Décidemment, Nuclear Blast ouvre ses horizons. En effet, il semble que les géants allemands du metal se mettent au vintage et des groupes comme Witchcraft, Kadavar ou les Blues Pills sont venus grossir leurs rangs ces dernières années. Et justement, Graveyard fait partie de cette nouvelle tendance plutôt réjouissante.

Car étant un grand amateur de ce genre de musique, voir que les maisons de production s'y intéressent, c'est plutôt plaisant.

Retour dans le temps temps donc, avec ce nouvel opus du combo suédois : Innocence & Decadence.

Dès les premières secondes, on se retrouve dans une ruelle qui pourrait être l'une de celles que l'on voit sur leur pochette (petit nota bene humoristique pour les auditeurs francophones : notez le magnifique "Je vole" du chanteur juste avant le début du morceau à proprement parler !).

Et puis c'est parti, un son bien vintage, des riffs de guitare entraînants, tel est le menu que nous propose Graveyard. Une machine bien huilée qui nous ramène au temps de Led Zeppelin, avec peut-être une touche de Janis Joplin.

Le chanteur nous montre une tessiture vocale assez variée au fil des chansons, ce qui n'est pas pour me déplaire. Seul petit bémol : la saturation sur la voix... "Effet vintage" poussé à l'extrême ? Peut-être. Quoi qu'il en soit, je trouve cela un peu dommage, voire parfois un peu dérangeant dans les passages où il pousse sa voix (par exemple sur Magnetic Shunk ou Cause & Defect).

On pourrait reprocher au groupe de refaire un style qui a déjà été visité en long et en large, mais à écouter plus attentivement, l'on remarque tout de même de petites innovations sur les harmonies où les effets, comme par exemple l'intro de Can't Walk Out et ses accents médiévaux.

Mais malgré cet effort de créativité, l'ensemble nous laisse une impression de déjà-vu et ce sont en fin de compte les "ballades" qui se font le plus remarquer.

En effet, si je devais choisir un top trois, ce serait : en trois, Far Too Close, pour son intro où les guitares se font complémentaires et son ambiance générale très planante; en deux, Too Much Is Not Enough, pour son riff, ses claviers et son superbe chœur "gospel"; et finalement en numéro un, le dernier titre de l'album Stay For A Song, qui par sa simplicité, son ensemble épuré et son super synthé, finit l'album en beauté. Même si arrivé à ce point, on aurait envie de s'écouter un truc un peu plus "varié", cette dernière compo nous donne, en effet, envie de rester pour une chanson de plus.

Tracklist de Innocence & Decadence