Everlast

Artiste/Groupe

Everlast

CD

Songs of the Ungrateful Living

Date de sortie

Février 2012

Label

Style

Hip-Hop / Rock

Chroniqueur

Nico

Note Nico

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Il était une fois la seule superpuissance du monde : l’Amérique, qui coule depuis plusieurs années. L’économie semble plus faible chaque semaine, pendant que nous sommes au milieu de plusieurs guerres qui durent depuis presqu'une décennie.

Au milieu de tout ça, un détenteur de Grammy, chanteur/rappeur/compositeur, Everlast (de son vrai nom Erik Francis Schrody), a conçu Songs of the Ungrateful Living (littéralement, "chansons d'une vie ingrate"), un opus de quinze titres qui sert de bande originale pour une Amérique moderne. Il s’agit d’un album qui extirpe, des quatre coins du pays de l’oncle Sam, des musiques et des thèmes apparemment sans lien, soulignant de manière poignante le statut lugubre de cette nation et de ses habitants mais également le potentiel inexploité des deux.  

"J’ai seulement écrit un ensemble de chansons et elles sont toutes devenues sombres", dit Everlast. "C’est pas loin de certaines des années 80, et j’ai toujours aimé la noirceur de Springsteen sur The Edge of Town et celle de Billy Joel sur Allentown. Je ressens ça à nouveau, spécialement en ce moment. Je me suis réveillé avec six-cents points perdus sur le marché. J’ai juste capté ce qu’il y avait autour de moi, mais j’avais pas de titre pour l’album depuis longtemps. Un jour, j’étais juste en train de penser que la vie ingrate est toute comme le monde. Quiconque respire, probablement n’apprécie pas à sa juste valeur cette respiration qui n’a pas de prix. Je vois un tas de gens prendre des vies et le monde pour leur. Ce n’est pas valable que pour une poignée. C’est tout le monde. Moi y compris."

Ainsi la lente Some of Us Pray montre que nous ne pouvons détruire tout ce que nous pouvons réparer, pendant que I Get By (Je me débrouille) documente comment les gens essaient de gérer avec un marché du logement en naufrage, le besoin d’emplois et le manque de ressources. Bien que le protagoniste de la chanson ne soit pas très débrouillard, le concept a été inspiré par l'hyperbole de l'excès matériel célébré dans bon nombre de chansons et clips de Hip-Hop.

Après il y a Little Miss America, qui donne à réfléchir sur l’histoire de ménages orphelins, de soldats à la guerre et des amis laissés derrière. Ce dernier, en particulier, était le résultat d’une recherche profonde de l’âme.

"Cette chanson est le résultat direct de mon voyage en Irak", dit Everlast. "J’en ai écrit la majorité avant d’y être allé. Je connaissais quelques gars qui étaient soldats et parce que sur le dernier album j’ai écrit cette chanson, Letters Home from the Garden of Stone, un tas de soldats m'ont contacté. J’ai entendu leurs histoires, c’est pour ça que j’estime qu’il y a un petit peu d’eux tous sur ce morceau. C’est ce que l’Amérique est devenue. Elle aime les paparazzis. L’Amérique est responsable de trucs comme Snooki. Vraiment ? Tout le monde essaie de vendre son histoire. Dis ce que tu as envie de dire, mais quand j’étais jeune, l’Amérique a fait des choses. Tu pouvais en fait acheter, vivre, manger, conduire et te vêtir tout américain. Cela ne veut plus rien dire pour personne. Maintenant, les conséquences s'en font ressentir."

Les répercussions d’erreurs ont guidé le joueur de guitare acoustique sur Long at All, pendant que le heavy Gone for Good examine comment un patriarche lutte contre ses propres démons pendant qu’il les fournit à sa famille.

Bien qu'il y ait un univers sombre récurrent à beaucoup de chansons sur Songs of the Ungrateful Living, Everlast ne s’est pas forcé à les écrire. Il les a plutôt laissé venir naturellement. « Ma façon d'écrire n’a jamais été quelque chose de forcé », dit il. "Ca vient par vagues. ça vient par périodes et habituellement ça finit par former des choses cohérentes, même s'il y a différents niveaux ou sujets. Il y a de la noirceur, mais il y a toujours cette petite lumière d’espoir quelque part à l’intérieur."

Le moment le plus optimiste de l’album se trouve sur My House, une chanson d’invitation sur laquelle Everlast présente des options simples pour une nuit parfaite de rendez-vous, le cœur transi Sixty-Five Roses où le sourire sur le visage de sa fille fait tout aller pour le mieux et suit une courageuse reprise d’un classique de Sam Cooke, A change is Gonna Come.

En fait, "un changement est en train d’arriver" serait une façon parfaite de décrire le voyage musical d’Everlast. Il a eu sa première chance dans les années 80 quand le pionnier du rap gangter Ice-T le découvrit et lui publia ses premiers titres. Mais c’est en 1992, en tant que leader du groupe de rap House of Pain, que Everlast a pu apprécier le premier moment de gloire de sa carrière. Le single qui "déchire",  Jump Around, est devenu l’un des morceaux les plus populaires de la décennie et est toujours régulièrement utilisé en pub télévisée ou dans des films.

Après un coup d’essai réussi avec House of Pain, Everlast surprit le monde musical en 1998 avec la sortie de son album solo Whitey Ford sings The Blues. Un album inspiré par le blues, le funk, la country et le rap sur lequel Everlast a chanté de sa voix grave et rauque, le tout ancré par les hits fracassants What it’s Like et Ends, et vendus à plus de deux millions d’exemplaires.

Everlast est devenu l'un des artistes éclectiques les plus couronnés de succès, depuis sa collaboration avec le légendaire Santana sur le titre primé au Grammy Put Your Light On et sur Babylon Feeling, puis en formant le groupe de Rap hardcore La Coka Nostra avec son ancien collègue de House of Pain,  Dj Lethal entre autres.

Avec un background musical aussi diversifié et disparate, Everlast a été également cité pour ses prouesses d’écriture. "Je suis un MC (rappeur)" dit Everlast.  "Quand je chante, je suis MCing (un rappeur chantant). Ce n’est que du Hip Hop pour moi. Je ne serais pas dedans et ne ferais rien de bon si ce n’était pas pour le Hip-Hop. Je me sens comme une sorte de mixer humain qui se sert juste de ces styles musicaux et qui essaie de les recracher sur un beat en quelques sortes."

Et avec Song Of The Ungrateful Living, Everlast montre encore une fois qu’il est l'un des plus talentueux dans cet exercice…

 

Tracklist de Song of The Ungrateful living :

01.Long At All
02.Gone For Good
03.I Get By
04.Little Miss America
05.My House
06.Long Time
07.Friday the 13th
08.The Crown
09.Sixty-Five Roses
10.Moneymaker
11.The Rain
12.Some Of Us Pray
13.I’ll Be There For You
14.Even God Don’t Know
15.A Change Is Gonna Come

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