C H R O N I Q U E
Katatonia, c'est vingt ans de carrière, dix albums (en comptant le dernier en date nommé Dead End Kings), de nombreux splits, EP, compilations, démos et autres live (cd et dvd). Bref, un bateau bien mené au service d'une carrière florissante.
Comme souvent, certains on dit "c'était mieux avant" lorsque le combo suédois a décidé de changer son excellent Gothic/Doom/Death en Metal/Rock/Gothique/Atmosphérique (avec l'album Discouraged Ones, en 1998). Et pour tout dire, j'étais de ceux-là. C'est d'ailleurs ce que j'ai également dit lorsqu'Anathema a suivi un chemin similaire (avec l'album Eternity en 1996). La différence entre les deux combos, c'est que Katatonia a conservé une fibre Metal. Bref, vous l'aurez compris, je préfère l'époque "Metal Extrême" de ces deux groupes, époque bien trop courte à mon goût. Mais bon, ce n'est que mon opinion...
Cependant, entendons-nous bien : je n'ai pas tourné le dos au groupe, j'ai d'ailleurs continué à suivre Katatonia, appréciant (mais sans plus, je le reconnais) les divers albums sortis, qui impriment beaucoup de mélancolie, de jolies mélodies, des vocaux touchants.
Lorsque Dead End Kings est arrivé, j'ai imaginé l'inimaginable : un album qui me surprenne constamment et me procure beaucoup de plaisir de bout en bout et, pourquoi pas, quelques références à ce passé désormais bien lointain. Bon, il y a au moins un sujet qur lequel il ne faut pas rêver, les growls c'est fini depuis une éternité... malheureusement !
Dead End Kings est produit par Anders Nyström et Jonas Renske et mixé par Andy Castillo (Opeth, Eluveitie...) Question son, pas de problème, il est de grande qualité.
Qu"en est-il maintenant spécifiquement de la musique ? Disons-le d'emblée, avec Dead End Kings, Katatonia ne révolutionnera pas son style (et le genre) mais le boulot est bien fait. Nous avons un mélange abouti d'ambiances dark, parfois prog, de quelques éléments électroniques discrets, d'orchestrations bien amenées et de vocaux prenants, au service de compositions plaisantes. The Parting ouvre l'album de manière plutôt efficace, avec de bons riffs, une ambiance sombre et quelques orchestrations bien senties. Le titre est attachant, souhaitons donc que ça continue ainsi ! La puissance est parfois présente sur l'album, certes pas de manière imposante et majoritaire mais à certains moments stratégiques. Quelques titres font leur petit effet en déployant une panoplie un peu plus heavy... ce qui n'est pas pour me déplaire (Buildings qui alourdit pas mal le propos avec ses guitares bien présentes ; Lethean et son passage s'orientant vers des contrées orientales ; l'ultime compo, Dead Letters, avec son gros riff). La beauté des mélodies est intimement liée à l'univers de Katatonia. Ainsi, les autres compo se dirigent vers des territoires plus posés (le magnifique The Racing Heart ; The One You Are Looking for Is Not Here, avec les interventions pertinentes, malheureusement trop limitées à mon goût, de Silje Wergeland ; le très sympa et plutôt original Leech, empruntant certains aspects au Jazz et au Blues, apportant donc une petite dose d'expérimentation intéressante).
Avec Dead End Kings, Katatonia sort un bel album aux atmosphères plutôt envoûtantes, aux émotions palpables et aux contrastes puissance / calme intéressants. Mais les surprises que j'appelais de mes voeux sont absentes. Katatonia ne surprend pas, il développe ses compositions au sein de structures certes agréables mais prévisibles. Cela ne change rien au fait que j'ai apprécié cet album, mais il est malheureusement évident que Dead End Kings ne bénéficiera pas d'une présence marquée dans ma platine CD.
Tracklist de Dead End Kings :
01. The Parting 02. Hypnone 03. Undo You 04. The Racing Heart 05. Buildings 06. Leech 07. The One You Are Looking for Is Not Here (avec Silje Wergeland, de The Gathering) 08. First Prayer 09. Ambitions 10. Lethean 11. Dead Letters
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