En 1981 sort Killers, le second album de la star montante de la NWOBHM, Iron Maiden.
Le premier album éponyme du groupe avait bien marqué les esprits et montré que l'on avait affaire à de sérieux clients. Le cap du second album est toujours périlleux dans ces conditions. Et Iron Maiden ne va pas atteindre tout à fait ses objectifs. Oui, cela peut paraître étonnant aujourd’hui, mais ce disque considéré comme un grand classique a connu des débuts difficiles.

Pour ce nouvel album, Iron Maiden a procédé à quelques changements d’importance. Premier changement, celui d'un guitariste. Dennis Stratton a quitté le groupe et son remplaçant est rapidement trouvé en la personne de Adrian Smith, un ami d'enfance de Dave Murray, le second guitariste du groupe. Et ces deux-là vont former, pour un bon moment, une des paires de guitaristes les plus célèbres du Metal.
Second changement : le son. Celui-ci est plus propre que sur le premier album mais reste bien puissant. Il faut dire que Iron Maiden a fait appel à un expert en la matière, Martin Birch (producteur entre autres du Machine Head de Deep Purple). Cette collaboration entre le producteur et le groupe va durer plus de dix ans puisque Birch produira tous les albums d'Iron Maiden jusqu'à Fear Of The Dark. Il a d'ailleurs, pendant toute cette période, été considéré comme le sixième membre du groupe.
Enfin, sur la pochette, Derek Riggs a affirmé son style et son Eddie est nettement plus effrayant, d'autant qu'il est en train de liquider quelqu'un à coups de hache. Peut-être s’agit-il de Will Malone, le producteur du premier album, que Steve Harris ne porte pas dans son cœur. "Si je le croise, je le tue", avait-il dit…

L'album s'ouvre sur un instrumental, The Ides Of March. Il introduit l'album de la meilleure des manières avant que Wrathchild ne vous saute à la gorge. C’est même étonnant que le groupe ne l’ait pas utilisé plus souvent comme musique d’intro de ses concerts, tant il correspond parfaitement. Killers est aussi le seul album d'Iron Maiden qui contient deux instrumentaux, le second étant le véloce Genghis Khan.
C’est donc avec Wrathchild que commencent vraiment les hostilités. Ce morceau est devenu un grand classique du groupe. On y retrouve le Maiden du premier album avec un titre bien direct et incisif, où l’on retrouve l’énergie du punk. Ce morceau était déjà connu des fans car ayant fait l’objet d’une sortie en single (en face B), tout comme le titre qui termine l’album, Drifter. En fait, la majorité des morceaux de ce disque étaient composés depuis bien longtemps par Steve Harris, la plupart antérieurs même au premier album. Steve est en outre quasiment le seul compositeur de cet album, Paul Di’Anno n’étant co-crédité que sur le titre éponyme.
Ce sera le reproche que certains feront au groupe. Quelques critiques y verront un manque d’inspiration puisque pour ce nouvel album, Iron Maiden a été obligé d’utiliser des vieux morceaux. Déjà... Seulement, on oublie de dire que d’autres titres sortis sur des singles comme Women In Uniform, Twilight Zone, Invasion, I’ve Got The Fire ou Sanctuary n’ont pas terminé, eux, sur un album du groupe. Et puis quand on sait ce qui vient après cet album, cette critique fait un peu sourire.
Toutefois, le groupe lui-même est déçu des ventes qui sont inférieures à ce qui était espéré. D’autant que ce Killers contient son lot de bons, voire excellents morceaux comme le titre éponyme, Murders In The Rue Morgue, Innocent Exile ou le second single, Purgatory. Pour l'anecdote, sachez que la pochette que Riggs avait dessinée pour ce dernier single était en fait celle qui finira sur l'album The Number Of The Beast. Mais quand celui-ci l'a présentée aux membres du groupe, il a été rapidement décidé qu’elle était trop belle pour orner un single et elle fut mise de côté pour illustrer l'album suivant. Du coup, la pochette de Purgatory représente la moitié du visage d'Eddie mélangé avec celui du diable que l'on retrouvera l'année suivante sur la pochette de The Number Of The Beast.

Killers obtiendra finalement un bon accueil, après les nombreux concerts du groupe autour du monde. La première longue tournée d’Iron Maiden (six mois) dont on gardera un souvenir par l’intermédiaire d’un maxi quatre titres, Maiden Japan (en référence au Made In Japan de Deep Purple). Il reste à ce jour le dernier témoignage (et le seul live officiel) avec Paul Di’Anno au chant. Celui-ci ayant été viré juste à la fin de la tournée.
Le relatif échec de Killers a conduit le groupe à se surpasser et l’arrivée du nouveau chanteur, Bruce Dickinson, va booster toute la troupe. L’histoire était en marche. Car vous le savez, l'album suivant, The Number Of The Beast va propulser Iron Maiden parmi l'élite.


Tracklist de Killers :

01. The Ides Of March
02. Wratchchild
03. Murders In The Rue Morgue
04. Another Life
05. Genghis Khan
06. Innocent Exile
07. Killers
08. Prodigal Son
09. Purgatory
10. Drifter