Artiste/Groupe:

Les Tambours Du Bronx

CD:

Weapons Of Mass Percussions

Date de sortie:

Octobre 2018

Label:

At(h)ome

Style:

Metal rythmé

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

15/20

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Mon cousin Ken, n’est pas un survivant de l’enfer mais il est tout de même un sacré amateur de Mad Max et de tout ce qui a attrait à la post apocalypse, les moteurs hurlants, la ferraille rouillée, les gamelles et les bidons. C’est donc tout naturellement qu’il me conseilla très fortement le nouvel album des Tambours du Bronx. Bon, pour être tout à fait honnête avec vous, le côté exclusivement percussion ne me fait pas rêver, mais je sais que je peux lui faire confiance au cousin Ken Hell.

Première bonne nouvelle, le groupe s’est clairement étoffé et a réorienté quelques frappeurs en chef, vers d’autres cieux. Ce sont des membres de l’équipe des Tambours qui ont chacun pris un instrument, en l’occurrence deux guitares, une basse et un clavier/machines mis en valeur par Arco Trauma de Sonic Area, déjà on voit que la ligne directrice a évolué. Mais comme un bonheur n’arrive jamais seul, le groupe s’est acoquiné avec Franky Costanza (ex-Dagoba, Blazing War Machine) à la batterie, et un binôme de hurleurs en chef, Stef Buriez de Loudblast et Reuno des Lofos. Et pour finir ce bien beau tableau, quelques invités surprise sortent du chapeau, le temps d’un titre comme Renato di Folco (Flayed, Trepalium) sur Le Festin ou encore Apolline Magnet sur The Day is my Enemy. Une belle brochette n’est-ce pas ?

Mais cette présentation, déjà conséquente, ne serait pas compléte sans vous parlez du crew des Tambours. Les Tambours Du Bronx sont nés en 1987 à Varennes-Vauzelles  dans la Nièvre. C’est un quartier de cheminots et d'ouvriers, et quelques illuminés décident de prendre des bidons et des mailloches et ainsi «prendre les choses à la racine». Cette équipe se compose aujourd’hui de : Babass, Ben, Davidzio, Dom, Flav, Juju, Luc, Nono, Romy, Sid, Thierry, Will, Romain.


L'album se nomme Weapons of Mass Percussion, ce titre sied à merveille à l’état d’esprit général de cette galette de plomb. Déjà parce que c’est massif, au sens premier du terme, cette combinaison, batterie percussion offre une profondeur que forcément les autres groupes n’ont pas. La complémentarité est exemplaire et l’un évite de marcher sur les plates-bandes rythmiques de l’autre. Au final je ne sais pas si ce sont les tambours qui sont au service de Francky ou l’inverse, preuve de l’imbrication parfaite entre les deux. En revanche musicalement, c’est un peu plus conventionnel et on peut rapprocher les compositions d’un Nailbomb ou d’un Ministry qui aurait croisé Somogo. Et malgré quelques transitions ou apport des claviers qui permettent des écarts, c’est direct, efficace mais pas forcément d’une originalité folle. Tout ceci sent les 90’s à plein nez pour un coup d’œil dans le rétro, ma foi, fort appréciable.

Le binôme, plus que le duo, de chanteurs offre à l’auditeur des instants lourds, rugueux, colérique voire malsain. Les voix se mêlent, et comme leur tessiture se rapproche, là encore l’imbrication est parfaite. Le choix est en tout cas cohérent, et la prestation des deux hurleurs, en anglais ou en français, est complétement adaptée à l’ambiance proposée par les tambours.

Et puis il reste quelques belles surprises, disséminées par-ci, par-là.  Les deux reprises sont excellentes et la manière, dont le groupe réinterprète les titres de M. Gainsbourg ou de Prodigy, est remarquable. Le groupe réussit de belles covers, en gardant l’identité propre des titres mais aussi en y imposant leur savoir-faire, c’est très fort.


Seul bémol, j’ai tout de même l’impression que l’identité propre du groupe (la percussion) peut passer un peu au second plan par moment, et que l’accumulation des couches chants, guitares, batteries (…) éloignent et peut faire perdre de vue l’identité première de ce groupe. Le groupe propose plutôt une œuvre plus collective qu’un nouvel album. C’est le pari des tambours, c’est tout à l’heure honneur, d’autant que le résultat est plutôt convaincant mais est ce que leur fan base s’y retrouvera, j’en suis moins sûr.

En conclusion, cet album est une machine de guerre, prête à tout arracher sur son passage. Malgré ses vingt titres au compteur l’album passe plutôt bien, et sa diversité lui permet de ne pas s’essouffler sur la longueur. Je pense sincèrement que l’expérience doit être encore plus convaincante en live, profitez-en, ils devraient passer pas très loin de chez vous.


Tracklist de Weapons of Mass Percussion :

01. Delirium Demain
02. Desert Night Road
03. Never Dead
04. Jour de Colère
05. Le Mal
06. Dune of Ashes
07. Mirage Éternel
08. Tainted With Anger
09. Noir
10. Wolf Smile Back
11. Pray
12. Le Festin (feat. Renato di Folco)
13. Shaking Heat
14. Divine Disease
15. The Day is my Enemy (feat. Apolline Magnet)
16. New Day
17. The Seven Organs of Revelation
18. Requiem pour un Con
19. Nos Blessures
20. L'un des Notres

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