Artiste/Groupe:

Linkin Park

CD:

Hybrid Theory

Date de sortie:

2000

Label:

Style:

Nu Metal

Chroniqueur:

Orion

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Voilà typiquement l’album inattendu qui va faire un carton. On peut ne pas aimer Linkin Park mais on ne peut pas leur retirer ça.

Nous sommes en 2000, le Nu Metal a déjà connu son heure de gloire avec les Korn, Deftones et autres Limp Bizkit et commence (déjà) un peu à s’essouffler. C’est alors que, surgi de nulle part, ce groupe originaire de Californie balance à la face du monde un album qui va faire date. 

Linkin Park est fondé en 1998, d’abord sous le nom de Hybrid Theory, quand Chester Bennington rejoint les membres d’un groupe appelé Xero qui étaient à la recherche d’un chanteur. Ils enregistrent ensemble un EP éponyme et, en s’apercevant qu’un groupe de musique électro portait le même nom, optent finalement pour Linkin Park. Ils enregistrent une démo de neuf titres qui garde le nom de l'ancien groupe et qui est alors présentée à de nombreuses maisons de disques. Seule Warner Bros accepte de produire l’album.
Les titres de la démo sont retravaillés en studio, les parties de chant rappé de Mike Shinoda sont écourtées pour laisser plus de place au chant de Chester Bennington mais globalement, l’ossature des morceaux reste la même. Trois autres titres viennent compléter ceux de la démo et voilà, l'album est prêt à être commercialisé. Et Warner Bros va rapidement pouvoir se féliciter d'avoir été les seuls à être intéressé par ce jeune groupe.
Bon, à la décharge des autres maisons de disques, c’est vrai qu’il fallait avoir un peu de flair sur ce coup-là… Et aussi ne pas avoir peur de faire un pari risqué. Car finalement, associer rap / hip-hop, électro et guitares metal, il fallait oser. Et surtout, en évitant que ça ne devienne n’importe quoi. Sans être véritablement les pionniers en la matière, puisqu’en 1993, Mutha’s Day Out avait tenté la même chose sur leur excellent premier – et unique – album, Linkin Park va être celui qui va rendre populaire ce style musical hybride.
Il faut dire que, pour le style pratiqué, c’est quand même assez réussi. Il y a une vraie fraicheur qui émane de cet album. Le chant de Chester, mélodique et parfois rageur, vient parfaitement contrebalancer les passages rappés de Mike Shinoda. L’artwork, réalisé par ce même Mike Shinoda, reflète selon ses dires la musique du groupe, à la fois dure (le soldat) et fragile (les ailes dans son dos).
Les tubes s’enchaînent, ce n’est pas compliqué, il n’y a quasiment que ça sur cet album. Car même si ce ne sont que quatre singles qui seront issus de ce disque (dont deux gros cartons avec In The End et Crawling), presque tous les titres auraient pu être édités en single. On mettra de côté l’instrumental de bidouillages électro / indus Cure For The Itch qui, lui, aurait difficilement pu faire un single. Mais pour le reste, les mélodies sont savamment travaillées, les refrains claquent et se retiennent aussi facilement que la table de deux.
Le défaut des albums aussi immédiats que ce Hybrid Theory est, je trouve, qu’ils ont souvent du mal à passer l’épreuve du temps. En effet, je suis sûr que nous sommes un certain nombre à avoir écouté cet album quasiment en boucle à sa sortie et puis qu’on a fini par le ranger dans un coin pour ne plus le sortir que très occasionnellement…

Les textes des chansons, principalement écrits par Chester Bennington, sont tout à fait dans l’esprit de ce qui se fait dans le Nu Metal, à savoir des paroles pas très gaies, qui traitent de divers problèmes de société (maltraitance, abus sexuels, drogues, alcool, isolement, etc…) et dont la plupart touchaient personnellement Chester. Ce mal-être qui transparaissait dans ses écrits dès ce premier album a forcément une résonnance particulière aujourd’hui, quand on connaît la suite… 

Linkin Park, malgré ce départ tonitruant, n’échappera pas au syndrome de quasiment tous les groupes néo metal, à savoir d’avoir sorti un premier album qui se révèlera être le meilleur de leur carrière. La suite a d’ailleurs été un peu compliquée avec un second album qui a tardé à venir. Du coup, le label a eu la très mauvaise idée de sortir un album de remixes des morceaux présents sur Hybrid Theory (Reanimation, 2002) pour patienter, album totalement inutile. Et puis, après Meteora (2003), dans la lignée stylistique de Hybrid Theory mais moins bon car finalement, tout avait déjà été dit sur ce premier album, Linkin Park s’est perdu dans des compositions de plus en plus aseptisées, manquant d’intérêt. Dommage…

Tracklist de Hybrid Theory :

01. Papercut
02. One Step Closer
03. With You
04. Points Of Authority
05. Crawling
06. Runaway
07. By Myself
08. In The End
09. A Place For My Head
10. Forgotten
11. Cure For The Itch
12. Pushing Me Away

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