Artiste/Groupe:

Lake Of Tears

CD:

A Crimson Cosmos

Date de sortie:

1997

Label:

Style:

Gothic Doom Metal

Chroniqueur:

Orion

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Lake of Tears est un groupe qui n'a pas hésité à faire évoluer sa musique tout au long de sa carrière. Après des débuts marqués par le Death Doom (le premier album, Greater Art et le second, le superbe Headstones où l’on notait déjà quelques éléments gothiques), voici que le troisième opus, A Crimson Cosmos, marque un changement de cap assez radical, en allant puiser ses influences dans les seventies pour l’ambiance et dans le Metal Gothique pour le son.

Petite présentation, pas inutile car ce groupe n’est pas le plus connu de la sphère Metal, même s'il est tout de même l'auteur de huit albums studio, parus entre 1994 et 2011 : Lake Of Tears a vu le jour au début des années 90 en Suède. Le groupe est alors formé de Daniel Brennare (guitare, chant), Jonas Eriksson (guitare), Mikael Larsson (basse) et Johan Oudhuis (batterie). Nos lascars obtiennent un contrat avec le label allemand Black Mark et le premier album, Greater Art, est enregistré en 1994. C’est ce même line-up qui enregistre le second disque, Headstones, qui paraît l’année suivante.
Puis le groupe subit un petit changement dans l’équipe avant l’enregistrement de ce Crimson Cosmos. Le guitariste Jonas Eriksson met les voiles mais il n’est pas remplacé. Le groupe continue donc en trio avec toutefois l’aide de quelques musiciens supplémentaires en studio : Magnus Sahlgren à la guitare (il a notamment composé les solos qu’il joue), Ronny Lahti à la guitare et aux synthés (il a aussi produit l’album) et Pelle Hogbring aux synthés. L’artwork de l’album est signé Kristian Wahlin, aussi connu sous le pseudo de Necrolord, artiste qui a réalisé un nombre conséquent de pochettes d’albums (Dissection, Emperor, Bathory, Sacramentum…) et qu’on découvre ici dans un autre registre, plus coloré, moins glauque. Il faut dire que ça colle bien avec le style musical développé sur cet album.

Pour ceux qui ont connu les deux albums précédents avant de découvrir celui-ci, le choc est assez brutal... mais la surprise n'est pas forcément mauvaise. Lake Of Tears s'inscrit dans une logique qui rencontre un certain succès à l'époque (avec des groupes comme Tiamat, Moonspell, Cemetary...). 
Les deux premiers morceaux sentent les influences seventies à plein nez (avec un titre comme Cosmic Weed, comment pouvait-il en être autrement ?). Le synthé y tient un rôle important, ce qui est une nouveauté, celui-ci n’étant pas absent des deux albums précédents mais nettement plus discret. Le Doom Gothique de Lake Of Tears est ici agrémenté d'une couleur psychédélique venue tout droit des années 70 et de groupes de rock de l'époque. L'ambiance de l'album est fortement marquée par cette influence. Cela reste lourd au niveau des rythmiques mais les mélodies (synthé planant omniprésent) allègent cette lourdeur (The Four Strings Of Mourning, Raistlin And The Rose) et le côté sombre de leur musique est contrebalancé par une atmosphère plus joyeuse. La preuve en est avec le sautillant Devil’s Dinner ou avec un Lady Rosenred bien entraînant, sur lequel Daniel Brennare laisse le micro à une chanteuse, une certaine Jennie Tebler (expérience concluante et d’ailleurs reconduite sur l’album de 2002, The Neonai, et sur celui de 2004, Blackbrickroad). On est en tout cas loin ici des prémices Death / Doom du groupe…
Ceci étant dit, tout n'est pas guilleret sur ce nouvel album, on ne se refait pas ! When My Sun Comes Down, titre doom pachydermique, aurait largement pu figurer sur l'album précédent, le superbe et sombre Headstones, sans dépareiller. L'instrumental To Die Is To Wake ne respire pas la joie de vivre, non plus.
Le dernier morceau est, lui, assez marqué par l'influence Pink Floyd (on retrouve ici la direction artistique prise par leurs compatriotes de Tiamat depuis Wildhoney). Titre tout en douceur et solo très inspiré par David Gilmour. C’est d’ailleurs plus cette direction que le groupe suivra sur l’album suivant, Forever Autumn, avant de revenir en arrière avec l’album d’après.

A Crimson Cosmos sera le plus gros succès du groupe (succès restant toutefois très relatif, je vous l’accorde). Un bon album, varié, bien composé, qui a sa place dans toute metalthèque digne de ce nom.

Tracklist de A Crimson Cosmos :

01. Boogie Bubble
02. Cosmic Weed
03. When My Sun Comes Down
04. Devil's Dinner
05. The Four Strings Of Mourning
06. To Die Is To Wake
07. Lady Rosenred
08. Raistlin And The Rose
09. A Crimson Cosmos