Artiste/Groupe:

Limbs

CD:

Father's Son

Date de sortie:

Avril 2018

Label:

UNFD

Style:

Post Hardcore

Chroniqueur:

fabulous

Note:

15/20

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Originaire de Tampa Bay en Floride, Limbs n’en est pas à son coup d’essai.
Après sa formation en 2013, Limbs sort son premier album, Dead Ends la même année. Puis à la fin de l’année 2014, Limbs sort son second album intitulé Admission. A ce moment là le groupe est plus affilié à la scène hardcore - metalcore. Après une longue tournée DIY, le groupe sortira un EP trois titres intitulé Sleep.
Début 2018, Limbs change de label et signe chez UNFD, label australien. Place donc au "fils du père", le nouvel album de Limbs qui sera disponible depuis quelques jours quand vous lirez ces lignes.

Maintenant orientée post-hardcore, la musique de Limbs a gagné en émotion forcément, mais aussi en sagesse, en maîtrise. Admission était de bonne facture, mais légèrement fouilli. Avec Father’s Son, Limbs maîtrise bien mieux son sujet, les compos sont plus abouties et la voix du chanteur s’exprime mieux dans ce style.
Cet album est un album concept, retraçant les péripéties d’un homme et ses tourments, tout le mal qu’on lui a fait depuis son enfance jusqu’à maintenant à l’âge adulte. En résumé, la vie et ses aléas pas toujours heureux.
Le chanteur Chris Costanza avoue que cet album concept est d’ailleurs un peu autobiographique. Father’s Son, premier vrai morceau de l’album après l’intro, parle des problèmes qu’a connus Chris avec son père, son absence, ses colères, il dit avoir vécu dans les ténèbres pendant ses années d’enfance. Des mots très forts, superbement mis en valeur par la qualité de composition de ce titre. Qui démarre très fort avec les hurlements du chanteur, la batterie qui use de l’enchaînement caisse claire-grosse caisse, la guitare au son brut qui apporte un côté garage rock à l’ensemble. Puis tout s’arrête, un interlude très mélancolique au piano prend place, pour mieux habiller de tristesse les paroles. Enfin, la rage du chanteur reprend. Ce morceau prend littéralement aux tripes.


Le morceau suivant, Abba (rien à voir avec le groupe), est du même acabit. Le chant clair de Chris Costanza y fait à nouveau merveille.
Vient ensuite un morceau très hardcore, puis Twelve Stone, véritable pépite de cet album. Très éloignée des autres, cette compo est planante, orientée post rock. La voix se fait plus aiguë, un fond musical de pluie renforce le côté mélancolique. Puis vient la guitare, calmement, suivie de la batterie, on pense à Radiohead quand on écoute ce titre. L’émotion est à son comble, comme si Chris faisait le point sur sa vie, réfléchissait.
Le morceau s’enchaîne avec Weep, diamétralement opposé. Comme pour repartir de l’avant, comme si le mental reprenait le dessus. Après un début tout en puissance, le morceau ralentit pour laisser Chris s’exprimer, et c’est reparti avec la guitare d’abord à peine audible, puis de plus en plus fort, rejoint par la batterie. Propre, tout simplement.
Un mot aussi sur Sacrament, autre morceau très calme, avec ses chœurs et ses applaudissements faisant penser à une chorale. Limbs aime mélanger les effets de style et ça lui réussit foutrement bien.
Difficile de rattacher une référence au groupe, il y a peut-être une ressemblance de temps en temps avec Architects. Mais le groupe a sa propre identité, et c’est une sacrée qualité.

Émotion, défoulement, rage, mélancolie, talent... Limbs c’est tout ça à la fois. On passe par tous les états en écoutant cet album.
Limbs a sorti là un bien bel album, une bien belle découverte à surveiller de près.
On n'est pas loin du coup de cœur.

Tracklist de Father’s Son :

01. Fed
02. Father’s Son
03. Abba
04. Black Thumb
05. Twelve Stones
06. Weep
07. Homestead
08. Sacrament
09. Crossed
10. Tangle Hands
11. Blister

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