Godflesh

Artiste/Groupe

Godflesh

CD

Streetcleaner

Date de sortie

1989

Style

Metal indus

Chroniqueur

Scum

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

1989, l'Angleterre prépare sa révolte musicale extrême, Napalm Death a inventé le grind, genre furieux et sans concessions grâce à son inégalable Scum. Ministry et Nine Inch Nails s'intéressent aux machines. Voivod réinvente le rock metal progressif. L'ange morbide nous fait découvrir son Reign In Blood du death avec Altar Of Madness. Et un petit groupe de Birmingham va nous sortir l'une des plus grandes claques industrielles jamais collées à la face d'un monde qui n'aura jamais vraiment compris de quoi il retournait. Godflesh, c'est avant tout le groupe de Justin Broadrick, gamin insupportable, auteur d'une partie des guitares du sus-cité Scum de la mort au napalm, et déjà auteur de quelques disques intéressants.


Godflesh, c'est Streetcleaner. Et Streetcleaner, c'est, malgré son nom, un truc sale. Un truc méchant. Un truc malsain. Un truc underground dans le sens paumé du terme. Un truc assourdissant aussi. Quand débarquent les premières guitares de Like Rats, le petit con d'auditeur qui passait par là parce qu'il a vu de la lumière va se faire massacrer. Les guitares sont vicieuses, étouffées, se sentir bien après un tel déferlement d'inhumanité relève de la folie. Et n'espérez pas sortir la tête de cette crasse bassement utilisée : c'est comme cela pendant plus d'une heure. Christbait Rising est un petit chef d'oeuvre d'utilisation des guitares dans un registre indus. Dream Long Dead est une longue procession sous une pluie acide, avec une fin digne de la marche de l'armée de l'apocalypse. Le fantastique Head Dirt est l'un des morceaux les plus dingues jamais écrit par un être humain. Rester sain avec ces sons là, avec cette atmosphère sublime, c'est impossible. Vos neurones se vrillent les uns après les autres, votre cerveau dit "stop", vous passez dans une autre dimension. Rien de cela n'est humainement possible. Rien de tout cela n'est humain. Mais l'êtes-vous vous même ? Le martial, non l'écrasant Devastator/Mighty Trust Krusher va finir de vous faire tourner maboul.

Comment dire ? Jamais dans l'histoire de la musique un album ne sonnera plus industriel, plus crade, plus acide que ce Streetcleaner. Jamais. Life Is Easy ? Oui, il suffit de vous suicider. Locust Furnace est indicible. Et quand vous en aurez fini avec la version originelle de ce truc là, l'EP Tiny Tears vous réexpediera direct en enfer. Tiny Tears en lui même est une chevauchée, une cavalcade empirique, luciférienne. Wound est plus calme. Dead Head vous permet de croire à une lumière lointaine, peut être le bout du tunnel qui vous permettra de sortir de cet enfer ? Oui, voilà ce qu'est Streetcleaner : un voyage en enfer pour vous purger de toute votre essence humaine et vous rendre à la société sous forme de robot incapable de la moindre pensée individuelle sensée.

Streetcleaner n'est pas indus, il est la définition même de l'indus Metal. Jamais plus vous ne pourrez vous sentir plus crade et déshumanisé. Jamais plus vous ne regarderez une usine désaffectée de la même manière. Jamais vous ne vous remettrez de ce machin qui aura détruit votre vie, qui aura laminé ce qui faisait de vous quelqu'un de bien, pour en faire des lambeaux destinés à habiller l'enfer. L'enfer est pavé de bonnes intentions ? Alors bienvenu en enfer.

Tracklist de Streetcleaner :


1. Like Rats
2. Christbait Rising
3. Pulp
4. Dream Long Dead
5. Head Dirt
6. Devastator
7. Mighty Trust Krusher
8. Life Is Easy
9. Streetcleaner
10. Locust Furnace
11. Tiny Tears
12. Wound
13. Dead Head
14. Suction

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