Artiste/Groupe:

Infall

CD:

Silent

Date de sortie:

Octobre 2017

Label:

This Is Core

Style:

Mathcore

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

17/20

 

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Mes chers amis, si comme moi vous vous sentez un peu orphelin de production qui vous rend les tympans tout propres, d’un album qui vous met une vraie grande fessée, que votre besoin de mathcore est en souffrance, rassurez-vous, cette période est terminée grâce à Infall et sa deuxième offrande Silent. Il est vrai qu’avec un Dillinger Escape Plan qui entame son chant du cygne, un Converge qui n’a pas produit de LP depuis 2012, et malgré l’attente fébrile de The Dusk In Us, je dois reconnaître que ma dose s’étiole comme une peau de chagrin. Et grâce à ce quatuor, j’ai retrouvé le sourire et repris mes cours de Karaté, moshpit dance style !!


Infall, c’est un quatuor du nord de l’Italie, composé de Santa au chant, Miky à la guitare, Cisco à la basse, et Frollo derrière les toms. Ils jouent un Mathcore, très core, agressif, technique. Le groupe propose une musique organique, personnelle et qui vient du fond des tripes. Afin d’accentuer cette sensation le groupe a fait le choix d’enregistrer et de mixer son album en analogique. Cela peut paraître un peu désuet de nos jours mais ce procédé confère au disque un son encore plus brut de décoffrage qui sert totalement la musique du groupe.

Le triptyque Chamber, Back Home Early, The Random Butcher ouvre le bal avec du Converge pur jus. Le groupe navigue aisément entre différents éléments hardcore, math et crust. Ici on bastonne à tout va et même si les riffs principaux sont peut-être un peu moins tortueux que ceux de leurs homologues américains, ils sont d’une efficacité rare et d’une intensité sidérante. Le chant est très proche de celui de Jacob Bannon, on pourrait même confondre les deux artistes. La folie se mêle à la puissance et le pauvre auditeur que je suis a l’impression de se retrouver quelques années en arrière face à Jane Doe.


Le concept de l’album, qui n’est pas un album-concept (!), est voulu par le groupe comme un hommage aux choses non dites, aux choses qui restent enfouies en nous. Le morceau (Who) The Hell’s Inside My Head en est un exemple parfait. Une ouverture avec des voix d’enfants, puis on se fait balader par le groupe à travers différents riffs plus explosifs les uns que les autres. Il est évident qu’ils sont plusieurs dans cette tête…


Mais Silent, ce n’est pas qu’une série de bombes mathcore que l’on se prend tel le poing d’une certaine pochette de Pantera, ce serait trop réducteur. Le titre Gift propose tout de même une pause et lorgne du côté d’un sludge qui montre une autre facette du groupe. Birth est le morceau le plus progressif, il peut s’apparenter à certains titres de Norma Jean version Bless The Martyr and Kiss The Child. Il permet vraiment à Infall de varier les plaisirs et surtout de faire voir l’étendue de son talent. Vraiment un album complet qui s’écoute dans son intégralité à chaque fois. Une demi-heure de bonheur, et ça c’est déjà pas mal, n’est-ce pas mesdames ?

Pour résumer, cette galette ne souffre d’aucun défaut pour toute personne sensible aux univers à fleur de peau des groupes que j’ai pu vous citer. Il est, à mon sens, ce que j’ai entendu de meilleur en termes de Mathcore cette année, sans aucune comparaison possible. Infall tient la comparaison avec les grands noms du genre et en sont les dignes successeurs. Je pense que vous l’aurez compris, ils sont à placer entre Converge et Dillinger Escape plan, enfin sauf si votre cdthèque est rangée par ordre alphabétique.

P.S. : Vous l'avez saisi, pas de clip en lien avec cet album pour le moment... mais il aurait été dommage de ne pas illustrer ce groupe d'exception...


Tracklist de Silent :

01. Chamber
02. Back Home Early
03. The Random Butcher
04. In The Mess
05. (Who) The Hell’s Inside My Head
06. Gift
07. Palindrome
08. Cyd
09. Decay
10. Birth
11. Silent