Artiste/Groupe:

Kiske-Somerville

CD:

City Of Heroes

Date de sortie:

Avril 2015

Label:

Frontiers Records

Style:

Melodic Hard & Heavy

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

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Il aura fallu attendre un peu moins de cinq ans pour que Michael Kiske et Amanda Somerville se retrouvent afin de nous présenter la suite de leurs aventures musicales démarrées avec... Kiske-Somerville (pas toujours évident de trouver un titre d'album, n'est-ce pas ?). Enfin, quand je dis "attendre" j'exagère car, en toute honnêteté, le premier opus de cette association n'a pas spécialement marqué le monde du metal. Loin d'être une bombe mais pas désagréable et servi par deux interprètes évidemment talentueux, ce disque péchait par excès de propreté et gentillesse. Certaines mélodies se sont logées, le temps de quelques jours, dans un coin de ma tête mais l'ensemble restait quand même assez prévisible et lisse. Et ça manquait de vitamines ! Du coup, à priori, ce City Of Heroes qui sort en ce mois d'avril (toujours chez Frontiers Records) n'est pas, en ce qui me concerne, l'événement de l'année. Mais je suis curieux et m'intéresse toujours à ce que Kiske (qui m'a émerveillé lors de ses débuts dans Helloween et m'a franchement convaincu sur le dernier Unisonic) enregistre. Avant de nous lancer dans les détails, jetons un oeil au line-up : on retrouve le guitariste Magnus Karlsson (également aux claviers) et le bassiste Mat Sinner (tous deux décidément très employés par Frontiers), déjà partenaires au sein de Primal Fear, à la tête du projet. C'est Sinner qui a produit (aidé par le très compétent Jacob Hansen au mixage) et co-composé (avec Karlsson) la galette. Notons la présence d'une jeune femme, Veronika Lukesova, à la batterie. On n'y croit pas trop... mais on y va quand même ? Après tout, on est là pour ça, non ? 

Ne perdons pas de temps et commençons directement par le positif : City Of Heroes est supérieur à son prédécesseur. Cela s'entend très vite, se confirme au fur et à mesure des écoutes et finit par ne plus faire aucun doute. Le style est globalement le même que sur l'album précédent mais a gagné en vivacité. C'est un peu moins mou et paresseux. On oscille entre hard rock mélodique soutenu par des claviers assez présents (pour l'ambiance) et power gentillet. Oui, cela manque toujours un peu de surprise et d'audace, mais il faut reconnaître que les nouvelles chansons ont une petite touche épique et une immédiateté (pour certaines d'entre-elles en tout cas) qui faisaient parfois défaut à la copie rendue en 2010. Pas de quoi en faire un disque inoubliable, certes, mais c'est toujours ça de pris. Le son est également plus ample et majestueux (faire appel à Jacob Hansen était incontestablement une bonne idée). Dans la forme comme dans le fond, on sent que des efforts ont été mobilisés pour rendre le produit le plus attrayant et catchy possible.  

La chanson titre qui ouvre le bal ne sort pas des sentiers battus du power mélodique mais elle confirme que Magnus Karlsson s'est extirpé de la léthargie dans laquelle il fut plongé pendant un petit moment (je pense surtout au Showdown d'Allen-Lande ou au premier Kiske-Somerville, sortis la même année, tiens... comme c'est bizarre), ce qu'il nous avait déjà prouvé avec son sympathique Free Fall. Le morceau est pêchu et enlevé. Très mélodique, évidemment. Le but est de servir les deux vocalistes sans effrayer qui que ce soit en passant. Je n'en ressors pas bouleversé mais pas outré non plus. Si vous aimez ce titre, réjouissez-vous, l'album en compte d'autres, sensiblement de la même trempe. Sur un tempo semblable, vous vous laisserez bien faire par Rising Up, Open Your Eyes ou Run With A Dream qui possèdent tous des refrains hyper catchy (qui empruntent plus à la pop qu'au metal) et assez épiques.

Je vous épargne le descriptif détaillé mais vous informe tout de même sur le fait qu'il ne faut évidemment pas attendre quelque chose de sombre, complexe ou agressif. Vous saurez apprécier la musique proposée si vous aimez le style Karlsson et êtes sensible aux charmes vocaux de Kiske et Somerville. City Of Heroes se situe à la croisée des chemins de groupes ou projets tels que Place Vendome, Avantasia (en plus soft et moins opera rock), Within TemptationAllen-Lande et même W.E.T. (c'est notamment l'intro de Right Now qui m'y fait penser). Si vous êtes allergique à l'alliance du metal et de la pop, il vous faudra passer votre chemin. Si ce style vous convient, vous trouverez de quoi vous satisfaire car cet opus regorge de mélodies accrocheuses. Le single Walk On Water a un refrain bien troussé, il est difficile de résister à celui de Lights Out... Breaking Neptune (composée par Sanders Gommans) n'est pas mal non plus... C'est parfois plus plat mais le niveau d'écriture est globalement meilleur que sur le premier effort de ces messieurs dames. Les ballades ne sont pas trop nombreuses et, en plus, ne sont pas ridicules (bien que j'aime moins Ocean Of Tears). Le voyage s'achève sur un très bon moment de rock mélodique plein de panache avec Right Now

Au final, City Of Heroes est plutôt une bonne surprise. J'ai du mal à m'emballer tant le tout conserve un aspect formaté ou facile mais le savoir-faire des protagonistes impliqués et l'efficacité mélodique de l'entreprise font qu'il n'est pas désagréable de s'y plonger. Si le but est de s'envoyer quelques compos génériques mais bien faites et avoir son apport nutritionnel de metal (très) mélodique (riche en sucre) qui ne prend pas la tête, sans chercher l'éblouissement, alors ça va. Ceux qui ont aimé Kiske-Somerville peuvent repasser à la caisse tant cette suite me semble plus convaincante. Il n'est cependant pas garanti que ceux qui ne se sont pas passionnés pour la première rencontre entre Michael et Amanda se sentent plus concernés cette fois-ci. C'est mieux, c'est vrai... C'est moins insipide mais reste probablement encore un brin convenu et lisse pour séduire les amateurs de sensations fortes.

 

Tracklist de City Of Heroes :

01. City Of Heroes
02. Walk On Water
03. Rising Up
04. Salvation
05. Lights Out
06. Breaking Neptune
07. Ocean Of Tears
08. Open Your Eyes
09. Last Goodbye
10. After The Night Is Over
11. Run With A Dream
12. Right Now