Artiste/Groupe:

InAeona

CD:

Force Rise the Sun

Date de sortie:

Aout 2015

Label:

Prosthetic Records

Style:

Metal Indus Progressif

Chroniqueur:

El Piotr

Note:

14/20

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Où se situe donc cette fichue démarcation séparant la redondance de la répétition propice à l’instauration d’une atmosphère ? Burzum et son titre Rundgang um die transzen : génie créateur ou arnaque d’envergure ? 

Vous le sentez je présume, cet album ne se laisse pas décortiquer facilement. Car s’il affiche de nombreuses qualités, une certaine gêne se fait ressentir au fil des écoutes.

Tout d’abord, ne boudons pas notre plaisir. Car comme je l’ai précédemment mentionné, InAeona livre avec Force Rise the Sun un album dont nous pouvons nous repaître sans distinction. L’ensemble des compositions dégage en effet une atmosphère commune, dense et puissante. On y ressent un relent post-apocalyptique empreint de désespoir, une froideur mécanique. Des pointes de nostalgie et de colère viennent enrichir par moments le panel d’émotion charriées par les différents titres de l’album, affirmant par là même la qualité de ces derniers.

Le monde bâtit par le son du trio l’est en grande partie grâce à la performance de Bridge, chanteuse et guitariste du groupe. Les parties chantées sont râpeuses et lointaines, hargneuses, confinant parfois au hurlement. La voix est enveloppée d’effets qui la dénaturent sans que l’on puisse y voire véritablement un mal, puisque ce jeu permet justement de la déshumaniser et d’y développer l’aspect inorganique si important dans l’établissement de l’atmosphère de l’album. La seule chaleur traversant le chant est représentée par les éclats rageurs de Bridge, lorsque sa voix se fait plus aiguë et plus rauque. 

La prestation vocale est secondée par la lourdeur de la guitare, jouant très bas et dans un tempo lent ne s’élevant qu’à de rares occasions. La basse de Dave s’avère quant à elle beaucoup plus mobile, parfois légère, même si elle se concentre avant tout sur l’approfondissement du son de la guitare afin de créer cette nappe sonore oppressante, sombre, qui définit si bien le son du groupe.

Viennent alors les premières interrogations. Force Rise the Sun : redondant ou homogène ? Je serais en vérité bien en peine de livrer une réponse, tant il me semble que la clé soit notre immersion dans l’univers du groupe. Pour peu que l’alchimie s’opère, Force Rise the Sun peut s’avérer être un voyage dans un monde ravagé, inhospitalier. Dès lors la linéarité des parties de guitare et du chant seraient un leitmotiv bienvenu dans l’instauration de cette atmosphère, qui coure sur l’intégralité de l’album, n’en faisant au final qu’un morceau fleuve.

Ces deux points peuvent cependant être perçus comme principales faiblesses des compositions : les différents titres ne se distinguent que très peu les uns des autres. Homogénéité, certes. Mais cette dernière peut s’avérer lassante lorsqu’une séquence calme, menée par le synthé et la basse, est brisée par un énième cri, entendu déjà dix fois et survenant au même moment que sur les trois précédents titres.

L’écoute de cet album reste agréable en définitive. Et il impossible d’enlever à InAeona son identité bien marquée, efficace dans la mise en place d’un univers propre. Et c’est déjà beaucoup. Mais ce liant qui facilite notre immersion dans leur univers s’avère être aussi l’élément qui nous en extrait.

 

Tracklist de Force Rise the Sun

01. Bright Black
02. Leader
03. Sun Moon
04. Ghosts
05. Soldier
06. Empty Now
07. Never Forever
08. A Ways Away
09. Skywatcher