Voilà une découverte bien étrange…

Goatpsalm intrigue dès la pochette : tête de cerf sur fond de forêt, surmonté de son étrange symbole (islandais ?). Mais dans quel style peut bien officier ce groupe russe (eh oui) ?

Une première écoute ne permet pas de s’en assurer tout à fait. Une deuxième confirme l’étrangeté, rien de plus. C’est avec la troisième qu’on s’en approche enfin. Avec ses psaumes macabres, l’album cache en fait bien son genre. Pour ma part, je qualifierais cette nouvelle offrande comme du Funeral Doom/Folk, même si cela ne convient pas tout à fait à Downstream dans son ensemble. Cela donne néanmoins un aperçu de la bestiole.

En même temps, on s’y perd un peu avec toutes ses références. Downstream alterne chant guttural macabre, voix féminines psalmodiques, guitares lentes et instruments ethniques avec des pistes qui s’allongent pour la plupart (entre cinq et quatorze minutes).

Dit comme ça, ça a l’air plutôt sympa si on est un peu fan d’étrangetés. C’est le cas, surtout lors des premières écoutes. La surprise est intéressante. Qui aurait pensé associer du Folk (type indiens d’Amérique du Nord) à du Funeral Doom lent et poussiéreux ? Je n’en connais pas des masses et c’est un parti pris qui a de la gueule. Certaines pistes valent vraiment l’écoute, Flowers Of The Underworld notamment, ou encore Downstream.

Il faut dire que les deux genres s’associent finalement assez bien et produisent un son presque psychédélique, en tout cas très mystique. On a l’impression d’assister à une espèce de cérémonie folklo-macabre, où la musique joue le rôle du compresseur lourd et entêtant. Goatpsalm institue un véritable rituel, assez original dans l’ensemble même si pas encore tout à fait terminé. On sent que les Russes cherchent encore un peu leurs marques au milieu de toutes ces influences. Mais cela n’enlève en rien la qualité de leur musique, qui a déjà le mérite d’intriguer et de susciter de multiples écoutes.

Downstream est un véritable rituel de Funeral Doom/Folk psychédélique, il reste un peu de temps avant la maturation finale mais le style est là, et l’ambiance bien prenante.


Tracklist de Downstream :

01. Grey Rocks
02. Flowers Of The Underworld
03. White Sea
04. Orphan
05. Of Bone And Sinew
06. The Waylayer A Great Spring Hunger
07. Downstream