Artiste/Groupe:

Impellitteri

CD:

The Nature Of The Beast

Date de sortie:

Octobre 2018

Label:

Frontiers Records

Style:

Heavy/Speed/Shred Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Trois ans et demi après le sympathique Venom, le maître shredder américain Chris Impellitteri est de retour avec une nouvelle production nommée The Nature Of The Beast. Depuis la dernière fois, le line-up n'a pas bougé, on retrouve les fidèles Rob Rock (chant) et James Pulli (basse) accompagnés de Jon Dette (batterie). Pour ce qui est du batteur, c'est son second enregistrement avec Impellitteri mais peut-être le dernier car ce n'est pas lui qu'on retrouve derrières les fûts dans la vidéo filmée pour le titre Run For Your Life et, alors que la jaquette de l'album montre un loup-garou dans un cimetière où l'on peut voir les noms des musiciens sur les tombes, on ne trouve pas celui de Dette... juste "Drummer".
Pour ce qui est du genre abordé, pas de bouleversement non plus... le quatuor propose des compos résolument heavy (plus qu'à une époque), majoritairement rapides, directes et percutantes, servies par des super riffs et soli vertigineux. Ce genre de metal n'a rien de révolutionnaire et sera qualifié de daté par certains mais il a encore ses fans (et cette remarque peut s'appliquer à une grande partie des productions metal de la planète, surtout aujourd'hui avec un revival 70s/80s plus en vogue que jamais). Si vous êtes venus pour de la guitare galopante, du heavy/speed mélodique assorti de chant théâtral dio-esque, vous ne vous êtes pas trompés d'endroit. Si ce n'est pas le cas, pas la peine de vous attarder. 

Dès les premières mesures de Hypocrisy, on retrouve bien le style le plus récent du guitariste, à savoir un heavy/power véloce et sans détour. Les heures où le groupe avait tenté quelques incursions plus hard rock (parfois très mélodiques / pas si éloignées du FM) appartiennent au passé. Là, c'est le mode metal qui est enclenché et il est appliqué à tous les morceaux présents sur ce cru 2018 à qui certains reprocheront sans doute un réel manque d'hétérogénéité. Pas de temps à perdre, très peu de ralentissements, surtout pas de ballades, même pas une petite piste instrumentale, la configuration est vraiment la même que sur l'album précédent... à une différence près : cette fois, en plus de dix compositions originales, on a le droit à deux reprises, Phantom Of The Opera (de la comédie musicale d'Andrew Lloyd Webber) et Symptom Of The Universe (de Black Sabbath). Je les trouve très sympas car Impellitteri les a bien personnalisées. Phantom Of The Opera est transformée en numéro de power metal néo-classique grandiloquent et Symptom Of The Universe nous est présentée dans une version ultra-vitaminée (avec accélérations de batterie, double grosse caisse à l'appui, et descentes de manche volubiles). Alors que ces deux pistes pourraient passer pour de simples bonus, voire des bouche-trous, elles s'intègrent parfaitement à l'album et font partie de ses temps forts. Je retiens également la très énergique Gates Of Hell, hyper entraînante, la virevoltante Do You Think I'm Mad ou la plus longue Kill The Beast (six minutes, c'est très rare chez Impellitteri), bien construite, passant du speed au mid-tempo bien heavy avec une belle progression et un break impressionnant. De toute façon, l'ensemble est inspiré et enlevé (avec une jolie collection de riffs revigorants), il n'y a quasiment pas de baisse de régime à noter (je trouve Man Of War un brin kitsch mais ça passe), le niveau est homogène.

Maintenant, peu de choses étonnent à l'écoute de The Nature Of The Beast car tout cela est très familier. Le style du guitariste américain et le chant de Rob Rock ont très peu changé avec le temps... Cependant, la fougue dont ces deux partenaires font encore preuve en 2018 (trente-et-un ans après leur première collaboration) force le respect. Les riffs sont d'une rapidité impressionnante et d'une précision chirurgicale, le jeu du maestro est sacrément entretenu, il est peut-être même encore plus spectaculaire aujourd'hui (et le son de sa guitare est excellent). Quant à Rob Rock, il ne semble pas vieillir. Il va sur ses soixante ans mais sa voix demeure très claire et puissante... à tel point que c'en est troublant. 

D'un côté, je me dis qu'Impellitteri ne sort pas de sa zone de confort et qu'il a déjà proposé des disques plus variés... de l'autre, je constate qu'il a rarement été aussi percutant. Et c'est précisément cela qui le différencie de certains guitar-heroes "has been" qui dupliquent leurs albums à l'envi. Alors que la plupart de ces messieurs font toujours la même chose mais proposent des disques de moins en moins réussis et finissent par sonner comme des caricatures d'eux-mêmes (Yngwie Malmsteen, Axel Rudi Pell...), Chris Impellitteri ne change pas vraiment sa recette mais la perfectionne. Ce Nature Of The Beast, efficace et bien produit (sans être génial non plus, n'exagérons pas), est sans aucun doute ce qu'il a fait de plus divertissant depuis un bon moment et mérite de figurer parmi ses albums les plus recommandables.

Tracklist de The Nature Of The Beast :

01. Hypocrisy
02. Masquerade
03. Run For Your Life
04. Phantom Of The Opera
05. Gates Of Hell
06. Wonder World
07. Man Of War
08. Symptom Of The Universe
09. Do You Think I'm Mad
10. Fire It Up
11. Kill The Beast
12. Shine On

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !