Erlen Meyer

Artiste/Groupe

Erlen Meyer

CD

Erlen Meyer

Date de sortie

Mai 2014

Label

Klonosphère/Season Of Mist

Style

Hardcore/Sludge

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

13/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Formé en 2005, Erlen Meyer (comme la fiole du même nom), est un groupe français de Hardcore traditionnel qui vire parfois aux franches lourdeurs du Sludge. Les inspirations artistiques sont, quant à elles, plus originales, ça parle Hitchcock, thrillers, romans policiers et Agatha Christie. Vous avez le tableau, passons maintenant au son.  

Ne vous attendez pas à asseoir votre imaginaire dans des rêveries frissonnantes et horrifiques style interludes néo-classiques et ambiances malsaines sur piano glacé (sauf dans Les Caprices De Remington). Non, Erlen Meyer agit dans la violence et l’acharnement du Hardcore plus que dans dans la « cradeur » du Sludge. Les riffs sont saccadés, la voix tantôt criarde tantôt puissante et le tout toujours gueulant, ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’une des compos s’intitule Temple Du Cri. Normal, c’est du Hardcore vous me direz. Oui, de ce point de vu là, en effet, rien de neuf. Mais quand même, avec une telle mise en scène, l’originalité des références noires et hitchcockiennes, on s’attendait à quelque chose de plus original, plus chiadé, d’un peu moins « conventionnel ».

Enfin, quand on l’entend distinctement, il faut reconnaître que le chant en français est vraiment bien. Je ne sais pas pourquoi ça me fait penser à la chanson Spectre de Kiemsa, en plus violent et moins évident. Bon, point de vu brutalité, on n’est quand même pas dans du Rorcal évidemment, on n’est pas collé au plafond de la violence à l’état pur pendant tout l'album. Le Sludge vient parfois calmer le jeu. Mais un autre groupe nous vient parfois en tête, je pense au très bon Hypno5e, sur les moments un peu psyché et frissonnants, avec les voix françaises qui martèlent les mélodies, comme c’est le cas sur Sans Fleur Ni Couronne.

Mais il manque quand même quelque chose à nos compères d’Erlen Meyer. Les références sont vraiment pertinentes mais on ne les sent pas du tout dans la musique. Ils auraient dit s’inspirer de Twilight qu’on n’en aurait pas vu la différence. Bon j’exagère un peu, mais ce que je veux dire c’est que ces inspirations artistiques auraient pu venir alimenter la musique en filigrane, dans les voix, les ambiances etc. Un peu comme savent le faire les groupes de Trip-Hop style Wax Taylor dans leur style.

Un mea culpa s’impose peut-être ici. Il est vrai que je ne suis pas un fan de Hardcore pur, donc difficile pour moi de juger de la pertinence de l’appropriation du style par Erlen Meyer. Néanmoins, il me semblait que le groupe lorgnait plus vers le Sludge et les sonorités un peu étranges et horrifiques que vers le "core". C’est le cas parfois, mais le chant gueulant cannibalise toute la musique (c’est souvent comme ça dans le Hardcore), on n’entend plus que ça et on perd les autres références qui étaient en fait plus intéressantes, dommage. Espérons un prochain album moins servile au core et plus libéré vers la noirceur d’Hitchcock.



Tracklist d’Erlen Meyer :

01. Gamla Stan
02. Nuit
03. Agatha
04. Les Caprices De Remington
05. Temple Du Cri
06. Sans Fleur Ni Couronne
07. Ex-Voto
08. Bouche Cousue
09. Bec et Ongles

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