Artiste/Groupe:

G//Z/R

CD:

Plastic Planet

Date de sortie:

1995

Label:

Style:

Heavy Death futuriste

Chroniqueur:

Orion

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Drôle de nom G//Z/R, n'est-ce pas ? Et si je vous dis qu'il faut prononcer "Geezer" (on remplace les / par des E), ça vous parle un peu plus ?
Alors qu'à l'époque (1995), son acolyte de toujours, Tony Iommi, essaye de maintenir tant bien que mal la machine Black Sabbath à flots (c’est l’époque de Forbidden, pas l’album le plus marquant du grand Sab’), Geezer Butler, le bassiste de la légende, nous livre un premier album solo pour le moins surprenant. Car si l'on pouvait attendre de sa part un album de Heavy Metal bien classique et bien lourd, il était tout de même difficile de s'attendre à ça.

Ca, c'est Plastic Planet, un album résolument moderne (pour l'époque), entre Heavy (normal, on ne se refait pas), Death et même Indus. Un peu à la manière de Fear Factory, en moins Cyber Death tout de même. Et le parallèle avec Fear Factory devient évident quand on regarde à qui Mister Geezer a fait appel pour chanter sur son album solo puisqu'il s'agit tout simplement de Burton C. Bell.
Geezer s'est donc offert les services de ce chanteur qui excelle dans les vocaux Death mais aussi dans les voix claires. Et comme dans son propre groupe (et surtout sur l'album démentiel qu'il vient alors de sortir, Demanufacture), sa maîtrise des deux voix est l'élément décisif qui justifie l'embauche de ce chanteur sur ce projet. A noter tout de même que les voix claires sont bien plus présentes sur ce Plastic Planet que dans Fear Factory.
Au niveau musique, comme précisé plus haut, ça déménage plutôt pas mal. La lourdeur légendaire des lignes de basse de Geezer se retrouve évidemment sur l’ensemble de l’album mais malgré cela, je ne suis pas sûr que ce disque plaise à certains amateurs du Sab' car on en est tout de même bien éloigné. Notamment à cause du chant de Burton, aussi génial soit-il, qui risque de faire fuir les auditeurs peu habitués aux grognements de ce genre. Il fallait le préciser.
Evidemment, vous vous doutez bien que la basse est à l'honneur sur l'ensemble de l'enregistrement. D’ailleurs, le son est énormissime et n’a pas pris une ride, vingt ans après. Le gratteux embauché pour l'occasion, Pedro Howse (qui est en fait le neveu de Geezer), n'est pas mauvais non plus dans son genre pour envoyer de la grosse rythmique. Par contre, il y a peu de solos de guitare sur cet album. A la batterie, on trouve Deen Castronovo qui a bossé avec Ozzy Osbourne cette même année sur son Ozzmosis (tiens, tiens, on se refile ses batteurs), et aussi avec Steve Vai, Cacophony, Bad English ou Journey et qu'on retrouve aujourd’hui chez Revolution Saints.

Le premier titre, Catatonic Eclipse, est d'une lourdeur implacable. Burton illumine le morceau de sa voix tour à tour mélodique et agressive. Un synthé (les parties de synthé sont aussi jouées par Geezer) vient ajouter un peu de froideur au morceau. Ce synthé est discret sur l’album mais donne une touche de modernité glaciale quand il intervient (le superbe Seance Fiction).
L'intense Drive Boy, Shooting nous montre que Geezer n'a pas choisi la facilité car ce morceau est chanté entièrement en voix écorchée et c'est pourtant le titre qui fut mis en avant pour promouvoir l'album. Il faut dire qu'il est particulièrement efficace dans la catégorie bulldozer. Tout comme le Giving Up The Ghost qui suit. Quel matraquage à la rythmique, on est littéralement écrasé ! Ici, le refrain est plus mélodique, il est d’ailleurs chanté en voix claire (l’une des plus belles prestations de Burton sur l’album, à mon sens).
Le tempo lourd est prédominant tout au long de cet album mais le groupe nous offre aussi quelques morceaux plus rapides comme le titre éponyme, House Of Clouds, ou Detective 27.
Côté douceur, il faudra attendre la onzième piste, l'étonnant Cycle Of Sixty, joué entièrement "unplugged", qui clôt ce déluge de décibels dans le calme avec, de nouveau, une belle prestation de Burton.

Plastic Planet est un excellent album, peu connu hélas, qui nous montre une autre facette d'une légende du Heavy Metal. Vraiment, l'ami Geezer avait bien caché son jeu !
C'est aussi le seul témoignage de l'association Butler / Bell. Les autres albums solos de Geezer Butler se feront sans ce chanteur d'exception. Et c'est bien dommage... car les deux albums suivants (Black Science et Ohmwork) ne seront pas à la hauteur de ce phénoménal premier jet.

 

Tracklist de Plastic Planet :

01. Catatonic Eclipse
02. Drive Boy, Shooting
03. Giving Up The Ghost
04. Plastic Planet
05. The Invisible
06. seance Fiction
07. House Of Clouds
08. Detective 27
09. X13
10. Sci-Clone
11. Cycle Of Sixty