale de la jeune chanteuse, Simone Simons.
Puisqu’on en parle, on découvre avec Epica une toute jeune chanteuse, Simone Simons (dix-neuf ans alors) qui montre une voix mezzo-soprano intéressante mais qui manque encore un peu de maturité. On sent parfois ses limites mais elle est heureusement fort bien soutenue la plupart du temps par des chœurs énormes. On ne manquera pas évidemment de remarquer son physique plutôt agréable et, il ne faut pas se le cacher, dans le Metal qui est une musique de mâles principalement, ça compte… Ne dites pas le contraire, bande d’hypocrites !
On note aussi que, bien que ce nouveau groupe soit le projet de Mark, l'écriture des morceaux est collégiale. Les autres musiciens, Ad Sluijter (guitares), Coen Janssen (synthés), Yves Huts (basse) et Simone ont pris part au processus de composition. Seul le batteur de l'époque, Jeroen Simons, n'est crédité nulle part.
Derrière une musique parfois un peu légère (écoutez par exemple Illusive Concensus dont le break aux synthés fait penser au générique de l'émission télévisée Champs Elysées), The Phantom Agony est un album qui aborde des sujets graves comme les dangers liés aux religions et fondamentalistes religieux, les abus des prêtres pédophiles et même les attentats du 11 septembre. Sur Run For A Fall, Mark règle aussi ses comptes personnels avec ses anciens partenaires.
Musicalement, comme je le disais plus haut, Epica met l’aspect symphonique en avant. Orchestrations omniprésentes et structure des morceaux façon opéra car les chœurs ont une importance énorme et viennent souvent renforcer les refrains. Mais Epica n’oublie pas d’être un groupe de Metal, les rythmiques sont puissantes et le tempo passe par de belles accélérations (Façade Of Reality, Seif Al Din). Vocalement, les growls de Mark, bien présents, contrebalancent parfaitement la voix de Simone et donnent ce qu’il faut de puissance aux morceaux, ce qui était nécessaire pour ne pas tomber dans le kitsch qui guettait pourtant le groupe au coin du bois… Bien joué ! On a ainsi droit à de très bons moments comme Sensorium, Seif Al Din et son côté arabisant du plus bel effet, le magnifique Cry For The Moon et sa lente montée en puissance, sur lequel les chœurs sont superbes ou encore le titre éponyme avec ses chœurs masculins et féminins qui se répondent, suivis des growls de Mark et du chant lyrique de Simone qui prennent le relais. Même la ballade Feint est réussie et Simone y livre sans doute sa plus belle prestation de l’album.

Malgré quelques petits défauts, The Phantom Agony est un premier album très réussi qui place Epica directement dans le peloton de tête des groupes de ce style.
A partir de là, la popularité d’Epica va croître rapidement grâce aux nombreux concerts que va donner le groupe pour promouvoir son album. Epica sera aussi invité à rejouer l’intégralité de The Phantom Agony dans un studio de radio en compagnie de choristes et d’un petit orchestre. Une prestation immortalisée par un DVD, We Will Take You With Us.

 

Tracklist de The Phantom Agony :

01. Adyta (The Neverending Embrace)
02. Sensorium
03. Cry for the Moon (The Embrace That Smothers, Part IV)
04. Feint
05. Illusive Consensus
06. Façade of Reality (The Embrace That Smothers, Part V)
07. Run for a Fall
08. Seif Al Din (The Embrace That Smothers, Part VI)
09. The Phantom Agony

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