Artiste/Groupe:

Gorod

CD:

Aethra

Date de sortie:

Octobre 2018

Label:

Overpowered Records

Style:

Death Technique

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

18.5/20

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Chers amis lecteurs, cette chronique ne comportera pas de blague vaseuse, d’humour inadapté ou de grand n’importe quoi, car aujourd’hui c’est du sérieux. Gorod nous propose Aethra, allez l’acheter. Merci bonsoir, on se retrouve lundi aux Foufounes Electriques ! Quoi, vous ne me croyez pas sur parole si je vous dis que Gorod vient (encore une fois !) de sortir une œuvre majeure, qui devrait les faire définitivement entrer au panthéon des groupes de Death technique ? Il vous en faut plus ? Que j’argumente ? Très bien, préparez-vous, j’espère que vous avez le cœur bien accroché, car Gorod vous a prévu un voyage bien mouvementé.


Ce sixième album a été produit par le guitariste Mathieu Pascal himself dans son antre, le Bud Studio. Le mixage pris en charge par Daniel Bergstrand (Meshuggah...) le mastering effectué par Lawrence Mackrory au studio Obey Mastering.

Le concept de cet album est un peu particulier car ici on parle de lune, non pas celle que vous imaginez bande de polisson, mais des dieux et des déesses qui se rapportent à cet astre dans diverses cultures autour du monde, souvent issus de cultures polythéistes.

Gorod n’est pas pour autant tombé dans un trip pagan ou autres célébrations de divinité… Les bases qui font leur qualité intrinsèque sont toujours là. La virtuosité des guitaristes (Matthieu et Nicolas) est toujours impressionnante, la base rythmique (Karol et Barby) en soutien est toujours impeccable. Quant à Julien, il conserve cette puissance et surtout cette variété qui donne une aura différente des productions death classiques.

Je pourrais faire un track by track tellement cet album est rempli de titres incontournables, ce serait un peu long. Mais que dire d’un titre comme Goddess Of Dirt, qui entame avec un riff juste incroyable de dextérité, couplé à un pont bien death à se briser la nuque ? C’est lourd, imposant, et d’une puissance incroyable. Et ce que je retiens le plus dans ce nouvel album, c’est que le groupe va plus loin dans tous les domaines qui font son ADN, la puissance sur The Sentry, la mélodie sur Hina, les changements d’ambiance sur Aethra, la démonstration technique sur l’ensemble de l’album. Seul le titre Inexorable est plus linéaire et un peu plus classique ; c’est bien l'unique bémol à cet album.


Le titre éponyme, est certainement le titre le plus varié de l’album. Son introduction qui monte tout en douceur, un peu comme si le groupe voulait nous sortir de notre torpeur après deux premiers titres coups de massue. Le chant est soufflé, puis la puissance de feu du groupe reprend le dessus pour définitivement faire exploser le compteur Geiger. Le pont magnifique avec une rythmique tout en rupture, un chant Psykupien, le solo totalement aérien, nous prouve que Gorod ne perçoit pas son Death comme un monolithe de furie et de démonstration technique. Lorsque l’émotion se joint à la fougue, il est impossible de ne pas tomber sous le charme d’un tel titre.



On sent tout de même par instant que Gojira a pu influencer les Bordelais. A Light Unseen fait écho à Art of Dying des Landais. La montée en puissance est comparable et une fois que les accus sont pleins, c’est le feu d’artifice à tous les étages. Intense, puissant, aérien, même le chant se rapproche de ce que propose la référence du Metal à la française. Ce titre termine magnifiquement ce chef d’oeuvre.

En guise de conclusion, je pense qu’Aethra est la suite logique du parcours de Gorod, on y retrouve la diversité présente sur A Perfect Absolution, la puissance de feu de A Maze of Recycled Creeds, et le grain de folie que l’on pouvait trouver sur Kiss The Freak. Il représente l’aboutissement d’un groupe qui se connait, et qui sait comment fonctionner en harmonie, cela se ressent dans chaque titre, la symbiose est parfaite. Cet album est tout simplement un chef d’œuvre qui peut aisément dépasser le cadre des amateurs de Death, il a déjà converti certains de mes collègues chroniqueurs d'ordinaire allergique aux productions Death, une preuve de plus de sa qualité.

Tracklist de Aethra :

01. Wolfsmond
02. Bekhten’s Curse
03. Aethra
04. The Sentry
05. Hina
06. And the Moon Turned Black
07. Chandra And The Maiden
08. Goddess Of Dirt
09. Inexorable
10. A Light Unseen


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