Artiste/Groupe:

In Search Of Sun

CD:

Virgin Funk Mother

Date de sortie:

Octobre 2017

Label:

Spinefarm Records

Style:

Prog/Funk/Djent Alternative Metal

Chroniqueur:

Didier

Note:

17.5/20

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Je coince toujours un peu avec les noms de groupes trop compliqués, je sais pas pourquoi, je me dis toujours que si le public ne peut pas le chanter avant un concert, genre « Ozzy ! », « Judas ! », « Maiden !», « Saxon !», ça ne marchera jamais. Heureusement que je ne me suis pas arrêté à ces conneries car je serais alors passé à côté d’un second excellent album des Londoniens de In Search Of Sun au curieux titre de Virgin Funk Mother. Une fois de plus, décrire la musique du groupe est une corvée, car c’est bien souvent réducteur. On les qualifiera de Metal Alternatif (qui ne veut pas dire grand-chose), avec une tendance progressive forte. C’est simple certains morceaux me font penser au groupe Coheed & Cambria. Mais d’autres sonnent plus djent, très funk, bref, on ne sait plus où on habite à l’écoute de cet album. Je ne suis pas le seul à être « confused », le magazine New Noise se pose aussi des questions : « Funky djentrified hard rock? Proggy funk metal? An Incubus-Periphery chimera? ».  Tout ça pour dire que vous devriez y jeter une oreille. Cet album fait suite à The World Is Yours (2014), dont nous n’avons jamais entendu parler et un EP, A Breakdown of Character, tout aussi ignoré (2012). Le groupe se compose de Adam Leader au chant (et quel chant !), Rory Kay et David Mena Ferrer aux guitares, Faz Couri à la basse et Sean Gorman aux fûts. Petite note technique, c’est Adam 'Nolly' Getgood du groupe Periphery qui est aux manettes.

Le groupe attaque droit dans le pentu avec un premier morceau, Say It Like You See It, au refrain exceptionnel qui ne peut laisser insensible. Plutôt que vous décrire cette énergie, je vous laisse mater le clip.


Moauis bof, vous me dites ? Ok, ok, alors essayez le morceau suivant, Bad Girl est son clip super flippant. Là encore, le chant d’Adam est superbe. Je commence à lui trouver quelques petites ressemblances avec Claudio Sanchez, le chevelu chanteur de Coheed & Cambria. Je vous laisse encore jeter un œil (et une oreille surtout) au clip (attention, le hurlement d’Adam, synchronisé avec l’actrice possédée, fait bader !). Et quelle fin ! Frissons garantis (A noter que c’est Adam qui réalise le clip).

Ouf, bon voilà c'est fini pour le moment au niveau des clips. Dommage car le morceau suivant, Petrichor, est génial. Sorte de Djent/Funk à la ligne de chant magique. On note aussi que, depuis le début de l’album, Sean le batteur abat un travail de dingue, il façonne les morceaux avec un jeu puissant et original.
Toujours très inspiré, et progressif, voilà Elevation, dans lequel on entend pas mal de percussions sur le couplet. Le groupe privilégie la cohérence de l’ensemble aux performances individuelles (pas vraiment de solos), tout est magnifiquement en place et sublimé par l’excellente voix d’Adam. Sur In The Garden, on réalise aussi que les paroles des morceaux sont assez intéressantes et on les comprend très bien. Le refrain est une tuerie, tout comme le break sur lequel la basse régale, une supercompo. Le petit Little Wolf semble enregistré dans un repère d'humains dans le film Terminator, et sert d’intro à Never, un morceau plus calme, plus ballade moderne. Adam semble y dépeindre des difficultés de son enfance et l’abandon par son père, son chant est impressionnant, il sait tout faire, surtout faire passer des émotions, on en reste un peu pantois. Le morceau me fait encore un peu penser à Coheed & Cambria. Encore un gros boulot de Sean dans le break et un (premier) solo de guitare sympa. La fin, en gros riff djent, change le style du morceau, j’aime beaucoup, on sent que le groupe déborde d’énergies créatrices.

Rejection repart dans le lourd, avec de gros riffs qui vous laboure les tympans, le morceau est un peu moins original même si son refrain est bien travaillé. J’aime beaucoup par contre Illusions et sa très bonne intro de basse. C’est encore une compo qui claque, avec même un petit break sympa, un peu funk, et une basse slappée. MotherFunk, est un morceau musicalement intéressant, assez funk aussi, avec de très bonnes idées, comme son petit break. On termine en beauté avec un titre en français, Mon Amour. Ceci dit, j’ai noté que plusieurs titres ne sont pas prononcés dans les paroles du morceau, et c’est le cas ici. C’est une sorte de power ballade, très agréable dans laquelle le groupe breake et chante une phrase en boucle presque a capella avec des chœurs. Le final est une dernière occasion pour Sean de faire souffrir ses peaux. Le morceaux s’excite et change de tempo pour finir tout en puissance et en gros délire.

Clairement ce groupe à des arguments et ratisse large du côté du public potentiellement intéressé. Attention de ne pas vous faire avoir par une étiquette de style, on est ici en présence de metal extrêmement riche, d’une production irréprochable, de musiciens talentueux qui nous servent des compositions inspirées, le tout chanté par un Adam Leader au nom prédestiné, carrément bluffant. J’ai craqué !

 

Tracklist de Virgin Funk Mother :

01. Say It Like You See It
02. Bad Girl
03. Petrichor
04. Elevation
05. In The Garden
06. Little Wolf
07. Never
08. Mega Piranha
09. Illusions
10. MotherFunk
11. Mon Amour