Artiste/Groupe:

Graveworm

CD:

Ascending Hate

Date de sortie:

Juin 2015

Label:

AFM Records

Style:

Black Metal

Chroniqueur:

Orion

Note:

13/20

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Graveworm est, à la base, un groupe de Black Metal italien qui a incorporé d'autres éléments (gothique, death, dark, thrash) au fil de ses albums. Ils ont aussi intégré des musiciens allemands ce qui fait qu'aujourd'hui, on ne peut plus trop parler d’un groupe italien. D’ailleurs, leur site officiel est référencé en Allemagne.
Depuis son premier album, When Daylight's Gone (1997), le groupe a sorti ses disques très régulièrement, tous les deux ans, jusqu'à Fragments Of Death le petit dernier qui date de 2011.
Leur second album, As The Angels Reach The Beauty (1999) et leur troisième, Scourge Of Malice (2001) ont contribué à la notoriété du groupe, notamment ce dernier qui comportait la très bonne reprise du Fear Of The Dark d’Iron Maiden, que le groupe s'est superbement appropriée. C'est en outre l'album que je préfère de Graveworm. En tout cas, cela leur a permis d'être signés chez Nuclear Blast pour l'album suivant, Engraved In Black (2003) qui aurait dû être celui de la consécration mais il n’en fut pas ainsi. L’album étant sans doute trop conventionnel et face à la concurrence des maîtres du style cette année-là (Dimmu Borgir, Cradle Of Filth, Marduk…), il n’a pas marqué les esprits. Ont suivi des albums pas franchement mauvais mais pas inoubliables non plus, en passant par différents labels (Massacre, re-Nuclear Blast et aujourd'hui AFM Records), faisant de Graveworm un nom que l'on connaît mais dont pas grand monde attend les albums avec impatience. Si ? Vous ? Tant mieux alors... car voici le petit nouveau qui déboule.

Cette année sort le neuvième album du groupe, Ascending Hate, avec deux ans de retard donc par rapport à leur rythme habituel. En effet, quatre ans le séparent du petit dernier. Graveworm a pris son temps, en partie à cause de nombreuses tournées et aussi à du changement dans le line-up. Le groupe a notamment vu revenir en son sein le guitariste Stefan Unterpertinger, membre fondateur du combo qui avait disparu pendant une dizaine d’années.


On commence par une belle intro acoustique qui enchaîne sur un registre Black Metal assez classique. Le tempo est rapide, la voix de Stefan Fiori, second et dernier membre originel du combo mais qui n'a jamais quitté le groupe, lui, oscille entre Black et Death. Une pointe de synthé montre le bout de son nez tout au long du morceau. Ca démarre bien. Rien de révolutionnaire, c’est même plutôt du "déjà entendu" mais c’est assez bien fichu.
Buried Alive est bien plus lourd au niveau du tempo mais assez intéressant également. Il y a une vraie ambiance qui se met en place sur ce titre. La voix est majoritairement death. On retrouve encore ce synthé qui accompagne discrètement tout le morceau.
Ces deux premiers titres sont les plus longs de l’album, dépassant tous les deux les six minutes. Les autres ont un format qui tournent entre quatre minutes trente et cinq minutes quarante.
Et hélas, dès le troisième morceau, j’ai l’impression que ça tourne déjà en rond. Il n’y a pas assez de variations à mon goût, c’est très linéaire. Tout est un peu calqué sur le modèle des deux premiers titres. Ca s’écoute, bien sûr, mais il manque la petite étincelle sur chaque morceau, celle qui nous donne envie de réécouter l’album quand il est terminé. Finalement, je m’aperçois que je ne retiens pas grand-chose, et ce après déjà plusieurs écoutes. En cuisine, on dirait que le soufflé est trop vite retombé. Et c’est bien le défaut de ce groupe depuis un bon moment en fait.
Se dégage tout de même du lot, à mon sens, le titre Rise Again, un peu plus mélancolique que le reste.

Il est à noter que le groupe propose sur l’édition limitée la reprise du Runaway de Bon Jovi. Une cover que j’aurais aimé écouter, vu leur capacité à faire de bonnes reprises (Fear Of The Dark déjà évoquée, Losing My Religion de REM, It’s A Sin des Pet Shop Boys…) Dommage une nouvelle fois que les labels ne nous envoient pas l’intégralité des albums pour les chroniques (surtout qu’en format digital, je ne vois pas bien ce que ça change de nous mettre un morceau de plus… mais passons).

C'est bien joué, tout est maîtrisé, pas de doute. Si on ne recherche que ça, cet album fera l'affaire. En revanche, si vous cherchez un peu d'originalité, une inspiration plus développée qui ne donne pas parfois l'impression d'écouter le même morceau plusieurs fois de suite, Ascending Hate n'est peut-être pas pour vous.

Tracklist de Ascending Hate :

01. The Death Heritage
02. Buried Alive
03. Blood Torture Death
04. To The Empire Of Madness
05. Downfall Of Heavens
06. Stillborn
07. Liars To The Lions
08. Rise Again
09. Son Of Lies
10. Nocturnal Hymns Part II
(Death’s Anthem)