Artiste/Groupe:

Eths

CD:

Ankaa

Date de sortie:

Avril 2016

Label:

Season of Mist

Style:

Metal moderne

Chroniqueur:

Lurk

Note:

14/20

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Voici donc le premier album d'Eths après le départ de Candice. L'EP Ex Umbra In Solem avait déjà fait le travail de rassurer les fans sur les qualités vocales de la petite nouvelle Rachel Aspe. J'étais assez curieux de voir où le groupe s'aventurerait, il y a en effet une évolution assez distincte entre les deux premiers opus et III. Ce dernier avait apporté un feeling un peu plus "death" et le son était un peu moins personnel, à mon avis. 

Avec Ankaa, Eths revient à un style un peu plus personnel et unique, tout en conservant les acquis du précédent disque en termes de production. C'est d'ailleurs Staif Bihl, guitariste et moteur du groupe, qui est responsable de celle-ci. C'est ce qui explique, je pense, l'aspect unique du son, mais cela explique aussi certains choix de productions sur lesquels je reviendrai plus tard.

Nefas ouvre le bal sur une décharge d'énergie explosive alternant blasts et atmosphères ésotériques. L'ésotérisme, c'est quelque chose qui servira de fil conducteur à l'album, dont le seul titre est riche de symbolique. Ankaa étant en effet l'étoile la plus brillante de la constellation du Phénix, je vous laisse en tirer les conclusions sur le message.

Nihil Sine Causa voit la première apparition de Sara, l'ancienne (sniff) chanteuse d'Arkan qui ravit nos esgourdes de sa magnificence vocale. Le morceau est bien varié en termes de sonorités, mêlant un peu tout et n'importe quoi avec un certain feeling. Cependant, le petit passage "Trap" à la fin fait partie des choix de productions que je trouve incertains. Les kicks électroniques sonnent un peu amateur à mon goût, un peu plus de boulot sur le sound-design aurait fait du bien. Et les stab de la lead sont assez banals… Ajoutons à cela les screams de Rachel qui paraissent passés à travers une boîte de conserve, désolé ça coince. J'aime bien le concept mais la réalisation pêche.

Amaterasu propose ensuite un panel de sentiments qui sont développés avec un bon feeling. Les mélodies sont vraiment belles et le mélanges des sonorités est parfaitement géré. Les kicks électroniques sont bien mieux incorporés sur ce morceau, ils viennent apporter des basses oppressantes à souhait sur les passages ambiants. Autre aspect positif, les paroles susurrées de Rachel sont délicieusement malsaines. Parfait.

Seditio apporte un peu plus de mélancolie, distillée discrètement derrière les murs de son.

Nixi Dii, pièce la plus longue de l'album, propose plusieurs interludes en son sein, faisant monter progressivement l'intensité jusqu'au summum du malsain, allant jusqu'à incorporer des pleurs de bébé pour appuyer le propos. J'accroche moyennement à ce morceau, qui tourne un peu en rond et se fait ennuyant sur la durée. 

Vae Victis relance mon attention avec une décharge d'énergie et une bipolarité surprenante et intéressante.

Puis on enchaîne avec le morceau qui fait un peu ovni et tranche avec les autres, à savoir HAR1. Bienvenue dans une ambiance à la Mushroomhead (écoutes pour voir) assez surprenante. Ce n'est pas pour me déplaire. Et la vue du titre a assez naturellement fait tiquer mon esprit de biologiste, ce qui est normal vu que HAR1 désigne un nom de gène. Plus précisément un gène ayant à voir avec l'évolution de l'humain. Intéressant…

Suite à cela, Sekhet Aaru fait office de long interlude ambiant avant un Kumari Kandam aéré, mais qui conserve une lourde et sourde puissance.

Puis vient le triplet de fin. Alnitak, Alnilam et Mintaka s'enchaînent et se répondent pour un final assez épique. Si on retrouve une cohérence globale, l'intrication de ces trois morceaux est ce qui m'a le plus sauté aux yeux. Pour chipoter encore un peu sur les choix de production, à un moment de Mintaka on a l'impression que le son des guitares est passé à travers une boîte de conserve, encore une fois. Arf.

Malgré ses quelques défauts techniques et longueurs, Ankaa est un album intéressant à écouter, empli de bonnes idées et identifiable par son style très personnel. Et je ne me suis concentré que sur l'aspect sonore du skeud, mais je soupçonne les paroles d'être empreintes d'une valeur ajoutée non négligeable. 

 

Tracklist de Ankaa :

01. Nefas
02. Nihil Sine Causa
03. Amaterasu
04. Seditio
05. Nixi Dii
06. Vae Victis
07. HAR1
08. Sekhet Aaru
09. Kumari Kandam
10. Alnitak
11. Alnilam
12. Mintaka