Kyshera

Artiste/Groupe

Kyshera

CD

Made in China

Date de sortie

Octobre 2012

Label

Rising Records

Style

Rock Progressif

Chroniqueur

dominique

Note dominique

17/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Voilà un album jouissif et plein de belles surprises. Même si les amateurs de metal pur et dur seront probablement étonnés de lire une chronique de ce disque sur ce site, il est évident que ne pas en tenir compte serait une erreur, tant Kyshera explore des territoires certes différents mais pas si éloignés que ça du métal progressif traditionnel. Ondulant entre punk alternatif, metal progressif et pop-rock indé, ce second opus du groupe est un aimant qui devrait désorienter tous ceux qui ont l’aiguille de leur boussole fixée sur le nord « metallistique ». Cette exubérance musicale, ils disent l'avoir puisée auprès de sources aussi différentes que Ravel et Metallica ou Nirvana et les Voies Bulgares. Cette alchimie a en tout cas créé un mélange hétérogène et subtil qui ne permet pas d’identifier facilement un lien direct avec les poids lourds de la catégorie metal, à l’exception évidente des Suédois de Pain of Salvation. Les autres repères de ce disque sont plus à trouver dans les catégories rock (Muse, Queen et Pink Floyd) et électro-rock (Radiohead).

Be Konic

Kyshera se revendique du mouvement Konic, un truc qui n’existe pas et qui ne veut rien dire. C’est là le message que le groupe veut faire passer : n’essayez pas de classer, vous n’y arriverez pas. Et le fait est que cela n’est pas facile si l’on se réfère à ce Made In China. Commençons par informer l’auditeur que ce disque est un grand verre de bière qui doit être bu d’une traite, sans interruption. C’est important car cela apporte un petit plus aux chansons, tant elles puisent leur source dans le corps du morceau précédent. C’est vrai également pour le premier titre de l’album : Terrorists. Celui-ci se crée dans le big-bang sonore des vingt premières secondes. La suite c’est un enchaînement cohérent de morceaux musicaux et de bruitages par forcément cohérents… pas facile hein ? Mais le fait est que le tout met en valeur la voix de James Kennedy et souligne déjà les qualités musicales des deux autres protagonistes du groupe. Le second titre (The Game) est un amalgame musical issu des entrailles noisy du premier titre. Cet hymne pourrait en fait tout à fait être joué en fin de concert de Muse, avec une guitare utilisée contre nature et une rythmique qui décolle progressivement pour atteindre une sorte de paroxysme punk-électro débouchant, à la Queen, sur le morceau Sex and Drugs and Rock and Roll. Un titre regroupant les différentes influences du groupe. Avec des passages plus planants (probablement le côté drug…) entrecoupés d’OMNI (objets musicaux non identifiés), le tout soutenu par une batterie et une basse qui servent de fil rouge à ce morceau totalement déstructuré. Vient ensuite Sugar, un morceau qui sonne comme du Radiohead du début des années 1990, moins électro. L’harmonie initiale va progressivement laisser place à un mélange metal-jazz des plus intéressant. Et puis il y a Germ, et là on est en plein dans Pain of Salvation. Si ce titre est également déstructuré, il l’est dans son concept, mais pas dans sa forme. C’est spatial, robotique et cela nous permet de remarquer l’excellent travail du basiste (Matt Warr) et du batteur (Phil Smith). C’est brillant.

Les trois morceaux qui viennent ensuite (Shelf life, Mannequins et Superstar) sont à mon goût les points faibles du disque. Ils sont plus consensuels, presque trop lisses. Un peu de slam sur de la pop-rock planante à la Pink Floyd, mais toutefois avec toujours ce désir d’enchaîner une suite logique d’événements. 

Après cet interlude, le groupe revient avec la nette intention de vous refaire tourner la tête. Avec Messiah Mask d’abord. Un truc étrange, inclassable, entre Radiohead et Pain of Salvation. Vient ensuite le titre éponyme de l’album, Made in China. Là c’est carrément la foire du trône. Ça part dans tous les sens, c’est haché menu, explosé et c’est bon. On enchaîne avec un Burning Witches, suite logique du titre précédent. Un morceau quasi psychédélique, sous influence de Muse, Stone Roses, Tears for Fears et de Queen des années soixante-dix. L’album se termine par son titre le plus long, plus de neuf minutes, enchaînement naturel du titre précédent. Ants nous emmène sur des chemins électro aéro habituellement foulés par Bjork ou Muse dans ses derniers albums. C’est planant et musicalement très intéressant (mais qui ne devrait probablement pas passer les désormais fameuses Portes du Metal)

Bon vous l’aurez compris, c’est pour moi un très bon album qui permettra à ceux qui veulent sortir des chemins battus, de renouveler leur plaisir à chaque écoute.

 

Tracklist de Made in China :

01. Terrorists
02. The Game
03. Sex and Drugs and Rock and Roll
04. Sugar
(ça sonne comme du Radiohead)
05. Germ
06. Shelf Life
07. Mannequins
08. Superstar
09. Messiah Mask
10. Made in China
11. Burning Witches
12. Ants

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