Ghost B.C.

Artiste/Groupe

Ghost B.C.

CD

Infestissumam

Date de sortie

Avril 2013

Label

Rise Above Records

Style

Hard Rock occulte

Chroniqueur

Orion

Note Orion

19/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Ghost. Voilà le dernier phénomène de la sphère metal à découvrir impérativement.
Déjà, le concept du groupe est assez original. Et des concepts originaux à base de maquillage et de déguisements, ce n’est plus évident d’en trouver après Kiss, les Misfits, King Diamond, Slipknot, Lordi, tout le Black Metal ou Gwar... Chez Ghost, le chanteur porte un maquillage évoquant une tête de mort, une soutane et une tiare pontificale. Il porte d’ailleurs le nom d’un pape (Papa Emeritus). Derrière lui, une bande de musiciens arborant des masques noirs et dissimulés sous des capuches de moines avec un pendentif énorme autour du cou (style culte sataniste) et portant tous le nom de A Nameless Ghoul. Des musiciens dont l’identité est gardée secrète même si des rumeurs avancent le nom de Tobias Forge, ex-chanteur de Repugnant et ayant joué avec les Crashdiet, sous la toge du pape (ces groupes n'ont musicalement rien à voir avec Ghost mais quelques similitudes subsistent au niveau du look qui en jette).

Le groupe a été découvert en 2010 avec son premier album simplement intitulé Opus Eponymous. Prestations théâtrales (le chanteur déguisé en évêque sataniste avec son visage de mort et les musiciens tous dissimulés sous des capuches, ça marque !), album encensé par la presse et aussi par divers artistes tels que Fenriz (Darkthrone), James Hetfield ou Phil Anselmo, tout cela a contribué à faire le buzz autour du nom du groupe.
Pour son second album, Ghost a subi une petite transformation. Le chanteur Papa Emeritus a laissé sa place à Papa Emeritus II (en fait, il s'agit exactement du même chanteur mais le changement de pape a dû les inspirer) et surtout, le groupe s’est laissé pousser un B.C. derrière son nom. Celui-ci n’apparaît toutefois pas partout, c’est surtout aux USA que le nom du groupe posait problème, pour des raisons juridiques. Ceci dit, cela n'a en rien changé le logo du groupe sur la pochette… et surtout, cela ne change pas le contenu… et c’est une bonne chose. C’est donc avec plaisir que l’on retrouve l’univers mystérieux et mystique de Ghost. Infestissumam reprend le délire où Opus Eponymous l'avait laissé il y a trois ans.
L’album commence évidemment comme une messe… qui tourne vite façon comédie musicale à la Hair ou Tout le Monde il est Beau… (je ne sais pas pourquoi j'ai tout de suite pensé à cette dernière... le côté psyché délirant peut-être). En tout cas, des comédies musicales des années 70, évidemment. Les vraies ! Je ne parle pas des pseudo comédies musicales de variétoches actuelles dont l'intérêt culturel avoisine le néant.
Après cette mise en condition, Papa Emeritus II entre en scène sur le second morceau, Per Aspera Ad Inferi, et commence son sermon. La voix est enjôleuse, point de cris ni de hurlements. De même, ne vous attendez pas à de la grosse sature ou à de la rythmique qui bétonne. L’ambiance est assez feutrée sur cet album mais le tout reste assez électrique et les riffs sont suffisamment gras pour que l’on puisse parler de Metal. En tout cas, le charme opère. Les synthés d’une autre époque résonnent alors dans l’église (Secular Haze). Ils sont bien plus présents que sur l’album précédent et construisent habilement l’ambiance vintage. Leur son particulier me fait penser à la B.O. du film culte de Brian De Palma, Phantom Of The Paradise. Je ne sais pas pour vous mais moi, ça me parle carrément car c’est sans doute mon film préféré (et j’adore évidemment la B.O.). D’ailleurs, l’ambiance qui se dégage de cet album peut rappeler celle du film. C’est encore plus évident avec le morceau suivant, Jigolo Har Megiddo avec son refrain très pop et ses guitares très seventies. On sent une musique propice à toute une mise en scène en live.
Ghuleh / Zombie Queen commence comme une ballade très douce au piano et évolue vers un morceau entraînant dont le refrain va vous marquer un moment. Les quelques notes de guitare du solo font penser aux Beach Boys. Mais à ce stade de l’écoute, on n’est plus à une surprise près.
Avec Year Zero, re-changement de décor, on est plongé dans la messe noire avec les chœurs qui scandent des incantations démoniaques. Ne loupez la vidéo de ce morceau en cliquant sur le lien de la tracklist. Enfin de la vidéo originale ! Avec un tel concept, il aurait été dommage de faire quelque chose d'inintéressant.
Si l’ambiance occulte de l’album peut évoquer un groupe comme Mercyful Fate, la musique est, elle, très influencée par les années 70, un peu psyché sur les bords, un peu "kitsch" aussi parfois (Body And Blood). Une chose est sûre, il y a une vraie atmosphère qui se dégage de cet album, quelque chose de presque irréel, de magique. On devient vite accro. Cet album est un voyage dans une autre dimension.
Quand les derniers accords de Monstrance Clock retentissent, une formule de circonstance nous vient à l’esprit : "Ite missa est". La messe est dite. Papa Emeritus II et ses apôtres nous ont livré un sermon qui restera dans les annales.

Infestissumam est encore plus varié et plus abouti que l’Opus Eponymous qui avait surtout le défaut d’être bien trop court. Ce second album est carrément irrésistible. Ces Suédois ont trouvé le truc. C’est si rare de nos jours…
Laissez-vous envoûter par Ghost !

 

Tracklist de Infestissumam :

01. Infestissumam
02. Per Aspera Ad Inferi
03. Secular Haze
04. Jigolo Har Megiddo
05. Ghuleh / Zombie Queen
06. Year Zero
07. Body And Blood
08. Idolatrine
09. Depth Of Satan's Eyes
10. Monstrance Clock

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !