Isvind ? Inconnu au bataillon. C’est un nouveau groupe, non ? Eh bien pas du tout ! Les Norvégiens parcourent la scène Black Metal depuis maintenant vingt-trois ans. Foutredieu, comment j’ai pu passer à côté, ne serait-ce qu’une petite démos ou un mini split, d’eux ? « Unbelievable! », comme on dit outre-Atlantique.

Et si, c’est pourtant vrai. La faute à une mauvaise distribution ? Un groupe d’une piètre qualité ? Ou à un chroniqueur lunatique ? A en juger par le dernier album, je pencherais pour la première ; quoique je ne puisse pas écarter la seconde (étant donné que je n’ai jamais entendu une seule petite note de leur part avant aujourd’hui), ni la troisième d’ailleurs (même si je suis d’habitude assez pointilleux) !

Bref, bref, bref. Voilà, voilà. On n’est pas avancé, comme dirait l’autre.

Essayons malgré tout !

Isvind est donc un vieux de la vieille, compagnon de guerre des plus connus du coin, Gorgoroth & cie, et pourtant d’une notoriété bien plus faible que leurs confrères. Mais Gud saura relever cet affront. Car Isvind nous propose un album de très bonne facture. Du Black Old School, presque Raw et pourtant épique. On le sent dès la première piste intitulée Flommen. Des chants féminins entament la marche dans une douceur incroyable, pour nous emmener petit à petit vers des guitares plus puissantes et entraînantes, jusqu’au chant machiavélique d’Arak Draconiiz (ex-Tsjuder par ailleurs, pour ceux qui seraient perdus).

Le ton est donné, et il est imposant.

La maîtrise des vingt-trois années de carrière se ressent sur chaque instrument, et pourtant le son ne semble pas avoir bougé d’un pouce. Gud ressemble d’ailleurs beaucoup à Dark Waters Stir, leur premier opus sorti en 1996 (une meilleure production, en plus). C’est donc grâce à une grande régularité et une volonté de fer qu’Isvind a réussi à survivre jusqu’à ma glorieuse chronique (un peu de vanité ne fait pas de mal).

L’histoire est étonnante, et pourtant vraie. Il aura fallu vingt-trois ans à Isvind pour atteindre mes oreilles (et sans doute aussi les vôtres). Gud a réussi ce pari incroyable et l’a relevé avec beaucoup de réussite. Car ce nouvel opus, inscrit dans le temps, résonne comme un bon coup pied tout droit sorti du Black Metal des années 90, et ça fait franchement du bien ! Surtout quand on voit le nombre de conneries qui passent parfois dans le Post-BM par exemple…

PS : Après moult réflexions, c’est peut-être le mauvais goût esthétique en matière de pochettes d’albums qui a empêché Isvind d’accéder au Valhalla qui lui est dû !

Tracklist de Gud :

01. Flommen
02. Ordet
03. Himmelen
04. Dåren
05. Tronen
06. Boken
07. Giften
08. Hyrden
09. Spiret