Artiste/Groupe:

Four Stroke Baron

CD:

Planet Silver Screen

Date de sortie:

Novembre 2018

Label:

Prosthetic Records

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

dominique

Note:

14/20

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Sous ses faux airs vintages, le second album des Américains de Four Stroke Baron, Planet Silver Screen, est en fait bien plus novateur qu’il n’y paraît. Il réalise une sorte de coup de force en mêlant un metal progressif moderne, un rock US pour teenager avec de la New Wave très, mais alors très eighties. En quelque sorte le résultat d’une fusion Mastodon-Offspring-Duran Duran. Lancé comme ceci, on pourrait croire que cela va piquer, mais en fait, ça marche plutôt bien. Le groupe propose des mélodies à la fois complexes et faciles à retenir. A une base rythmique résolument metal répondent des loop electos et une musicalité qui sent bon la VHS.

Outre ce mélange incongru, un autre aspect qui rend Four Stroke Baron différent, c’est la voix du chanteur guitariste Kirk Witt. Haut placée, vaguement travaillée et éthérée, elle apporte quelque chose à la structure, autant qu’elle finit par irriter l’auditeur à la longue. Quoi qu’il en soit, elle est un complément nécessaire à l’excellent travail des musiciens. Les cordes, Kirk Witt à la guitare et Keegan Ferrari à la basse, sont parfaites alors que le travail de Matt Vallarino à la batterie est simplement impressionnant. 

Après une fausse ouverture clairement eighties (Cut), le groupe va en fait balancer vingt-sept minutes de son lourd, ciselé au burin avant de proposer une pose plus rock psychédélique avec le titre Duplex. Le seul petit défaut que je pourrais reprocher à ce titre aux relents de Pink Floyd est qu’il arrive un peu tard sur le défilement de l’album. Un placement un poil plus tôt aurait peut-être permis à l’auditeur de mieux apprécier l’album sur la distance. Toutefois, cette place lui permet de mettre en valeur Video Maniacs, un bon titre de fin qui agglomère toutes les tendances abordées dans l’album. Le quartuor des titres Planet Silver Screen, Neon Person, Machine And Joy et A Matter Of Seconds suit une trame similaire, mais chaque titre apporte un petit quelque chose qui le différencie des autres. Pour le titre éponyme, c’est un côté californien, genre Red Hot Chili Peppers, mais avec une lourdeur fournie par une ligne de basse et des riffs de guitare ultra présents. Pour Neon Person, c’est une touche rythmique plus marquée de teenager rock. Machine And Joy, un titre que j’apprécie, a lui une construction autour de changements de rythmes constants qui le rendent imprévisible jusqu’à sa fin. Finalement, A Matter Of Seconds propose quelque chose d’un peu différent musicalement, des refrains plus lancinants et plus hachés. Malheureusement pour lui, le titre pâtit de sa position dans l’album. La lassitude induite par la continuité des titres précédents fait malheureusement effet.

L’ouverture spatiale de 7th Of July pourrait laisser croire que les choses évoluent, mais pas tout à fait encore ; en effet, si les volumes musical et sonore restent élevés, le rythme lui, diminue. Comme dit ci-avant, le changement ne viendra qu’avec Duplex, qui suit le titre Cyborg Pt. II: The City. Un dernier morceau avec des ruptures mélodiques intéressantes. Le metal plus planant et mélodique de Duplex, suivi du bon et très eighties (saxophone de Jørgen Munkeby en tête) Video Maniacs, permettent de clore Planet Silver Screen sur une bonne note. Au final, le challenge de mélanger trois ingrédients distincts semble, étrangement, réussi. Au point de former un magma cohérent, bien qu'un peu lourd sur la longueur d'un LP.

 

Tracklist de Planet Silver Screen :

01. Cut
02. Planet Silver Screen
03. Neon Person
04. Machine And Joy
05. A Matter Of Seconds
06. 7th Of July
07. Cyborg Pt. II: The City
08. Duplex
09. Video Maniacs

 

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