JORDAN RUDESS

Artiste/Groupe

Jordan Rudess

Album

The Road Home

Date de sortie

12/09/2007

Style

Rock/Métal Progressif

Chroniqueur

Yann G

Note

18/20

Site Officiel

http://www.jordanrudess.com/

C H R O N I Q U E

Les athés s'étaient bien trompés. Dieu existe, et ce n'est autre que Jordan Rudess. Pour vous en convaincre, il suffit de vous plonger sans son nouvel opus "The Road Home" sortant chez Magna Carta, un album dont vous ne vous remettrez pas.

Pour son nouvel album, le génial claviériste de Dream Theater a décidé de reprendre à sa manière les groupes cultes de rock progressif qui ont marqué son adolescence, à savoir Genesis, Yes, Gentle Giant et Emerson Lake Palmer. Et comme toujours, le bonhomme s'est entouré d'invités prestigieux tels que Steven Wilson (Porcupine Tree), Ron Thal (Bumblefoot/GN'R), Kip Winger (Winger), Rod Morgenstein (Dixie Dregs), Neal Morse (Spock's Beard), Ed Wynne (Ozric Tentacles), Marco Sfogli (James LaBrie), Nick D'Virgilio (Spock's Beard) et Ricky Garcia (Lafee). Rien que ça !

Allons droit au but : cet album est absolument monstrueux ! Les fans de rock ou de métal progressif ne s'en remettront pas. "The Road Home" est-il synonyme de perfection ? Presque...

"Dance On A Volcano" ouvre le bal, une reprise de Genesis de 1977. La production est au top, les sons produits par le clavier de Jordan sont à tomber. Neal Morse est le chanteur parfait pour cette reprise. Plus de 8 minutes de bonheur pour ce morceau reflétant la définition du mot "progressif". Mieux que l'original ? Peut-être bien, sûrement même ! En tout cas, tout est modernisé : la prod', le son des claviers, les arrangements (Jordan a rajouté et complexifié plein d'éléments au sein des 6 morceaux de l'album) et surtout, le morceau a été métallisé. N'oublions pas que Jordan Rudess est le claviériste de Dream Theater et cela saute aux oreilles sur cette reprise Dream-Theaterisée, le solo de guitare sonnant même dans le style Petrucci. Jordan nous offre là une reprise à la fois très complexe qui ravira les adeptes de breaks complexes dans tous les sens, très technique mais également très accrocheuse respectant les structures basiques de l'original.

"Sound Chaser", une reprise de Yes de 1974, enchaine. La recette magique est conservée : adaptation, modernisation, complexification et métallisation. Une nouvelle fois géniale malgré une légère longueur sur la partie instrumentale flirtant parfois avec des ambiances rappelant Shawn Lane.

Après l'excellente reprise joyeuse de Gentle Giant de 1975 "Just The Same", la folie de l'album est un peu ralentie par 8 minutes de solos de piano accompagnés par aucun autre instruments. Des solos de piano enchainant reprises de Jon Anderson, Genesis, King Crimson et Yes. Alors certes, c'est mélodique, c'est beau, mais après les 3 baffes de rock progressif à papa remixés à la sauce metal-prog des années 2000, c'est un peu décevant.

Après la composition instrumentale de Jordan Rudess très technique "Piece Of The TT" sans vraiment d'intérêt, c'est un véritable bijou qui vient terminer l'album. Une merveille de plus de 22 minutes qui n'est autre que la reprise de "Tarkus" d'Emerson, Lake And Palmer. Que les amoureux de rock/métal progressif s'accrochent, le voyage sera magnifique. Une nouvelle fois, Jordan a complexisé, modernisé et rallongé l'original et quel talent ! Impossible de ne pas attraper la chair de poule à travers ces successions d'ambiances, de passages de rock progressifs, de divins solos. On comprend à l'écoute de ce "Tarkus" qu'Emerson, Lake And Palmer avaient tout inventé. Notre oreille des années 2000 pensera entendre du Spock's Beard, du Pink Floyd, du Marillion mais force est de reconnaitre que le prog est bien né dans les années 70. Et durant ces 22 minutes on ne s'ennuiera jamais, Jordan maîtrisant à merveille les changements d'ambiance pour donner l'émotion et accrocher l'auditeur. Musicalement, chaque invité assure, Ron Thal venant placer quelques solos parfaitement adaptés à ce prog modernisé. Tout simplement magique.

Pour résumer, ce nouvel album "The Road Home" est certainement le cadeau de 2007 qu'il faudra faire aux amoureux du rock progressif. Il fallait bien l'immense talent de Jordan Rudess pour réussir un tel projet. Les fans de Dream Theater peuvent se jeter dessus les yeux fermés à l'exception du 4ème morceau qu'ils jugeront surement ennuyeux. Les musiciens, quant à eux, se délecteront de la virtuosité et de la technicité des protagonistes. Une immense baffe, merci Magna Carta.