Gamma Ray

Artiste/Groupe

Gamma Ray

CD

Land Of The Free

Date de sortie

1995

Style

Speed Mélodique

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Les avis sur le début de la carrière de Gamma Ray sont partagés, et le mien ne fera évidemment pas l'unanimité; c'est comme ça. Mais je suis le rédacteur de cette chronique, donc je fais ce que je veux, voilà. Trêve de plaisanteries, passons aux choses sérieuses. Après un Heading For Tomorrow qui lorgnait du côté des Keeper Of The Seven Keys, sans en avoir la classe, et un Sign No More courageux car différent, mais dont un certain nombre de compos peinait tout de même à marquer les esprits, Kai Hansen et ses compères de l'époque firent enfin parler le metal avec un Insanity & Genius plus brut et homogène. Cependant, il manquait toujours à la carrière de nos teutons un grand album, un classique. C'est en 1995, avec ce très surprenant Land Of The Free que le groupe sortit enfin le disque qui allait lui permettre de rejoindre le club des grandes formations de heavy metal. Eh oui, car jusque-là, à part au Japon où Kai Hansen pourrait écouler des camions entiers de reprises de La danse des canards tant il y est considéré comme un demi-dieu, le succès restait assez confidentiel. Mais à partir de Land Of The Free, cela allait changer.

Land Of The Free marque le début du changement pour Gamma Ray, ou plutôt, de plusieurs changements. Parmi les plus notables, le départ du chanteur Ralf Scheepers qui se voit remplacé par Kai Hansen lui-même. Et là, il y a de quoi avoir peur. Car si la prestation de ce dernier sur Walls Of Jericho (de vous avez intérêt à savoir qui) a un certain charme, beaucoup furent tout de même ravis qu'un vrai chanteur (Michael Kiske en l'occurence) fasse son apparition sur Keeper Of The Seven Keys. Là, c'est donc la démarche inverse... sauf que non. Le guitariste a fait de réels progrès tant et si bien qu'on peine à le reconnaître alors que débute la fabuleuse Rebellion In Dreamland. Et même s'il ne figurera probablement jamais dans le top des vocalistes du metal, sa performance étonne et séduit. 

Musicalement, ce nouvel album lorgne vers la classe des débuts d'Helloween. La pochette de l'album nous met d'ailleurs sur la piste, ne serait-ce pas le fameux Fangface de la célèbre jaquette de Walls Of Jericho que l'on voit dans le ciel ? Si, c'est bien lui. Cependant, Land Of The Free ne possède pas l'agressivité speed/thrash du fameux premier LP des citrouilles mais se réfère davantage aux Keeper Of The Seven Keys. Le propos de Gamma Ray se veut plus mélodique et épique que sur Insanity And Genius. C'est sur cet opus que l'identité du groupe telle que beaucoup de fans la connaissent s'est forgée. La recette sera déclinée par la suite mais pas avec autant de magie ou d'intensité. 

Land Of The Free démarre avec Rebellion In Dreamland, un titre impérial et épique de (presque) neuf minutes. Intro douce, passage heavy, refrain magique soutenu par des choeurs classieux (un certain Hansi Kürsch de Blind Guardian passait justement dans le coin), accélération de tempo, solo imparable et final grandiose avec le retour des choeurs qui tuent. BAM ! La grosse claque. Un classique instantané. Cette chanson n'a jamais quitté les setlists du groupe depuis 1995, et il y a de fortes chances pour qu'elle ne le fasse jamais, si Gamma Ray conserve un tant soit peu de bon goût. On peut donc dire que ça commence fort et le reste de l'album ne déçoit pas. La speed Man On A Mission (Mr. Hansen n'avait pas composé un titre aussi rapide depuis les tous débuts d'Helloween) surprend et enchante. Et encore un refrain grandiose ! Des titres rapides, il y en a d'autres, Gods Of Deliverance et Salvation's Calling sont là pour ravir les aficionados de vélocité. Mais ce sont surtout les amateurs de mélodies classes et entêtantes qui seront à la fête et ce, quasiment tout au long de l'album. Le refrain de All Of The Damned est un exemple parmi tant d'autres d'écriture particulièrement inspirée. Et que dire de la chanson titre ? Elle alterne accalmies et explosions épiques servies encore une fois par d'excellents choeurs et, cerise sur le gâteau, le refrain voit même Michael Kiske se joindre à la fête. Les fans du monsieur seront d'ailleurs ravis de l'entendre également chanter sur le titre Time To Break Free même si cette compo est un peu plus faiblarde que les autres. Au rayon des participations qui font plaisir, notons la présence de Hansi Kürsch en duo avec Kai sur la ballade Farewell. On ne va pas citer toutes les chansons mais il serait injuste d'oublier la grandiose Abyss Of The Void, hymne mid-tempo au riff heavy en diable et au refrain souligné par une superbe chorale... intense et épique. 

Voilà. Replaçons ce Land Of The Free dans son contexte pour mieux en saisir l'importance. Tout cela, c'était juste avant le retour en force du speed mélodique, avant l'explosion de StratovariusEdguy ou Kamelot, avant la naissance de Freedom Call, Hammerfall ou Rhapsody. Et surtout, c'était avant l'auto-parodie de ses géniteurs, la panne d'inspiration, la repompe éhontée des grands noms du heavy (Iron Maiden et Judas Priest en tête)... Ce disque fit un bien fou au genre et fut une source d'inspiration incroyable pour un tas de jeunes formations se lançant dans l'aventure du metal. C'est bien simple, un album magique comme celui-là, il n'en sort pas tous les quatre matins, c'est ce qu'on appelle un classique. IN-DIS-PEN-SABLE.

 

Tracklist de Land Of The Free :

01. Rebellion In Dreamland
02. Man On A Mission
03. Fairytale
04. All Of The Damned
05. Rising Of The Damned
06. Gods Of Deliverance
07. Farewell
08. Salvation's Calling
09. Land Of The Free
10. The Savior
11. Abyss Of The Void
12. Time To Break Free
13. Afterlife

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