Flying Colors

Artiste/Groupe

Flying Colors

CD

Second Nature

Date de sortie

Septembre 2014

Label

Mascot Records

Style

Métal Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

14/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Pas facile à chroniquer, ce deuxième album de Flying Colors, je l’avoue. Pourtant, j’avais été séduit par le premier opus, sur lequel j’avais adoré la spontanéité, les influences très diverses apportées par chaque membre et bien sûr la classe de ces musiciens. Mais au final, malgré la réputation atomique des musiciens, ça n’était pas un album de prog à proprement parler. Certains trouvaient même que ça partait dans tous les sens.

Dans ce Second Nature de plus de soixante-cinq minutes (quarante et quelques pour le premier), on retrouve les mêmes cinq petits génies : Mike Portnoy (batterie), Neal Morse (claviers), Steve Morse (guitare), Dave LaRue (basse) et Casey McPherson (chant) ; le ton est globalement beaucoup plus réfléchi (moins spontané) et surtout beaucoup plus progressif.

Je dois dire que le départ me convient particulièrement. Le premier morceau, Open Up Your Eyes, est un long morceau épique dans le style Transatlantic inspiré. Le chant de Casey n’arrive qu’après quatre minutes d’intro, et Neal vient aussi chanter quelques passages. C’est très prog, c’est très bon. Steve Morse y fait des solos particulièrement inspirés et la basse de Dave ronronne de belle manière. Le morceau suivant, Mask Machine, qui a été choisi comme premier single (il faut bien vendre encore quelques CD), est une tuerie, beaucoup plus rock que prog. Il nous prend un peu à contre-pied. Alors quoi, c’est du prog ou pas ? Un influence Muse y pointe le bout du nez (j’avais déjà dit ça dans le premier album). La précision de la batterie de Mike est monstrueuse, le petit break où il joue avec son charleston est juste jouissif, tout comme le sont les roulements à la Neal Peart. J’adore ce morceau !
Sur Bombs Away, on est encore pris à contre-pied (déjà deux fois en trois morceaux), car c’est plutôt bluesy et la marque de Steve y est prépondérante. Côté voix, le chant de Casey fait un peu penser à Lenny Kravitz, ce Casey est un vrai caméléon.

Jusque-là, j’ai l’air plutôt content et vous allez vous demander qu’est-ce que j’ai encore à râler. Eh bien justement, on y arrive : c’est qu’un morceau comme la ballade The Fury Of My Love m’ennuie profondément. Certes, Casey y met tout son cœur, mais c’est très sympho et un peu lourdingue (Queen-esque ?), les couches de chœurs renforcent l’effet de niaiserie. Seul le solo de Steve me fait soulever une paupière déjà lourde.

Ouf ! Changement de décor pour A Place In Your World, fortement inspiré du travail de Neal Morse en solo et même carrément chanté par Neal. Si le couplet ne me semble pas des plus originaux, je dois dire que le refrain est un petit bonheur. Steve se lâche encore côté solo de guitare, c’est clair que le mec est tout à fait à son aise dans cette formation.
Aïe ! Le titre Lost Without You, m’inquiétait et j’avais raison car c’est bien pop, chanté par Casey avec beaucoup de chœurs sur un mid-tempo. Pas un grand moment d’originalité. La paupière retombe.
Sortez les elfes et les lutins et venez danser la ritournelle sur One Lost Forever, ou comment faire du prog-folk-celte ? Le son d’accordéon (des claviers de Neal ?) donne cette touche celtique, alors que Dave et Steve balancent de bons riffs hargneux. Casey et Neal alternent au micro. Le final est très progressif, typé Yes. Je reste un peu perplexe, pas sûr d’avoir vraiment apprécié.
C’est aussi le feeling qui m’étreint à l’écoute de Peaceful Harbor. Intro et refrain à la Jeff Buckley, puis accompagnement de Casey à la guitare acoustique. Le morceau démarre un peu vers la moitié avec un beau moment de guitare. Le final est carrément gospel puisqu'une chorale et une chanteuse gospel s’en mêlent. Mouais…

Un bon gros morceau de douze minutes vient clore l’album et remettre de l’ordre dans tout ça. Ce Cosmic Symphony, découpé en trois mouvements est une belle pièce de progressif. Un premier mouvement typé encore Muse, où Dave lâche un bon petit solo de basse de derrière les fagots, un second, un poil jazzy, et un dernier plus vintage (Neil Young), le tout ponctué d’excellents solos de guitares, de bruit d’orage et de ressac.

Au final, je suis quand même un chouïa déçu ; "The Thrill is gone", comme dirait l’autre. Je suis ennuyé de le dire, mais j’ai préféré l’album précédent : plus rentre-dedans, moins intello. Ca n’est peut-être qu’une affaire de temps et d’écoutes, car j’ai lu beaucoup de chroniques dithyrambiques sur l’album, surtout à l’étranger. Peut-être devrais-je envisager un traitement  ? Tiens pour commencer, aller les voir lors de leur passage à Paris qui est imminent. Et si ça va pas mieux après, on s’inquiètera vraiment.

 

Tracklist de Second Nature :

01. Open Up Your Eyes
02. Mask Machine
03. Bombs Away
04. The Fury Of My Love
05. A Place In Your World
06. Lost Without You
07. One Lost Forever
08. Peaceful Harbor
09. Cosmic Symphony
  I. Still Life Of The World
  II. Searching For The Air
  III. Pound For Pound

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