Artiste/Groupe:

Iron Maiden

CD:

Powerslave

Date de sortie:

1984

Label:

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Orion

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Vous avez sans doute vu cette pub pour une bagnole, qui passait il y a quelques temps, avec ce slogan : "les années 80, c'était bien… en musique seulement".
On pourra toujours se demander si le "seulement" est en trop mais pour ce qui est de la musique, je suis d'accord. Car c'est lors de cette décennie que sont apparus les plus grands albums de Heavy Metal (enfin, à l’époque, ça s’appelait du Hard Rock). Oui, les groupes de l'époque sortent bombe sur bombe. Judas Priest, Accept, Saxon, Def Leppard, Scorpions... et Iron Maiden, qui après avoir atomisé toute la galaxie Metal avec son Number Of The Beast et après avoir assuré le coup avec son Piece Of Mind nous sort en ce mois de septembre 1984 encore un album monumental : Powerslave.

Monumental, à l'image de la très belle pochette réalisée par l'illustrateur attitré du groupe, Derek Riggs. Un Derek Riggs particulièrement en forme qui a dû passer un sacré bout de temps à réaliser celle-ci. Si vous êtes attentifs, vous découvrirez quelques petits détails amusants parmi les hiéroglyphes comme par exemple ce petit dessinateur sur sa planche à dessin éclairée d’une lampe ainsi qu’un personnage comique en bas à droite, ou bien Mickey ou encore l'inscription "Indiana Jones was here, 1941" en bas à gauche. Des détails plus difficiles à voir sur l'édition CD évidemment, à moins de posséder une bonne loupe mais sur le vinyl, on les voyait impec ! En tout cas, un très bel artwork et même le logo du groupe, qui d’habitude prend toute la place en haut de la pochette, a dû se faire plus discret pour que l’on puisse encore mieux apprécier l’œuvre dans son ensemble.

Mais revenons à la musique, ce qui est quand même l'essentiel. Cette fois-ci, aucun changement de personnel (jusque là, le groupe voyait un de ses membres changer à chaque album) et c'est l'équipe déjà en place sur Piece of Mind qui rempile : Adrian Smith et Dave Murray aux guitares, Nicko McBrain à la batterie, Bruce Dickinson au chant et bien sûr Steve Harris à la basse.
Au niveau de la composition, on retrouve les deux groupes qui se partageaient le boulot sur Piece Of Mind, à savoir Steve Harris d'un côté et le duo Smith/Dickinson de l'autre. Mais Dickinson sait aussi écrire seul puisqu'il nous livre ici le superbe titre éponyme ainsi que Flash Of The Blade. Le travail est même très bien réparti car pour la premère fois dans l’histoire du groupe (et la seule !), Steve Harris signe tout juste la moitié des morceaux de cet album, pas plus.
Aces High ouvre les hostilités. Chanson à la gloire des combattants des airs lors de la seconde guerre mondiale. Le riff nous donne l'impression d'être assis dans le cockpit. Morceau rapide et idéal pour lancer l’album. Il sera édité en single, après Two Minutes To Midnight, second titre de l'album et premier single donc. A noter qu'un single chez Iron Maiden peut atteindre les six minutes, c'est le cas ici. En tout cas, on peut dire qu'on commence fort avec deux morceaux qui sont devenus deux très grands classiques du groupe. La "maiden touch" est évidemment identifiable sur tous les morceaux de cet album, avec la basse mélodique qui est quasiment utilisée comme une troisième guitare et les solos que Dave Murray et Adrian Smith se partagent sur chaque titre. A ce niveau, chez Maiden, pas de jaloux !
Losfer Words (Big ‘Orra) est un instrumental, le quatrième et le dernier (à ce jour) pour Iron Maiden. Encore une fois, le groupe fait preuve d’une grande maîtrise instrumentale où la basse est naturellement à l'honneur. Arrive ensuite ce que j’appelle le "doublé des lames" avec Flash Of The Blade et The Duellists. Deux morceaux encore une fois excellents qui veulent peut-être nous rappeler que la seconde passion de Bruce Dickinson est l’escrime.
Back In The Village apparaît comme le morceau le plus faible de l’ensemble mais entendons-nous bien : c’est parce que le reste est excellent. Et puis faible, il faut relativiser. Il est, à mon goût, bien moins dispensable que Gangland (sur The Number Of The Beast) ou Sun And Steel / Quest For Fire (sur Piece Of Mind) par exemple.
Mais les deux pièces maîtresses de l'édifice, qui tenait pourtant déjà bien debout sans, ce sont les deux derniers morceaux, les épiques Powerslave et Rime Of The Ancient Mariner. Powerslave tout d’abord, avec son intro égyptienne qui nous met dans l’ambiance. Texte génial et musique qui l’est tout autant. Le break est absolument somptueux. La grande classe, tout simplement ! L’album pouvait s’arrêter là, la mission était déjà accomplie pour Iron Maiden. Le successeur de Piece Of Mind montrait un groupe au sommet de sa forme. Mais arrive Rime Of The Ancient Mariner, dont le texte est inspiré d’un poème de Samuel Taylor Coleridge. La chanson comporte d’ailleurs quelques extraits du poème. Ce morceau est le plus long du groupe jusqu’à aujourd’hui avec ses treize minutes au compteur. On sentait depuis quelques albums l’envie de Steve Harris d’écrire un titre épique, très long, la durée des morceaux augmentant d’album en album. Ici, elle atteint son point culminant. Le problème des morceaux qui durent est justement, bien souvent, leur longueur. Là, aucun souci. Ce sont treize minutes qu’on ne voit pas passer. On est captivé du début à la fin. Le break au milieu du morceau qui symbolise le calme avant la tempête est magnifique. La reprise des hostilités juste après avec la basse en lead l’est encore plus. Un grand morceau qui montre à quel point Iron Maiden est devenu grand, lui aussi.

Grâce à Powerslave, la popularité d’Iron Maiden monte encore d’un cran. Le groupe se lance dans sa plus grosse tournée jusqu’alors, longue de treize mois, de plus de deux cents dates et traversant vingt-huit pays au total dont ceux de l'ex-"bloc de l’Est" (où peu de groupes avaient mis les pieds) : le "World Slavery Tour" et son décor mythique, tournée qui sera immortalisée par un double live (Live After Death) et une vidéo (rééditée en DVD en 2008).
Avec son cinquième album, Iron Maiden est juste devenu énorme.


Tracklist de Powerslave :

01. Aces High
02. Two Minutes To Midnight
03. Losfer Words (Big 'Orra)
04. Flash Of The Blade
05. The Duellists
06. Back In The Village
07. Powerslave
08. Rime Of The Ancient Mariner