Gizmodrome, contrairement à une croyance populaire n’est pas un aéroport à Mogwaï, mais un nouveau super-groupe composé de Stewart Copeland ancien batteur de Police (entre-autres) de Mark King bassiste de Level 42, d'Adrian Belew ex-guitariste de King Crimson, David Bowie, Frank Zappa ou encore Talking Heads (!) et le claviériste Vittorio Cosma. Vous en conviendrez, voilà un CV qui a la classe.
Gizmodrome c’est l’histoire d’un prétexte… Un prétexte pour que deux potes, Cosma et Copeland, fassent des concerts en Italie. Les deux bougres cherchent donc des copains de session et textotent gentiment King et Belew, histoire de voir si les deux loustics seraient disponibles pour se lancer dans l’aventure. Dix minutes plus tard la cause était entendue et Gizmodrome était né. La classe.
Et comme les gars sont quand même des vieux de la vieille de l’industrie musicale, pas question de se faire parvenir des bouts de riffs ou des bribes de morceaux par internet. On s’enferme tous les quatre dans un studio et on compose « à l’ancienne ». Toujours la classe…
Alors musicalement, on sent ici, et c’est logique, des musiciens qui se connaissent sur le bout des doigts. Ils jouent avec une complémentarité évidente et les titres coulent très tranquillement. Il est difficile de qualifier tout de même ce groupe car il propose des ambiances assez différentes même si on sent que tout a été fait pour que ce soit globalement festif. Il y a dû avoir de l’ambiance dans le studio. C’est à la fois joyeux, dynamique et rempli de petit clins d’œil à la pop et au rock des années cinquante à soixante-dix. On y retrouve des gimmicks de lyrics ou de plan musicaux propres à ces décennies, le tout dans une bonne humeur palpable. Encore la classe…
Et puis, que dire de ces instrumentistes de génie ? Steward Copeland a toujours son style de frappe bien à lui et régale tous les amateurs de rythmiques chaloupées. Vittorio Cosma nous ressort de bonnes vieilles influences proches de Deep Purple, mais sait aussi être novateur dans ses apports. Le jeu de guitare de Belew navigue entre sobriété et agressivité. Je ne vous parle même pas du jeu de basse de M. King qui s’impose comme le roi (ah ben dis donc elle est bien bonne celle-là) du slap, des notes mortes, de quelques lignes mélodiques monstrueuses et autres joyeuseries techniques que tout bon bassiste souhaiterait maîtriser. En plus, et c’est plutôt une surprise, chacun y va de son envie de pousser la chansonnette, pour un partage de micro qui galvanise l’ensemble, un ensemble au service d’une Pop-Rock progressive délicieuse. La claque !
Vous l’aurez compris, je trouve que cet album a vraiment la grande classe, à la hauteur des musiciens qui composent ce groupe. Si je devais trouver quelque chose de négatif à dire, cela concernerait un son trop propre qui peut donner l’impression d’être dans un ascenseur. Et quelques ficelles un peu faciles par moment et ça, ce n’est pas classe. Mais à part cela, cette réunion de « presqu’anciens » combattants est une vraie réussite.
Tracklist de Guizmodrome :
01. Zombies in the Mall 02. Stay Ready 03. Man In The Mountain 04. Summer's Coming 05. Sweet Angels (Rule the World) 06. Amaka Pipa 07. Strange Things Happen 08. Ride Your Life 09. Zubatta Cheve 10. Spin This 11. I Know Too Much 12. Stark Naked
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