Artiste/Groupe:

Lacuna Coil

CD:

Delirium

Date de sortie:

Mai 2016

Label:

Century Media

Style:

Neo-metal-gothique

Chroniqueur:

Deicide5000

Note:

13/20

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Le retour des chouchous de Century Media ! Voici donc le successeur de Broken Crown Halo (2014) que j’avais trouvé en demi teinte, voire plutôt en deça, et pour cause, cet album était empreint d’un drame intérieur. En fait, je l’ai même trouvé très mauvais…. En février 2014, le gratteux Cris "Pizza" Migliore et le batteur Cristiano "Criz" Mozzati quittaient définitivement le groupe après avoir enregistré l’album (t’imagine l’investissement des mecs qui s’en vont…). Je parle de drame car la paire faisait partie de l’aventure depuis 1998, en clair avant le succès.
J’aimais bien le jeu de batterie de “Criz”, adepte des contre-temps et dispenseur économe des coups de grosse caisse. Mais là, ils ont recruté une petite brute de la double en la personne de Ryan Blake Folden qui avait dépanné puis assisté le groupe depuis 2012.

Nouveau coup dur cette année en janvier, c’est au tour de Marco "Maus" Biazzi, le gratteux qui était resté aussi dans le groupe depuis 1998, de partir. Lacuna Coil a recruté Daniel Sahagún (Black Lodge) en guitariste intérim suite à son départ. Sahagún avait déjà dépanné le groupe en 2014 quand “Maki" était malade et incapable de partir en tournée.
Bon, ben ça nous laisse avec seulement trois membres d’origine, le bassiste et les deux chanteurs (Andrea Ferro et Christina Scabbia)… pas bézef quand même pour sécuriser la pérennité du groupe.

Le présent album a été enregistré au BRX Studio de Milan de Décembre 2015 à Février 2016. Aux commandes, comme à son habitude, le bassiste Marco "Maki" Coti-Zelati aidé de Marco Barusso et Dario Valentini. Marco Barusso a une bonne connaissance du groupe de par son travail sur Dark Adrenaline (2012) et Karmacode (2006).

On note plusieurs invités pour les solis de guitare : Marco Barusso sur Delirium, Mark Vollelunga (Nothing More) sur Blood, Tears, Dust et Myles Kennedy (Alter Bridge, Slash, etc) sur Downfall

Dès la première piste, The House Of Shame, on sent le changement et les ajouts des nouveaux membres. Le batteur a un jeu qui ne cherche pas à coller au jeu du précédent. C’est plutôt bien de lui avoir donné cette liberté. Il a d’autres capacités, pas forcément les mêmes qualités de groove mais il a une meilleure maîtrise de la double pédale et risque même les riffs en triple croches. Impossible de recoller à l’image du groupe à la première écoute tellement l’accroche est agressive. Côté gratte, pas de grande invention.

Andrea Ferro, lui, revient à ses racines, là où le chant growl était très présent. Il ne délaisse pas son chant clair mais le growl revient sur plusieurs chansons. Il est profondément différent du growl des premiers albums. Plus de largeur de champ, plus de grain, belle progression. Ca tombe bien car je ne suis pas vraiment fan de sa voix rock, ni de son attitude et jeu scénique. Le chant de Christina Scabbia sera remarqué car puissant. The House Of Shame est très réussie. Attention, cette chanson va faire très mal en concert car on a tous les bons ingrédients, sauf peut-être un bon break avec accélération (mais là, ça ne leur ressemblerait pas).
Broken Things est porteur d’une revendication accentuée par Andrea, très rapidement calmée par la voix douce de Christina avec un refrain très Lacun-esque et un feeling Meshugg’esque à la gratte.
Delirium est taillée pour être un tube en radio avec un nombre important de répétitions… mais est-ce un tube ? Un peu trop linéaire sans doute. Pas de relief, je zappe.

Blood, Tears, Dust joue encore dans le registre de l’agression, cette fois un peu futuristique avec des synthés de partout, et encore la bonne grosse voix.

Bon, je sens que certains ne vont ne pas aimer cet album. Ne serait-ce que le retour de la voix death. Et pourtant la voix rock d’Andrea est bien présente.
Downfall, très atmosphérique, aurait pu bénéficier de backing vocals de Depeche Mode. Intéressant. Take Me Home est un gros clone Korn-esque, pas vibrant.
Tel un Paradise Lost retournant à ses premières amours, Lacuna Coil réussit à nous intéresser tout en apportant de nouveaux éléments (bienvenus les nouveaux membres !).
Ghost in the Mist, indus, techno mélodique ? Là, c’est du grand Lacuna Coil. Le groove de couplet est sympa, malheureusement pas complètement exploité à mon sens. La voix sibylline de Christina nous envoûte là où Andrea s’énerve (ou t’énerve???).

Pour le reste de l’album, c’est ma foi plutôt mauvais. Faut se le dire, l’album est inégal. On sait que dans les albums précédents, les "poppy songs" se ressemblaient souvent. Mais là, il y a d’un côté des chansons sympas et de l’autre côté, des chansons trop convenues, trop “je sonne comme d’autres chansons d’autres groupes” pour qu’on prenne plaisir à aller au bout. J’ai personnellement eu du mal à aller jusqu’à la fin de l’album. Mais ne nous laissons pas gâcher le plaisir procuré par plusieurs chansons… même si ce n'est pas la majorité.

En résumé, cet album est tout de même le bienvenu. Il est frais, signe d’un renouveau, sans pour autant renier la signature du groupe. Il est pour moi de qualité correcte mais n’allez pas l’acheter les yeux fermés.

 

Tracklist de Delirium :

01. The House Of Shame
02. Broken Things
03. Delirium
04. Blood, Tears, Dust
05. Downfall
06. Take Me Home
07. You Love Me ‘Cause I Hate You
08. Ghost In The Mist
09. My Demons
10. Claustrophobia
11. Ultima Ratio