Artiste/Groupe:

LLNN

CD:

Loss

Date de sortie:

Juin 2016

Label:

Pelagic records

Style:

Sludge Hardcore

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

9/20

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Nous sommes tous des enfants de Black Sabbath, nous le savons bien. Je ne parle pas ici des folies de papy Ozzy mais de ce que ce groupe a pu apporter au monde du metal. Beaucoup de courants sont nés grâce au Sabbath, en particulier le stoner et le sludge. Le sous-genre sludge, qui signifie littéralement « boue », recherche l'effet de lourdeur, des rythmiques plombées, des ambiances oppressantes qui favorisent les effets à la guitare et permettent de transmettre une sensation d'écrasement et d'étouffement.

Des groupes tels que Crowbar, Neurosis, Saint Vitus ou Eye Hate God en sont les meilleurs représentants. Bon ça, c'est dans l'encyclopédie du bon petit metalleux illustré, mais compte tenu de la tendance du moment sur le Wikimich'Hell, la définition est plutôt à la redondance de ce qui a déjà été fait par les groupes cités ci-dessus en y rajoutant de plus en plus de production et non de composition. Seules les escapades de Converge de ce côté la force trouvent grâce à mes oreilles, ou lorsque le sludge est un complément à un autre style comme pour Celeste par exemple. Alors qu'en est-il de ce Loss proposé par LLNN qui se définit par un sludge/hardcore ?

Dès le début de l'album, on retrouve tous les éléments du genre, Rapture nous offre des nappes de guitares saturées, un clavier en soutien vient renforcer l'effet et les rythmiques assez basiques sont bien présentes pour assommer l'auditeur.

Monolith vient ensuite et continue sur la même lancée, tout comme Calamity... Bref, les morceaux s'enchaînent et je ne trouve pas d'originalité dans ce qui est proposé... Les morceaux sont homogènes et j'ai, au-delà de ce qui a déjà était proposé par le passé, la sensation de déjà entendu.

Seul Loss s'aventure un petit peu en dehors des sentiers battus avec une guitare un peu plus aérée (enfin, on reste bien dans le genre quand même) et un long pont qui fait bien prendre la sauce pour un final bien apocalyptique, me faisant même penser à Knut. Je pourrais même aller à qualifier leur musique d'hypnotique et qui invite à voyager au centre de la folie. Le titre Voyager, qui illustre mon dernier propos, conclut cet album de manière bruitiste, met le chanteur aux oubliettes, mais n'arrive vraiment jamais à décoller.

Vous l'aurez compris, je n'ai pas pris un plaisir énorme à l'écoute de ce Loss, qui ne manque pas de qualités pour ceux qui aiment écouter du sludge dès le réveil et jusqu'à tard dans la nuit... Pour les autres, si vous recherchez une nouveauté, ben ici ce n'est pas le cas. LLNN aurait sorti cet album avant Neurosis (par exemple), ils auraient certainement eu un accueil plus chaleureux de ma part ; malheureusement un peu tard, messieurs...

 

Tracklist de Loss:

01. Rapture
02. Monolith
03. Calamity
04. Loss
05. Depths
06. Voyager