Trente-deux ans ! Trente-deux ans qu'Iron Angel n’avait pas sorti un album ! Vous les attendiez depuis tout ce temps ? Alors réjouissez-vous, les revoilà ! Vous ne connaissiez même pas leur existence ? Alors passons par une petite présentation. Iron Angel est un groupe allemand fondé en 1980. Leur créneau : le Speed Metal, très en vogue dans le milieu des années 80 (et qui revient en force ces derniers temps). Après deux démos en 1984, ils sortent un premier album en 1985 (Hellish Crossfire) puis un second en 1986 (Winds Of War). Mais en 1987, le groupe splitte. Il se reforme en 2000 et s’apprête à enregistrer un album mais le guitariste Peter Wittke décède dans un accident de la route. L'enregistrement est abandonné, le groupe se dissout. Ce n’est qu’en 2014 que l’idée d’une nouvelle reformation germe. Après de nombreux changements de line-up, il ne reste aujourd’hui de la formation initiale que le chanteur, Dirk Schröder. Le reste du groupe se compose de Robert Altenbach et Mitsch Meyer (guitares), Didy Mackel (basse) et Maximilian Behr (batterie). Le groupe a donc bien changé physiquement… mais pas musicalement.
En effet, Iron Angel est comme sorti d’une hibernation et reprend tout simplement où il s’est arrêté en 1986. Seulement, voilà, trente années se sont écoulées, l’industrie musicale a changé. Alors bien sûr, tout ce qui est old school a un peu le vent en poupe ces derniers temps mais il y a une différence entre se la jouer old-school et sonner comme il y a trente ans. Et dans le cas d’Iron Angel, les compositions me paraissent hyper datées, surtout si on compare à ce que font aujourd’hui quelques jeunes formations qui ont plongé dans ce style avec un certain bonheur, comme Evil Invaders ou Speedclaw par exemple. Premier mauvais point. Je ne vais même pas parler de l'inspiration au niveau des titres (Hell And Back, Judgement Day, Blood And Leather, Hellbound, quelle inventivité !). Le son est lui aussi resté bloqué en 1986. C’est sans doute voulu, pour faire plus vintage, mais c’est bien dommage car ça manque de puissance, les grattes manquent de mordant... bref, mauvais choix. Après, sur l’ensemble du disque, il y a peu de variation au niveau du rythme, on a une belle impression de linéarité, les morceaux sont quasiment interchangeables. On trouvera quand même des titres plus accrocheurs comme Writing’s On The Wall et Deliverance In Black mais sur l'ensemble, ça fait peu. A noter qu’en bonus, on retrouve un réenregistrement d’un de leurs vieux titres paru en démo en 1982, The Unnamed One, qui n’amène pas lui non plus énormément de variété à l’ensemble.
Je pense que vous avez compris que cet album ne m’a pas chamboulé plus que ça. Je dois aussi avouer que déjà, dans les années 80, Iron Angel n’était pas un groupe que j’avais trouvé très intéressant. Bref, pour une fois, je ne vais pas faire mentir le descriptif envoyé par le label qui nous annonçait que c’était "pour les fans d'Iron Angel"… C’est tout à fait ça. Et ça risque d’ailleurs de se limiter à ça : ce Hellbound fera sûrement plaisir aux fans (il doit bien en rester...). Pour les autres, ça va être sans doute nettement plus délicat.
Tracklist de Hellbound :
01. Writing's On The Wall 02. Judgement Day 03. Hell And Back 04. Carnivore Flashmob 05. Blood And Leather 06. Deliverance In Black 07. Waiting For A Miracle 08. Hellbound 09. Purist Of Sin 10. Ministry Of Metal 11. The Unnamed One (bonus)
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