Artiste/Groupe:

Exocrine

CD:

Maelstrom

Date de sortie:

Juin 2020

Label:

Unique Leader Records

Style:

Death technique

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

16/20

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Je ne vais pas vous cacher mon excitation à l’annonce de ce nouvel album d’Exocrine. Après les avoir découvert en live un peu par hasard, j’avais été urgemment découvrir leur excellent Molten Giant qui m’avait confirmé que j’avais à faire à une sacrée bande de talentueux énervés. Leur Death brutal mais fin, technique mais accessible en avait fait des favoris au concours du Pig Squel Trophy, toujours détenu par Julien Truchan et sa bande. Est-ce que ce Maelstrom peut rebattre les cartes du Death hexagonale ? Réponse tout de suite dans la suite de cet article ! (Amis lecteurs si là tu ne vas pas jusqu’au bout, je ne sais vraiment plus comment teaser…)

Mais avant d’attaquer le vif du sujet, je vais vous poser les bases. Tout d’abord chez Exocrine, on aime bien travailler en confiance. C’est pour cela que l’on retrouve M. Mathieu Pascal (également guitariste des excellents Gorod) aux manettes pour l'enregistrement de la batterie, comme sur sur l’album précédent. Côté groupe, un seul changement et pas des moindres avec l’arrivée de Théo derrière la batterie. Il avait fort à faire pour prendre le relai de Mickaël, mais je peux vous dire de suite qu’il a relevé le challenge avec brio. On retrouve le duo de guitaristes Sylvain et Nicolas, enfin Jordy derrière la basse et le micro. Les présentations sont faites, prêt à plonger dans le tourbillon proposé par Exocrine ?

L’album ouvre avec le title track Maelstrom, qui comme son nom l’indique est là pour nous secouer dans tous les sens. Et je peux vous dire que le mot tourbillon est faible, car le début du titre est explosif ! Les accélérations sont courtes et fulgurantes, les changements de rythmes sont légions et il ne faut pas bien longtemps pour comprendre que le groupe est en grande forme. Mais si vous connaissez déjà un peu le groupe, vous savez que leurs capacités de compostions dépassent le  « simple » Death brutal. La fin du titre prend une tournure épique assez inattendue grâce à l’intervention très inspirée de Litha Anomy. Sa voix limpide tranche avec les growls toujours aussi terrifiants de Jordy. Elle apporte une forme de légèreté qui donne à ce titre une couleur tout à fait singulière. Pour une ouverture, c’est déjà la grande claque !

D’autres invités apportent leur lot de plus-value à l’album, évidement on y retrouve le parrain du genre M. Julien Truchan. Il vient apporter sa touche au chant sur The Kraken. Le titre est très sympa oscille entre la mélodie entêtante impulsé par le clavier dès l’introduction, et des passages pachydermique à souhait. Ce qui permet aux deux growleurs en chef d’exprimer toutes leurs puissances.

Il y a trois titres qui sont à mon sens de véritables réussites, Wall of Water, Abyssal Flesh et l’excellent titre de conclusion Galactic Gods. Titre qui intronise M. Chris Gendron, trompettiste émérite, qui retourne totalement le sujet initial du morceau. Il apporte, je cite : « Sa virtuosité et son adaptation à notre univers nous ont vraiment permis de l’enrichir au-delà de nos espérances !!!! Cela nous a permis de donner une couleur vraiment particulière à notre album. » C’est exactement ça.

Ces trois titres sont, à mon sens, ce qui fait l’ADN d’Exocrine. Ce mélange, cette forme d’équilibre entre violence, mélodie, et capacité à surprendre par quelques contrepieds du plus bel effet. Le tout en gardant une forme de cohérence artistique qui leur est propre, leur patte en somme.

Malheureusement, je trouve tout de même quelque chose à redire sur cet album, sinon je ne serais qu’un lécheur de bottes éhonté. Je pense qu’Exocrine a trouvé une véritable perle rare derrière les futs en la personne de Théo, c’est une évidence, et il est totalement époustouflant sur cet album. Mais personnellement, la course au BPM ne m’intéresse pas. Je n’écoute pas du death parce qu’un tel joue plus vite que l’autre. Et j’ai quand même la sensation d’une forme de défi interne qui pousse à aller au plus rapide possible par instant au détriment d’autres parties des compositions qui savent allier certes moins de vitesse, mais plus de mélodie tout en offrant un impact toujours aussi lourd. Le titre The Wreck illustre assez bien ce ressenti, les passages hyper rapides me donnent la sensation d’être là pour la démonstration alors que les passages groovy sont délicieux. Et que dire de la conclusion de ce titre, de cette fin magnifique d’équilibre, avec l’apport de la trompette qui vient tout simplement faire changer de dimension le titre.

 

Autres faits certainement lié également à la fierté d’avoir un batteur aussi impressionnant, je trouve que la batterie est un peu trop en avant dans le mixage et écrase un peu le reste, c’est dommage. C’est peut être aussi lié au format mp3…

Exocrine réussi, encore une fois, le tour de force de proposer un album nettement au-dessus de la mêlée. Malgré son aspect pavé, il est bien plus fin et plus varié qu’il n’y parait. Le côté progressif est également moins évident mais l'album propose des expérimentations très interessantes.  A grand regret, leurs tournées (avec les très bons Bloddy Rabbeat) ainsi que leur passage au Hellfest ont était repoussées mais je les attends de pieds fermes car sur scène leur musique prend encore une autre dimension. Et oui, contrairement au marin, j’ai vraiment hâte de me prendre un Maelstrom dans la face !

Tracklist de Maelstrom :

01. Maelstrom
02. The Kraken
03. Wall of Water
04. Abyssal Flesh            
05. Orbital Station
06. The Wreck
07. Starvation Project
08. The Chosen One
09. Galactic Gods

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