Artiste/Groupe:

Immortal

CD:

At The Heart Of Winter

Date de sortie:

1999

Label:

Style:

Black Metal

Chroniqueur:

Orion

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At The Heart Of Winter, l’album de la métamorphose d'Immortal.

On remarque d’entrée, même sans l’avoir écouté, deux nouveautés pour cet album des déjà légendes du Black Metal norvégien, Immortal, paru en cette fin de millénaire. Déjà, on ne retrouve pas sur l’artwork une photo des musiciens du groupe, et c’est la première fois. En revanche, nous avons droit à une belle illustration d’un artiste français, Jean-Pascal Fournier. On y gagne au change bien sûr. Ceci s’accompagne d’un changement de physionomie du logo, devenu plus lisible et moins marqué black metal. 
Plus important encore, on note l’absence de la seconde figure emblématique du groupe, Demonaz, qui n’a pu prendre part à l’enregistrement pour cause de tendinite aggravée (ça ne s’invente pas). C’est donc Abbath qui assure toutes les guitares en plus de la basse, des synthés et du chant. Il est uniquement secondé par Horgh à la batterie. On n’a donc que ces deux là en photo dans le livret, dans des poses assez remarquables (j’ai toujours pensé qu’il y avait pas mal de second degré au niveau visuel chez Immortal, que ce soit dans les vidéos, en photo ou en live). Demonaz reste tout de même dans le giron du groupe et demeure un élément créatif important puisqu’il signe tous les textes de ce nouvel album.

Et ces changements en annoncent un autre, plus remarquable pour nous, auditeurs : la musique. Sur cet album, Abbath, compositeur de toutes les musiques, laisse éclater au grand jour ses nombreuses influences, du Death morbidien au Thrash (Withstand The Fall Of Time) en passant par le Heavy (Tragedies Blows At Horizon, l'excellent Where Dark And Light Don’t Differ). Qu’on ne se méprenne pas, malgré ces propos, Immortal joue toujours un Black Metal aussi froid que le paysage de la pochette mais il y a ici une plus-value mélodique qui fait que cet album, musicalement, se démarque totalement de ses prédécesseurs. Seul le titre Mountains Of Might sur Blizzard Beasts pouvait laisser imaginer cette évolution. L’univers glacial d’Immortal s’est donc enrichi musicalement, on découvre notamment une dimension épique à laquelle nous n’étions pas habitués et ce, dès l’intro du premier titre. Là, on sent l’influence Bathory. Il en résulte des compositions plus fouillées, mais aussi globalement moins rapides qu’avant. La durée des morceaux, comprise entre six et neuf minutes, laisse la place à des bonnes parties instrumentales, construites sur des riffs solides et toujours inspirés, et des breaks monstrueux, presque inattendus parfois (les arpèges bien mélodiques de Solarfall et Tragedies Blows At Horizon). On a même droit à une petite touche de claviers (l’intro de At The Heart Of Winter), qui ajoute sa pierre au côté glacial de l’ensemble. La voix d’Abbath, elle, n’a pas changé. Toujours aussi criarde, elle reste la marque de fabrique d’Immortal.
Tout ceci s’accompagne également d’une mise en son plus professionnelle. On sort avec cet album des productions minimalistes précédentes pour entrer dans un univers de productions plus léchées, qui mettent bien plus en valeur le travail des musiciens, notamment celui d'Horgh derrière les fûts. Celle-ci est réalisée par Peter Tägtgren, une référence en la matière. 

At The Heart Of Winter est un album d’une homogénéité remarquable, aucun titre n’étant plus faible ou plus réussi que les autres. Six titres (mais quarante-six minutes au total quand même), six hymnes au coeur d'un l'hiver rude, glacial et menaçant.
Souvent considéré comme l’un des meilleurs albums de Black Metal (et pas à tort), At The Heart Of Winter ouvre une nouvelle ère pour le groupe qui va gagner en popularité (attention, ce terme n’a rien de péjoratif) en attirant un nouveau public. Un album que tous les amateurs de Black Metal possèdent forcément déjà. Et vous ?


Tracklist de At The Heart Of Winter :

01. Withstand The Fall Of Time
02. Solarfall
03. Tragedies Blows At Horizon
04. Where Dark And Light Don’t Differ
05. At The Heart Of Winter
06. Years Of Silent Sorrow

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