"Stand Your Ground est l'un des meilleurs albums de heavy sorti ces vingt dernières années. Il serait sorti en 1988, il s'en serait écoulé des millions de copies". Rien que ça !?! Et qui nous déclare cela, sans un trémolo dans la voix ? Jack Starr himself, bien sûr. On n'est jamais mieux servi que par soi-même…
Ah, c'est sûr, il le vend bien son album. Car ça ne s'arrête pas là : "sur ce nouvel album, je joue des solos bien meilleurs, Todd Michael Hall chante mieux, Ned Meloni (le bassiste) n'a jamais joué aussi bien de toute sa carrière et le nom qui vient à l'esprit quand je pense à lui est Steve Harris (autant citer le meilleur en comparaison, NDLA) et Rhino (ex-Manowar, Holyhell) joue toujours super bien mais là, il a perfectionné son jeu." Ben mon vieux... Et du côté des compos, ça s'annonce comment, Jack ? "Mon titre préféré est Stand Your Ground. C'est comme une mini symphonie. Les personnes à qui je l'ai fait écouter ont été surprises par sa durée (onze minutes) car il passe super bien et n'est pas répétitif..." Et voilà, tout est dit. Merci à notre ami Jack Starr pour la chronique de son album et à une prochaine… ... Bon, finalement, ce n’est pas aussi simple (désolé, Jack). Ton album, le septième sous la bannière Burning Starr, ne va pas bouleverser le paysage Metal. Pas plus qu'il l'aurait bouleversé en 1988, il faut être un peu plus lucide. C'est ni plus ni moins qu’un album de heavy d'un classicisme absolu, il en sort une vingtaine par mois des comme ça (j’exagère à peine). Et Stand Your Ground n'est ni meilleur ni moins bon que les autres.
Mais j’ai bien failli me faire avoir. Faut avouer, le début d’album (l’enchaînement des quatre premiers morceaux) est plutôt pas mal foutu, dans l’esprit des meilleurs Manowar / Virgin Steele. On retiendra surtout, effectivement, le titre éponyme, avec son riff entêtant, son refrain très fédérateur et suffisamment varié sur sa longueur pour qu’on ne voit pas passer ses onze minutes. Tout cela est vrai… Hélas, l’album ne s’arrête pas au bout de vingt-cinq minutes (il dure même une heure quinze !) et la suite est nettement moins enthousiasmante. Dès Destiny, le cinquième titre, on tombe dans un metal plus conventionnel et trop passe partout. Et à partir de là, on a plusieurs titres nettement moins intéressants tels que ce Destiny justement, avec son refrain un peu trop "youpi tra la la", la ballade pleurnicharde qui ne sert à rien et qui casse le rythme de l’album (Worlds Apart), We Are One qui est un titre qui aurait pu (dû ?) tenir en quatre minutes et qui fait le double et un To The Ends assez clichesque. Les autres morceaux sont juste moyens sauf peut-être Stronger Than Steel, assez efficace, qui relève le niveau en fin d’album. Mais il y a inévitablement une sensation de déjà entendu qui flotte un peu partout sur ce disque. En effet, difficile de faire dans l’originalité quand on pratique ce genre de Heavy Metal, où tout a déjà été dit depuis trente ans…
Non, Jack, Stand Your Ground n’est pas l’album de l’année. Ni même celui du mois ou de la semaine. C’est un album correct, qui vient rejoindre la longue liste mensuelle des albums sympas sans plus. Dommage car avec les quatre ou cinq titres plus faibles en moins, notamment ceux cités plus haut, ce Stand Your Ground aurait pu figurer dans les bonnes surprises du mois. Et tu sais, en 1988, la durée d’un album de Heavy Metal tournait plus autour des quarante minutes que de l’heure et quart. Il faut parfois savoir écarter des compositions trop moyennes pour faire de son album "l'un des meilleurs albums de heavy sorti ces vingt dernières années".
Tracklist de Stand Your Ground :
01. Secrets We Hide 02. The Enemy 03. Stand Your Ground 04. Hero 05. Destiny 06. The Sky Is Falling 07. Worlds Apart 08. Escape From The Night 09. We Are One 10. Stronger Than Steel 11. False Gods 12. To The Ends
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