C H R O N I Q U E

Gliesers (en référence au système Gliese 581) est un groupe originaire de Grenoble et formé en 2012.
Sur sa page facebook, la formation définit parfaitement sa musique en indiquant : "Metal/post... and everything"... tout un programme, que nous allons feuilleter ensuite avec son premier EP éponyme.
Le line-up se compose de Franck Marcadon (chant), Sebastien Arnaud (chant), Gregory Burille (guitare), Christophe Teillot (guitare), Jonathan Battandier (batterie, samples, fx) et Baptiste Salvi (basse, samples, fx).

Lors de l'écoute initiale, la surprise fut de taille : je m'attendais à un Post-Metal avec tout ce que cela implique et je me suis retrouvé avec, certes des ramifications indéniables au genre mais comportant pas mal d'éléments me plongeant au sein d'un univers plutôt surprenant et particulièrement varié.
Apportant avec lui une certaine dose d'agressivité (avec des riffs lourds, parfois saccadés et un chant hurlé ou parfois proche du Death), une autre d'excellents passages atmosphériques, pouvant se faire mélancoliques (avec un chant clair particulièrement efficient, l'un des points forts du combo à mon sens), le tout enrobé dans une ambiance aux aspects futuriste, avec l'inclusion de textures électroniques utilisées de manière optimale (pas omniprésentes mais placées là où il faut), voire parfois progressifs.
Bref, nous pénétrons des territoires au sein desquels richesse et diversité dominent.

Une petite claque immédiate donc, d'autant que le son est sans faille, puissant et impeccablement mixé. Notons que Gliesers a été enregistré et mixé au Studio La Forge par Cédric Lerges (Innerty, Atrophy...) et masterisé par Franck Hueso (Hacride, Klone...). 

Futuriste lors de son ouverture (sonorités, voix trafiquée), mélodique, puissant, Between Death... ouvre le bal sur un tempo posé avant que  ...And Rebirth, sa suite, nous délivre quelques gros riffs bien heavy qui assurément auront pour conséquence un décrochage de cervicales lors des concerts... mais Gliesers ne va pas s'en tenir là puisqu'un passage atmosphérique, avec chant clair, s'invite... et la suite sera tout aussi imprévisible !
Et c'est bien en cela que réside la grande force du groupe : manier avec cohérence passages calmes, mélancoliques et autres saccadés, puissants, aux ramifications progressives, passer par divers chants, du plus violent au plus doux avec une efficacité de tous les instants.
A New Era est dans la lignée mais le chant extrême prend cette fois plus de place, les aspects futuristes mêlés aux nappes de claviers et à l'efficience des riffs sont un gage de plaisir d'écoute... qui ne se démentira d'ailleurs jamais au fil des trente minutes que dure l'EP !
Eyes In Stars est constitué de deux moments très mélodiques, atmosphériques, à ses extrémités, tandis qu'en son milieu, c'est plutôt le règne de l'agressivité, mais toujours avec ce chant clair qui contrebalance les vocaux extrêmes, permettant d'obtenir cette dualité douceur/brutalité avec laquelle Gliesers jongle continuellement, banissant ainsi toute linéarité parfois synonyme de lassitude.
Avec les claviers, l'incursion d'un violon et le chant aérien, Waking Dream nous offre des aspects orchestraux fort agréables, ne se séparant certes pas des vocaux plus rentre-dedans mais s'avérant majoritairement très mélodique.
Jupiter's Daughter clôt Gliesers et permet d'apprécier tous les ingrédients inhérents au groupe pendant plus de huit minutes passionnantes et variées.

Gliesers a été écouté à de nombreuses reprises et cela s'imposait car, même si j'ai tout de suite accroché sur cet univers très prenant, ce disque ne se livre pas immédiatement en raison de la diversité, de la richesse de ses ambiances.
Une formidable découverte pour moi et c'est donc sans hésiter que je vous recommande chaudement de vous le procurer ! 

Tracklist de Gliesers :

01. Between Death...
02. ...And Rebirth
03. A New Era
04. Eyes In Stars
05. Waking Dream
06. Jupiter's Daughter

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