De Grave Desecrator, groupe brésilien formé en 1998, j’ai le souvenir d’une couverture absolument hideuse (celle de leur second album, Insult, sorti en 2010), qui ne m’avait clairement pas incité à me pencher sur l’album. Dommage pour moi, parce que ce groupe envoie du bois. Je me rattrape donc aujourd’hui, à l’occasion de la sortie de leur troisième album.
Bon, autant le dire de suite : les gars ont pas mal écouté du thrash/proto black des années 80, leurs aînés de Sarcophago en tête de liste, ça se sent. Les influences Slayer reviennent assez souvent également. Sur ce Dust To Lust, ils ont tout mis en œuvre pour recréer l’authenticité et la noirceur des atmosphères des disques de l’époque. Encore un groupe à la croisée des chemins entre thrash, death et black. Il faut aussi signaler les excellents solistes, qui ne font dans la prouesse technique que pour mieux servir la musicalité de leurs solos respectifs. Côté prod’, ils ont opté comme toujours pour un son assez naturel, sans effet et retouche de studio hormis sur la voix, ce qui est tout à leur honneur et participe énormément à l’authenticité du produit. Les compos ont beau être relativement épurées, elles n’en sont pas moins d’une grande profondeur, d’autant que les atmosphères qui y règnent sont particulièrement denses et evil.
Le disque a beau être plutôt long (douze titres avec plus de cinquante minutes), on ne s’ennuie jamais tant les riffs sont accrocheurs et les compos intelligemment construites. Il y en a qui vont dire que la section rythmique est un peu pauvre ; c’est vrai, parce qu’on n’entend pas la basse, et que le batteur n’a pas trop l’occasion de briller. Mais bon, on s’en cogne, ce n’est pas vraiment ce qu’on recherche ici.
Sur la forme (et même le fond), Dust To Lust est assez comparable à Insult. Au stade de mes écoutes, j’ai encore une préférence pour le second, encore plus accrocheur à mon goût (surtout avec une intro comme Black Vengeance) et plus concis. Mais ça se joue à peu de choses. Grave Desecrator confirme sans problème son rang de poids lourd au sein de la scène rétro extrême brésilienne, et même latino-américaine. Et le plus cool, c’est que j’aurai l’occasion de dire à nouveau du bien de ce groupe, car ils ont fait un split avec Slaughtbbath qui est sorti très récemment.
Tracklist de Dust To Lust :
01. Intro (Dust To Lust) 02. Temple Of Abominations 03. Funeral Mist 04. Gods Of Death 05. A Witching Whore 06. Host Desecration 07. Anathema Bloodlust 08. Bleed For Worship 09. Memento Mori 10. One More Soul 11. Mephistophallus In Occultopussy 12. Perpetual Oath
|