Artiste/Groupe:

Kamelot

CD:

Haven

Date de sortie:

Mai 2015

Label:

Napalm Records

Style:

Power Metal Symphonique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

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Il n'y a pas si longtemps, Kamelot a connu quelques années difficiles. On a un peu failli les perdre... Enfin, en ce qui me concerne, ça a quasiment été le cas. J'avais déjà été moyennement convaincu par Ghost Opera en 2007 qui, sans être mauvais, m'avait semblé moins marquant que ses prédécesseurs. Et puis, il y a eu Poetry For The Poisoned, probablement l'effort le moins populaire du groupe, qui n'a pas rectifié le tir, bien au contraire... Les performances du combo sur scène n'ont d'ailleurs pas toujours été remarquables à l'époque, avec, notamment, un Roy Khan usé et moins en voix qui finira par quitter Kamelot en 2011. Après cette perte de vitesse, les prochains choix et mouvements du groupe allaient être cruciaux... et Silverthorn, sorti en 2012, avec le très bon Tommy Karevic au chant, se chargea de redorer le blason des Floridiens en renouant avec une musique plus inspirée et accrocheuse... sans toutefois égaler leurs meilleurs faits d'armes. Il est maintenant l'heure de donner une suite à ce nouveau départ et de confirmer (ou non) la bonne santé de Youngblood et compagnie.

Haven est donc le nom de la onzième production de Kamelot. Quelques infos : il ne s'agit pas d'un concept album comme pouvait l'être Silverthorn mais les éléments auxquels le groupe nous a habitués depuis des années répondent présent... à commencer par l'illustration qui fait encore apparaitre un personnage féminin. Visuellement, il y a toujours ce mélange de romantisme et de ténèbres que l'on retrouve également dans la musique. Sascha Paeth est une fois de plus à la production (aidé par Jacob Hansen au mastering) et il y a aussi quelques invités (Charlotte Wessels de DelainAlissa White-Gluz d'Arch Enemy et Troy Donockley de Nightwish). Musicalement, les ingrédients classiques qui ont contribué au succès du combo sont bien là et votre dose de metal mélodique gothico-symphonique est garantie. La trame est heavy, l'ambiance est mélancolique, parfois un peu plus sombre encore que sur l'album précédent sans que l'entreprise ne sombre dans quelque chose de trop dépressif non plus... car la musique de Kamelot conserve son souffle épique, ses passages enlevés et ses envolées mélodiques plus positives ou porteuses d'espoir.

Au rayon des réussites, il y a la chanson d'ouverture, la très bonne Fallen Star qui lance l'album sur un mid-tempo entraînant et un refrain (d'abord proposé en intro sur piano, puis repris sur fond heavy une fois le morceau lancé) mélodique à souhait qui reste en tête. A mon sens, le titre le plus marquant de cet opus est le heavy Citizen Zero... pesant, sombre, théâtral et entêtant. Du très beau travail. Haven compte aussi quelques morceaux rapides et efficaces. Il y a Veil Of Elysium, speed, doté d'une bonne mélodie, facile d'accès... c'est le type de compo qui va faire plaisir aux fans mais je trouve tout de même qu'elle manque de surprise. C'est très bien fait mais déjà entendu.

Dans un style similaire, avec une petite dose d'agressivité supplémentaire, il y a aussi Liar Liar (non, ce n'est pas la BO d'un film de Jim Carrey) qui compte quelques sonorités plus modernes et qui voit Alissa White-Gluz pousser quelques gueulantes belliqueuses. On retrouve d'ailleurs la chanteuse sur une autre compo moderne et agressive nommée Revolution placée en fin de parcours. Maintenant, Haven ne compte pas que de bons moments. La ballade Under Grey Skies (avec Charlotte Wessels et Troy Donockley) ne m'émeut pas. C'est gentillet, classique, prévisible... Je ne suis pas plus captivé par Here's To The Fall, autre ballade dans laquelle il ne se passe pas grand-chose. Certes, Tommy Karevic confirme ses talents de vocaliste mais, pour moi, l'encéphalogramme reste plat. L'instrumental qui porte le nom de l'album et conclut l'écoute ne me semble pas incarner une fin mémorable non plus. Heureusement, il y a d'autres bonnes chansons, heavy et bien faites, avec des refrains bien troussés (Insomnia, My Therapy...) mais qui, malgré tout, ont du mal à rivaliser avec les compos jadis composées par Kamelot. Les ambiances sont travaillées, il y a des arrangements, de bons musiciens, des mélodies sympas mais quand on se souvient d'hymnes toujours joués en concert comme Forever, Center Of The Universe, Karma, March Of Mephisto et quelques autres, on se rend bien compte que les nouvelles compos ne sont quand même pas tout à fait du même calibre. 

Un petit mot sur la performance de Tommy Karevic. Il est vraiment très bon... mais je regrette que, de façon assez régulière, il imite encore beaucoup trop Roy Khan. Je sais que cela permet au groupe de conserver son identité (et ses fans) mais quand même...  

Oui, Kamelot confirme qu'il va plutôt bien, que son choix de chanteur pour la poursuite de sa carrière est le bon (même si sa personnalité semble encore un brin muselée) et qu'il a relevé la tête suite à ses déconvenues. Haven est, à mon avis, meilleur que Ghost Opera ou Poetry For The Poisoned. Cela ne fait même aucun doute. Maintenant, il me semble un peu moins catchy que Silverthorn... et les classiques du groupe (comme The Fourth Legacy ou Epica) demeurent hors d'atteinte. Pas de quoi fustiger les Floridiens, bien sûr, dans la mesure où ce onzième album demeure un opus travaillé et classieux mais à qui il manque encore quelques petites choses (davantage de surprises, plus d'hymnes...) pour complètement me séduire.

 

Tracklist de Haven :

01. Fallen Star
02. Insomnia
03. Citizen Zero
04. Veil Of Elysium
05. Under Grey Skies
06. My Therapy
07. Ecclesia
08. End Of Innocence
09. Beautiful Apocalypse
10. Liar Liar (Wasteland Monarchy)
11. Here's To The Fall
12. Revolution
13. Haven