Artiste/Groupe:

Klone

CD:

Unplugged

Date de sortie:

Février 2017

Label:

Pelargic Records

Style:

Rock acoustique

Chroniqueur:

Didier

Note:

17.5/20

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J’ai toujours bien aimé l’exercice imposé de l’album Unplugged (Pain Of Salvation, Nirvana, Korn, KISS, Scorpions pour ne citer que mes préférés), mais, dans le cas de Klone, il faut reconnaitre qu’avec le dernier album, Here Comes The Sun, le groupe possédait le matériel idéal pour relever ce challenge dans les meilleures conditions. Restait à retravailler les morceaux et à trouver le lieu idéal. C’est le Théâtre de la Coupe d’Or de Rochefort qui a été choisi. C’est beau, c’est vieux et c’est pas trop loin de Poitiers, la ville d’origine du groupe. La pochette de l’album nous permet de découvrir le lieu et la configuration de l’enregistrement, qui a eu lieu en live mais dans un théâtre vide (on n’est pas gêné par les cris). C’est tabouret haut pour tout le monde, ou presque.
Le groupe a réduit la voilure pour l’occasion : Guillaume Bernard et Aldrick Guadagnino sont aux guitares (acoustiques bien évidemment) et Yann Ligner est au chant. Exit la section rythmique dans cet album. A la place, et toujours pour l’occasion, le groupe a misé sur une accordéoniste, Armelle Doucet, qui en plus donnera quelques coups de tom grave sur quelques morceaux. Vous l’aurez compris, l’ambiance est au minimalisme. Mais qui dit minimaliste ne dit pas forcément ennui et piètre qualité, bien au contraire. La production est irréprochable et les réarrangements pensés par les deux compères, Guillaume et Aldrick, sont fabuleux. La remarque s’applique aux onze morceaux que compte l’album. Sans exception. Parfois à l’unisson, parfois jouant deux plans complémentaires, les deux guitares acoustiques transcendent les morceaux. Comme ils l’expliquent dans une interview donnée à Guitar Part, les morceaux ont été composés comme ça à la base, et c’est assez naturel de revenir à la quintessence même du morceau. Le coup d’ajouter de l’accordéon est un coup de génie. Il assure souvent un son planant, subtil, que j’ai pris plusieurs fois pour un violoncelle. Parfois il est plus présent, plus aigu, et remplace aisément un synthé. C’est l’accordéon qui, par exemple, fait l’intro de Fog et même quasiment le solo de Come Undone. Vraiment chouette.
Le plus étonnant reste la prestation de Yann, qui prend de gros risques sur cet exercice. Chanter dans un environnement musical aussi dénudé n’est pas chose simple, et Yann assure comme un dieu et illumine tout l’album de sa présence vocale. Outre les morceaux de Here Comes The Sun (Immersion, Grim Dance, Nebulous, Gone Up In Flames, Fog, Come Undone), on trouve sur cet album deux reprises : Summertime, déjà sur Here Comes The Sun, que je trouve encore meilleure dans cette version car l’accordéon semble avoir été inventé pour. Plus surprenant (mais Klone manie l’art des "reprises surprises" depuis celle d’Army of Me, de Bjork), cette reprise de Depeche Mode, People are People que je trouve sympa avec un Yann excellent et les deux guitaristes qui assurent des chœurs.


On peut aussi trouver deux morceaux de l’album Dreamer’s Hideway, Into the Void et Rocket Smoke, qui passent eux aussi le test de l’acoustique haut la main. Sur le premier, on remarque l'utilisation d'un saxo sopranino (merci Guillaume), qui sonne plutôt comme une clarinette, c'est joli. Sur le second, un synthé aux sonorités assez aiguës, se joint aux guitares et Armelle envoie quelques coup de tom grave. On trouve enfin un morceau inédit, The Silent Field of slaves, que je trouve très réussi aussi. Nous voilà gâtés !

Cet album est un petit bijou qui va plaire aux fans du dernier album de Klone, mais qui pourrait aussi révéler le groupe au-delà des frontières du metal (et du pays, espérons-le). D’ailleurs ça n’est pas une surprise de trouver un premier article élogieux dans Télérama. L’autre bonne nouvelle, c’est que le groupe s’embarque dans une tournée acoustique, que je vous conseille de ne pas rater.


Tracklist de Unplugged :

01. Immersion
02. Grim Dance
03. People Are People
04. The Silent Field Of Slaves
05. Nebulous
06. Gone Up In Flames
07. Into The Void
08. Fog
09. Come Undone
10. Rocket Smoke
11. Summertime