Artiste/Groupe:

Havok

CD:

V

Date de sortie:

Avril 2020

Label:

Century Media

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Bane

Note:

15/20

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On n'est qu'au mois de mai et pourtant l'année 2020 s'est déjà avérée être une belle année pour le thrash. Eh oui, n'en déplaise à certains, nos groupes se sont remué le derrière et nous ont sortis pas mal de trucs vraiment bons ! Jugez plutôt : un excellent Annihilator, un fabuleux Sepultura, mes chouchous d'Antagonism et un très chouette Testament (que j'ai bien aimé, alors que je n'aime pas le groupe). S'annoncent aussi un Warbringer dont les singles font très envie et un Megadeth - m'enfin pour celui-ci faut s'attendre à tout donc prudence !

Et, me dit-on dans l'oreillette, y a aussi le Havok ! Quoi ? Havok ? Hahahaha, laissez-moi rire ! Havok aurait sorti un album vraiment bon ? Arrêtez, c'est une mauvaise blague. Nan mais franchement, Havok quoi ! Issu de la plutôt médiocre vague de revival thrash qui semble s'être calmée, Havok était l'un des plus appréciés (m'enfin Evile aussi, donc ça veut rien dire). Sans trouver le groupe vraiment nul, je l'avais rangé dans la catégorie "rien à foutre" après avoir écouté les trois premiers albums. Non pas que c'était pourri, mais ça manquait de quelque chose... Y avait des bons riffs, de l'énergie et ça tabassait bien mais il manquait le truc qui fait que la magie opère. Pas grave, j'attendrai le prochain. Et puis BAM : Conformicide ! Qu'est-ce qui se passe ? Le groupe met la basse en avant et pond un truc plutôt original et foutrement bien foutu - notez que je commence déjà à mal écrire.

C'est donc après avoir beaucoup aimé le dernier que j'ai commencé à attendre (pas impatiemment non plus, hein, faudrait voir à pas abuser) cette nouvelle sortie. V, qu'elle s'appelle. Mouais, ils se sont pas foulés. Et la pochette ? Mince, elle est naze... Remarquez, c'est habituellement pas le point fort du groupe. Cela dit, heureusement, ils se sont bien plus cassé la tête pour les compos de l'album !

Parce que oui, mesdames et messieurs, je le proclame haut et fort : ce nouveau Havok tue ! Il ne massacre pas non plus, il ne génocide pas, mais il tue et c'est déjà pas mal du tout puisque les trois premiers albums du groupe ne faisaient que couper vite fait, une petite égratignure et au lit. V, par contre, vous poignarde partout pendant toute sa durée et vous abandonne par terre à vous vider de votre sang quand il a fini, vous laissant agoniser au son de l'arpège final...

Evidemment, de telles séquelles ne se laissent pas sans un son qui va bien ! Si on est habitué de nos jours à ce que tout sonne bien - sauf ces groupes qui s'amusent à avoir un son cradingue, pour faire old-school - Havok se permet depuis l'album précédent de caler une basse bien en avant et, en plus, de lui faire jouer des trucs intéressants. Quel plaisir ! Pour le reste, rien à signaler : les guitares tranchent, la batterie cogne, le chanteur hurle. C'est peut-être d'ailleurs lui qui constitue le gros défaut de l'album pour mes chastes oreilles : à force de trop gueuler, il en devient un peu pénible. Cela dit, les très très rares passages en voix plus claire se font d'autant plus ressentir (sur Don't Do It par exemple, c'est top !).


L'autre défaut de l'album, qui n'en est pas vraiment un en fait, c'est son homogénéité. V est un gros bloc de thrash qui te tombe sur la gueule ! En gros, il se divise en deux catégories. On a évidemment les titres envoyés à la vitesse de l'éclair, avec option double pédale. L'album s'ouvre sur deux d'entre eux, à savoir Post-Truth Era (dont l'intro rappelle un peu trop celle de Blackened, de qui-vous-savez) et Fear Campaign. L'un des tous meilleurs titres de l'album, à savoir Cosmetic Surgery, file à une vitesse folle lui aussi. On note également la chouette et assez mélodique Merchants Of Death, avec un riff qui rappelle quelques titres d'Overkill (la basse claquante aide un peu d'ailleurs). Pour équilibrer le tout, on a également une petite moitié de titres plus lents, plus écrasants. Je suis obligé de citer Panpsychism et le final, Don't Do It, qui sont mes deux autres titres préférés de l'album. En mélangeant un peu plus ces deux types de morceaux, en les mixant, on aurait sans doute eu un album un peu plus hétérogène et on aurait évité d'avoir ce sentiment d'enchaînement de titres lents et lourds... M'enfin je cherche la petite bête. Enorme qualité de l'album cependant : si on oublie l'instrumental complètement inutile qu'est Dab Tsog, on se retrouve avec dix titres vraiment bons. Rien à jeter, pas de titre qui me gonfle un peu, que du plaisir. Tiens tiens d'ailleurs, dix titres, moins de cinquante minutes, ne serait-ce pas là le parfait format pour un album de thrash ? Question réthorique, évidemment, puisqu'on est tous d'accord pour dire que oui.

On a donc un album foutrement solide, riffu et terriblement réjouissant. On pourra toujours lui trouver quelques défauts pour chipoter - et vous savez à quel point j'aime chipoter sur des détails - mais on devrait surtout s'incliner devant ses grandes qualités. Ca y est, Havok m'a eu, j'attendrai le prochain avec un peu plus d'impatience du coup. Bravo, messieurs !



Titres préférés : Cosmetic Surgery, Panpsychism, Don't Do It
Super single : Post-Truth Era
Bof : la pochette

Tracklist de V :

01. Post-Truth Era
02. Fear Campaign
03. Betrayed By Technology
04. Ritual Of The Mind
05. Interface With The Infinite
06. Dab Tsog
07. Phantom Force
08. Cosmetic Surgery
09. Panpsychism
10. Merchants Of Death
11. Don't Do It

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