Parcours incroyable que celui de Peter Tägtgren, musicien accompli ayant commencé la batterie à l’âge de neuf ans avant de varier les plaisirs en apprenant guitare, basse. Dans beaucoup de bons coups dans les années 90 que ce soit comme musicien, producteur ou patron de studio (le fameux The Abyss, accessoirement nom d’un projet black metal du garçon ainsi que d’un titre du disque qui fera l’objet de cette chronique), le garçon a toujours semblé hyper actif, surdoué et rencontrant un immense succès dans beaucoup de projets entrepris. Même si Pain a marqué les esprits avec un metal industriel qu’on retrouvera quelque peu dans Lindemann monté bien plus tardivement, Hypocrisy reste son activité de musicien la plus réputée. La plus qualitative oserai-je ajouter de manière personnelle. Et The Arrival le meilleur disque.

Ayant fondé Hypocrisy en 1990 alors de retour de trois années passées en Floride et de retour dans sa Suède natale (à tout juste vingt ans, précoce et déterminé le Peter), notre phénomène a ensuite connu une décennie 1990 plutôt orienté sur ses qualités studio avec des productions réputées (Dark Funeral, Dimmu Borgir et j’en passe) avec en point d’orgue l’âge d’or de Children Of Bodom mais il manquait sans doute une reconnaissance de musicien et ce The Arrival allait consacrer Hypocrisy et donc notre bon Peter comme musicien. Il peut sembler inutile de préciser que la production de The Arrival est formidable mais tout de même, cela mérite d’être rappelé. Les guitares sonnent à merveille avec de sublimissimes lignes mélodiques et une puissance remarquable de la section rythmique. On retrouve aussi l’univers science-fiction si chère à son auteur avec un artwork que n’aurait pas renié la série X-Files, très populaire dans les 90’s ou le Spielberg des années 70.

On trouve surtout d’excellentes compos et si la notion de hits n’a que peu de valeur dans "notre univers metal", certains titres y ressemblent dont The Eraser avec ce génial motif de guitare sur le refrain. Assurément un classique death, plutôt accessible et catchy mais avec des vocaux bien musclés, une atmosphère intense. Hypocrisy fait dans le death. Non plus celui trop classique de ses débuts mais une musique plus personnelle et un vrai sens du refrain. Côtoyer la crème des musiciens scandinaves des 90’s a sûrement aidé notre surdoué. Il y a un réel savoir-faire pour construire l’album avec une vraie intro bien épique dotée d’un superbe gimmick de guitare avant un très bon Born Dead, Buried Alive, bien construite. On trouve d’excellentes pistes tout le long de ce The Arrival avec mention spéciale à The Departure aux lignes mélodiques démentes. Sublime compo placée dans la dernière partie de ces quarante minutes de pur bonheur death mélo qui multiplient les trouvailles à la guitare. Fans de mélodies haut de gamme, ce disque vous ravira (même si c’est probablement déjà le cas !) .

Hypocrisy connaîtra moults changements de line-up, la faute à un leader trop dispersé par ses multiples activités. Seul le fidèle bassiste Mickael Hedlund l’a suivi sur tout son parcours avec Hypocrisy. Meilleur disque de Peter Tägtgren que ce The Arrival, hautement qualitatif. De par son rythme infernal, il semble impossible qu’il ait eu été capable de gérer un groupe en activité principale. Pas sûr qu’il faille le regretter vu la qualité générale du travail fourni et l’impressionnante contribution à la scène Metal. Chouette disque d’un musicien épatant.

Tracklist de The Arrival :