Artiste/Groupe:

Goatlord

Vinyle:

Sodomize The Goat (réédition)

Date de sortie:

Mai 2015

Label:

Nuclear War Now! Productions

Style:

Black/Death/Doom

Chroniqueur:

Azagtoth

Note:

17/20

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En 1988, au moment où Goatlord sort sa seconde démo intitulée Sodomize The Goat, le groupe a quelque peu affiné son style pour arriver à une approche inédite au sein de la scène extrême américaine de l’époque.
Une chose marquante d’emblée, c’est cette fameuse couverture, naïve mais au message anticlérical on ne peut plus clair ; son côté primitif renvoie à celui de la musique, influencée par les maîtres Bathory, Hellhammer ou Sodom, une parfaite synthèse d’influences black, thrash et death alliées au doom d’un Pentagram ou d’un Saint Vitus.

Ce sont douze morceaux enregistrés avec un Vestafire quatre pistes, dont une grande partie figurait déjà sur les premières sorties du groupe, mais dans une version ici ralentie.
L’ambiance de cette démo est unique : c’est evil comme pas possible avec ces riffs possédés et cette basse vrombissante, et parfois tellement lent qu’on a l’impression de tout est en train s’écrouler ; Ace Still livre sa meilleure performance vocale, complètement habité par le Malin. Goatlord a trouvé un juste équilibre entre les parties doom régulièrement entrecoupées par des accélérations qui apportent une certaine frénésie et d’autant plus de haine dans leur musique. A ce titre, le morceau Sacrifice est édifiant et se présente comme une synthèse parfaite de tout cela ; et on saisit aisément à quel point le groupe a progressé en comparant avec les anciennes versions.

Les paroles traitent de satanisme, bien entendu, mais également de rituels vaudous, le tout entouré d’une aura hallucinatoire et psychédélique –cet élément qu’Ace Still a développé par la suite dans un autre projet parallèle, dont je vous parlerai également.

Cette démo est une sorte d’aboutissement pour Goatlord, c’est vraiment ce que je préfère dans leur discographie.
Avec le recul, Joe Frankulin dit qu’ils se sont un peu emballés à ralentir le tempo à ce point, ce qui a tendance à rendre les morceaux interminables. Mais je trouve que c’est justement ça qui bonifie les morceaux : Twilight Rem, avec ces dix minutes et plus, se présente comme une lente agonie subtilement accélérée sur un pont vers six minutes ; interlude finalement assez bref car le titre repart sur son rythme de départ après ça. Par rapport à la version précédente, il est aussi joué quelques tons plus bas, ce qui rend l’ambiance encore plus sombre et malsaine.

Tout comme la Demo ’87, Sodomize The Goat figure sur la compilation Distorted Birth: The Demos. Pas de titre inédit sur cette version vinyle, à l’exception de The Fog, ici dans sa version intégrale par rapport aux versions inexplicablement tronquées des précédentes rééditions. La pochette est accompagnée d’un poster en format A2 de l’illustration en couverture.

Après la sortie de cette démo, des tensions commencent à naître au sein du groupe : entre Ace Still, désireux d’explorer des univers plus psychédéliques et doom, et Frankulin qui souhaite poursuivre dans une voie plus death et thrash avec plus d’accélérations. Ce qui amène au départ de Still pour le projet Doom Snake Cult.

Suite au prochain épisode.

 

Tracklist de Sodomize The Goat :

01. Intro
02. Voodoo Mass
03. Blood Monk
04. Chicken Dance
05. Twilight Rem
06. Underground Church
07. Distorted Birth
08. Acid Orgy
09. Unholy Black Slut
10. The Fog (full version)
11. Possessed Soldiers Of War
12. Sacrifice