Artiste/Groupe:

Klone

CD:

Le Grand Voyage

Date de sortie:

Septembre 2019

Label:

Kscope

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

Didier

Note:

18/20

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Un nouvel album de Klone ?!? Branle-bas de combat sur le site, confusion autour de qui fait la chronique ; résultat des courses, léger retard à l’allumage, mais nous y voilà. 

Deuxième album du groupe de rock progressif Klone donc… Non, je plaisante, c’est bien le huitième album des Poitevins (si on exclut l’album Unplugged, dernière sortie en date). Mais si ma blague illustrait le fait que c’est bien le deuxième album après Here Comes The Sun, l’album qui a quand même vu un changement radical dans le style du groupe qui aujourd’hui œuvre bien plus dans le prog rock atmosphérique que dans le metal plus hargneux des six premiers albums. Voilà, c’est un fait, les fans de la première heure seront peut-être déçus, mais ici point (ou peu) de growl, de solo ni de gros riffs ravageurs, mais plutôt des ambiances aériennes, atmosphériques, planantes, arpégées à deux guitares et en son clair avec reverb, une section rythmique basse/batterie mise en avant (forcément, puisque les guitares se font plus discrètes), le tout permettant de sublimer la voix de Yann. Yann, c’est Yann Ligner, le chanteur de Klone qui illumine littéralement de son talent tous les morceaux de l’album. Les guitares discrètes sont toujours celles de Guillaume Bernard (aussi compositeur) et d’Aldrick Guadagnino (aussi membre de Step In Fluid). Ils forment à eux trois le noyau dur de Klone. A la batterie sur l’album, on retrouve Morgan Berthet (Myrath) qui les accompagnait souvent en tournée jusqu’à maintenant. Pour les lignes de basse magnifiques, c’est toujours Jean-Etienne Maillard qui est aux commandes et pour le petit solo de saxo sur Indelible, on retrouve un membre du Klone originel, Matthieu Metzger (il assure aussi des samples). Ça, c’est pour le Klone studio. Le line-up live change en 2019 puisque lors de l’interview réalisée au Hellfest Guillaume et Aldrick nous expliquaient que le groupe allait intégrer deux petits nouveaux, originaires aussi de Poitiers, Jonathan Joly à la basse et Martin Weill à la batterie. Ce sont eux que nous avons vus au Hellfest et que vous verrez sur la tournée actuelle. 

Cet album forme un ensemble harmonieux, avec une continuité dans les textes qui nous permet de parler de concept album même si les titres ne s’enchaînent pas. Le thème est une sorte de voyage, souvent intérieur, témoignant souvent de la folie destructrice de l’humanité. Yann, qui écrit les textes, laisse beaucoup de place à l’interprétation personnelle donc tout le monde peut y trouver son compte, il suffit de se donner la peine.

Qui dit ambiances planantes ne dit pas forcément platitude et ennui mortel. Klone manie depuis toujours les montées d’intensité, les contrastes et changements au sein d’un même morceau. Trois morceaux sortent du lot dans cette description-là et assurent que l’album possède un certain relief sonore : Yonder, qui ouvre l’album, Keystone situé pile au milieu de l’album et The Great Oblivion situé plutôt vers la fin. Encadrés par cette structure puissante se placent des morceaux plus aériens, parfois faussement calmes (Hidden Passenger).

On remarquera de suite que l’aspect visuel prend de plus en plus de place dans l’univers du groupe. La pochette de l’album déjà, qui colle parfaitement au contenu (intrigante, minimaliste et belle) et surtout l’aspect visuel de la vidéo de Yonder. Une vidéo qui est un véritable petit film (plus de huit minutes), avec un niveau esthétique très soigné. Il me semble que certains autres titres mériteraient aussi leur court-métrage, j’espère que c’est à l’étude.

 

Donc si on résume, à la première écoute, vous allez, comme moi, vous dire que ouais c’est très bon mais que vous préférez le précédent (ou les plus vieux si vous n’avez pas trop apprécié le virage rock progressif de Here Comes The Sun). Oui mais voilà, à la deuxième écoute déjà vous allez vous dire que Yonder est une petite merveille avec ses chœurs symphos, son piano, ses intro/outro orageuses, les presque-growls sur certaines fins de phrases de Yann sont sublimes. Même chose pour Keystone un peu à la Tool (à ce propos, au premier rang du concert du Hellfest ma voisine qui expliquait Klone à ses copines qui ne connaissaient pas, leur a juste dit : c'est le Tool français !), imposante section rythmique, subtiles guitares et magnifique chant pur, un des meilleurs moments de l’album. Vous allez trouver que Breach a un petit solo Floyd-ien sympa et que le refrain vous file les poils. Que le chant de Yann est magnifique sur tous les morceaux notamment sur Sealed où la basse s’impose. Vous allez tiquer, puis adorer Indelible qui part lentement et s’excite pour un solo de saxo très jazzy. Vous allez adorer le changement de rythme dans Hidden Passenger

 

Vous allez aussi, c’est sûr, bouger votre tête sur le riff sale et hypnotisant de The Great Oblivion et trouver géniale la ligne de chant. Vous sombrerez peut-être dans la mélancolie et l’introspection en retenant vos larmes sur Sad And Slow. Enfin, vous allez, je le sais, regretter le joli piano et le final en arpège de Silver Gate simplement parce que c’est déjà la fin de l’album. 

Je le sais parce que j’ai fait exactement pareil…

Tracklist de Le Grand Voyage :

01. Yonder
02. Breach
03. Sealed
04. Indelible
05. Keystone
06. Hidden Passenger
07. The Great Oblivion
08. Sad And Slow
09. Silver Gate

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